Google

This is a digital copy of a book thaï was prcscrvod for générations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project

to make the world's bocks discoverablc online.

It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject

to copyright or whose légal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books

are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover.

Marks, notations and other maiginalia présent in the original volume will appear in this file - a reminder of this book's long journcy from the

publisher to a library and finally to you.

Usage guidelines

Google is proud to partner with libraries to digitize public domain materials and make them widely accessible. Public domain books belong to the public and we are merely their custodians. Nevertheless, this work is expensive, so in order to keep providing this resource, we hâve taken steps to prcvcnt abuse by commercial parties, including placing lechnical restrictions on automated querying. We also ask that you:

+ Make non-commercial use of the files We designed Google Book Search for use by individuals, and we request that you use thèse files for Personal, non-commercial purposes.

+ Refrain fivm automated querying Do nol send automated queries of any sort to Google's System: If you are conducting research on machine translation, optical character récognition or other areas where access to a laige amount of text is helpful, please contact us. We encourage the use of public domain materials for thèse purposes and may be able to help.

+ Maintain attributionTht GoogX'S "watermark" you see on each file is essential for informingpcoplcabout this project and helping them find additional materials through Google Book Search. Please do not remove it.

+ Keep it légal Whatever your use, remember that you are lesponsible for ensuring that what you are doing is légal. Do not assume that just because we believe a book is in the public domain for users in the United States, that the work is also in the public domain for users in other countiies. Whether a book is still in copyright varies from country to country, and we can'l offer guidance on whether any spécifie use of any spécifie book is allowed. Please do not assume that a book's appearance in Google Book Search means it can be used in any manner anywhere in the world. Copyright infringement liabili^ can be quite severe.

About Google Book Search

Google's mission is to organize the world's information and to make it universally accessible and useful. Google Book Search helps rcaders discover the world's books while helping authors and publishers reach new audiences. You can search through the full icxi of ihis book on the web

at|http: //books. google .com/l

Google

A propos de ce livre

Ceci est une copie numérique d'un ouvrage conservé depuis des générations dans les rayonnages d'une bibliothèque avant d'être numérisé avec

précaution par Google dans le cadre d'un projet visant à permettre aux internautes de découvrir l'ensemble du patrimoine littéraire mondial en

ligne.

Ce livre étant relativement ancien, il n'est plus protégé par la loi sur les droits d'auteur et appartient à présent au domaine public. L'expression

"appartenir au domaine public" signifie que le livre en question n'a jamais été soumis aux droits d'auteur ou que ses droits légaux sont arrivés à

expiration. Les conditions requises pour qu'un livre tombe dans le domaine public peuvent varier d'un pays à l'autre. Les livres libres de droit sont

autant de liens avec le passé. Ils sont les témoins de la richesse de notre histoire, de notre patrimoine culturel et de la connaissance humaine et sont

trop souvent difficilement accessibles au public.

Les notes de bas de page et autres annotations en maige du texte présentes dans le volume original sont reprises dans ce fichier, comme un souvenir

du long chemin parcouru par l'ouvrage depuis la maison d'édition en passant par la bibliothèque pour finalement se retrouver entre vos mains.

Consignes d'utilisation

Google est fier de travailler en partenariat avec des bibliothèques à la numérisation des ouvrages apparienani au domaine public et de les rendre ainsi accessibles à tous. Ces livres sont en effet la propriété de tous et de toutes et nous sommes tout simplement les gardiens de ce patrimoine. Il s'agit toutefois d'un projet coûteux. Par conséquent et en vue de poursuivre la diffusion de ces ressources inépuisables, nous avons pris les dispositions nécessaires afin de prévenir les éventuels abus auxquels pourraient se livrer des sites marchands tiers, notamment en instaurant des contraintes techniques relatives aux requêtes automatisées. Nous vous demandons également de:

+ Ne pas utiliser les fichiers à des fins commerciales Nous avons conçu le programme Google Recherche de Livres à l'usage des particuliers. Nous vous demandons donc d'utiliser uniquement ces fichiers à des fins personnelles. Ils ne sauraient en effet être employés dans un quelconque but commercial.

+ Ne pas procéder à des requêtes automatisées N'envoyez aucune requête automatisée quelle qu'elle soit au système Google. Si vous effectuez des recherches concernant les logiciels de traduction, la reconnaissance optique de caractères ou tout autre domaine nécessitant de disposer d'importantes quantités de texte, n'hésitez pas à nous contacter Nous encourageons pour la réalisation de ce type de travaux l'utilisation des ouvrages et documents appartenant au domaine public et serions heureux de vous être utile.

+ Ne pas supprimer l'attribution Le filigrane Google contenu dans chaque fichier est indispensable pour informer les internautes de notre projet et leur permettre d'accéder à davantage de documents par l'intermédiaire du Programme Google Recherche de Livres. Ne le supprimez en aucun cas.

+ Rester dans la légalité Quelle que soit l'utilisation que vous comptez faire des fichiers, n'oubliez pas qu'il est de votre responsabilité de veiller à respecter la loi. Si un ouvrage appartient au domaine public américain, n'en déduisez pas pour autant qu'il en va de même dans les autres pays. La durée légale des droits d'auteur d'un livre varie d'un pays à l'autre. Nous ne sommes donc pas en mesure de répertorier les ouvrages dont l'utilisation est autorisée et ceux dont elle ne l'est pas. Ne croyez pas que le simple fait d'afficher un livre sur Google Recherche de Livres signifie que celui-ci peut être utilisé de quelque façon que ce soit dans le monde entier. La condamnation à laquelle vous vous exposeriez en cas de violation des droits d'auteur peut être sévère.

A propos du service Google Recherche de Livres

En favorisant la recherche et l'accès à un nombre croissant de livres disponibles dans de nombreuses langues, dont le français, Google souhaite contribuer à promouvoir la diversité culturelle grâce à Google Recherche de Livres. En effet, le Programme Google Recherche de Livres permet aux internautes de découvrir le patrimoine littéraire mondial, tout en aidant les auteurs et les éditeurs à élargir leur public. Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //book s .google . coïrïl

REVUE

LANGUES ROMANES

Ik

REVUE

LANGUES ROMANES

MoNTPEr.MKK

I 1 1 1 p I I Li i LJ r 1 1.* f^t ; Il L I H I <_' v.i u M i '. I

pr- ."?• •. -• ■■.-.- '•■•:■•■.■• -..• ••••'-•-:r#*^l/

* 'S

REVUE

DES

LANGUES ROMANES

i .

MONTPELMKK

An.-i.im»- iii:ii<oi. t.r:i- Un vti \r. Uamfi.iv rr P'

}

REVUE

LANGUES ROMANES

Pt'BUÉI!

PAR LA SOCIÉTÉ

PÛl.-K L'ÉTUDE DES LANUUES ROMANES

TOMR CÎINQllIKMK 1' Uvraifon. Janvier 1874

/> Hiviiffi) rnnlirnt lôlt i"i(ifi de m}'\tlr,i

UONTPEIllER m \:y.\\ rirs itki.h'wi'iV!-

aiJCCCLXMV

■A

La Sorirto pour l étude, des lanyttes romanes entre aujourd'hui dans la cinquième année de son existence. Fond^'e à la veille de nos désastres, elle s'est vivemom rpss«Mitie de la terrible secousse que le pays a éprouvée, 01 la pul)lication de travaux nombreux dont elle avait t'ait connaître le progframme dut être suspendue et ren- voy«»e à des temps moins agités. Des que Thorrilile rli'au de la guerre commença A s'éloigner, nos zél<»s ronfrrres se mirent à l'œuvre avec ardeur, et notre Reçue put enfin paraître plus régulièrement et affirmer sa résolution de fournir une carrière féconde .

Grâce aux nombreuses sympathies qui l'ont accueillie ians tous les partis, parce qu'elle met le plus grand soin à rester étrangère à la politique ; grâce à la rauni- Hcence éclairée de l'Etat, du département et de la ville de Montpellier, notre Société a pris un développement <^()iisid(îrable, ot elle a fait tous ses elforts pour ré- pondre aux espérances qu'on avait mises en elle. Le champ de ses expériences est immense, et il est à peine

167896

VI

exploré. Pendant que, loin de nous, à Paris, en Angle- terre, en Allemagne, en Portugal et jusqu'en Suède, des Sociiîtés et des journaux se sont ercés pour étudier spécialement notre moyen âge avec sa langue, ses mœurs, ses lois et ses magnifiques travaux, il était vraiment honteux que le pays même qui a été le centre et la patrie de ces brillantes existences, Técole se formaient les poètes et les savants qui allaient porter dans les cours l'élégante expression de leurs sentiments ou de leur imagination, fût précisément le seul qui restât muet dans ce concert de voix qui s'élftvent par- tout pour faire connaître nos origines. Désormais un mouvement heureux est donné : des collaborateurs nom- breux , dont le zèle est vivement excité par le génci- reux exemple des fondateurs, nous promettent leur précieux concours pour le succès de notre œuvre. Les bibliothèques et les archives publiques et privées seront l'objet de leurs patientes et actives investigations.

Notre publication, renfermée pendant les premiers temps dans les limites d'étendue qui avaient été pro- mises, s'est largement développée avec les ressources et les moyens mis a la disposition de la Société.

Elle a donné à ses al)onnés 136 pages de supplé- ment en 1872 et plus de 400 pages en 1873.

Après les travaux publiés ou en cours de pul)lication, dont nos lecteurs sont à même déjuger l'importance, nos prochaines livraisons contiendront des documents originaux intéressants, parmi lesquels nous pouvons citer :

Compte rendu do la mission sciontifiquo confiôo par M. lo Mi- nisl-Mî do rinslnu'tion puiWiquo à MM. do Toiirloiilon ol niinguior. à TenV-t do déU'.riiiiiu»r l.'s liinilos lospoctivos ilo la larii^uo d*or et de la langue d'oil:

•2* Poëmo inédit d'Estienne de Fouperes, évoque de Rennes au XII'' siècle, par M. Boucherie :

VII

La Vie. ia Passion el la Mort de Notre Sauveur Jésus-Christ, en langue vulgaire pour le peuple du Languedoc par Borrier ( sous- dialecte de Pézenas. au XVII» siècle), par M. S. Léotard:

Correspondance de Grécoire sur les patois, par M. Guzier. professeur au lycée Saint-Louis (de Paris) :

5* Chants populaires du Languedoc, recueillis par MM. A. Mon- tel et Lambert.

Nous remercions vivement nos abonnés et tous ceux qui ont bien voulu sMnt(Tesser à notre œuvre du con- cours dévoué qu'ils nous ont accordé, et qui est en même temps notre force et notre récompense.

Le Conseil D^\DMINlSTRATIo^.

\|ont|»»*l)i«'r, I»' 15 mars 187V

REVUE

DBS

LANGUES ROMANES

DIALECTES ANCIENS

LA VIE DE SAINT ALEXIS*

IMiEME DU Xr SIÉCLK

( Edition ie M. Gaston Paris )

La Chanson fie saint Alexis, composée dans le XP siècle au plus tard, est le plus ancien do nos poèmes écrits en pure lanjrue d'oïl.

Ce n'est pas un poëme épique comme la Chanson de ffoîartfi, 'loiit elle n*a ni les ^Tandes proportions, ni les puissantes qua- lités littéraires : c'est un chant non le moins lieau -irrait de cette touchante et vaste épopée des Vies des Saints, ' "S " Gesta Sancîorum », s'est alimentée pendant des siixdes .1 [lieuse curiosité de nos ancêtres. Œuvre, non d'un laïque

' C t oiivrago form*^ \o Ffptièm».' fascicule f*o la Bibliotht*que <!r s hautes études, Paris librairi-* A. Franck ( F. Vieweg, propri<''taim),67, rue hicholieu 1872.

6 DIALECTES ANCIENS

comme le Roland^ mais rrun c'enî, elle avait été faite pour êire chantée devant les fidèles. On y sent une émotion vraie, quoique contenue par les exijrences du genre liturgique. L'art s y dégage de la rigidité hiératique des premiers temps, à laquelle n'ont pu échapper encore les œuvres plus anciennes de la Vie de saint LfQcr et de la Passion du Christ. La langue, admise depuis plus longtemps aux honneurs de l'écriture et de la composition littéraire, s'est assouplie, étendue et for- tifiée. Elle porte plus légèrement son enveloppe latine, ot re- produit sans effort les sentiments purement humains en mémo temps que les sentiments religieux.

Si le Roland est la plus haute et la plus complète expression de la société croyante et guerrière de la première période du moyen âge, le Saint Alexis nous fait pénétrer dans l'intimit/; de sa vie religieuse. En relisant ces strophes au rhythme tin- tant, « ad quamdam tinnuli rhythmi similitudinem * », on aime à se figurer, sous la voûte des cloîtres ou des églises, la fouU* profondément recueillie des contemporains de l'an mil. On les voit, oubliant pour un moment leur idéal de chevalerie ba- tailleuse, s'attendrii- au récit du long martyre volontaire do saint Alexis, compatir au désespoir de ses parents, de son épouse deux fois veuve, et s'exalter à l'idée des félicités éter- nelles qu'il partage avec eux, en échange des douleurs qu'il leur a imposées par son propre martyre.

C'est une composition faite avec art sans doute» mais aver cet art simple et discret qui n'a (|u'à demi conscience de lui- même, et que les langues ne connaissent qu'aux époques de premier enfantement. Ce qui frappe surtout, c'est l'absonce complète de préoccupation d'auteur. Le poète, ou plus pro- bablement le versificateur, s'était mis au travail avec l'in- tention visible d'édifier ses auditeurs, puis il a été saisi par l'intérêt poignant de ce drame étrange. Sa piété s'est émue, le sens poétique s'est éveillé chez lui, et ce (|ui d'abord n'était qu'une tâche, presque une tâche d'écolier, cette traduction d'un texte latin en vers français, est devenu une œuvre qu'on dirait spontanée, une œuvre vraiment originale, presque un chef-d'œuvre.

' La Vie de saint Alexis, [ya^, 44.

LA VIE DE SAINT ALEXIS 7

Cependant, malgré son incontestable valeur littéraire, la Chanson de satnt Alexis n'a guère attiré jusqu'ici que Tatten- tion des philologues, et c'est comme monument de la langue, et non de la littérature du XP siècle, qu'elle a été publiée. Elle l'a ét^ jusqu'ici par les Allemands seuls. M. G. Paris est le premier Français qui en ait entrepris une nouvelle édition. Il est aussi le premier qui en ait fait ressortir les qualités lit- téraires. A l'ardeur de ses investigations, à la multiplicité des matériaux qu'il a accumulés, on reconnaît sous l'homme de science l'homme de goût qui s'est épris de son modèle et ne néglige rien pour le faire valoir et le faire aimer.

Son édition*, conçue sur un plan infiniment plus vaste que les précédentes, forme un fort volume in-8® de 410 pages. Elle comprend tous les textes de la Vie de saint Alexis, et se divise en quatre parties principales, qui correspondent aux quatre formes successives du poëme, correspondant elles- mêmes à quatre périodes de notre littérature : !<> Texte du .V/' siècle; 2*" Bédaction interpolée H a XU^ siècle ; Bédaction rimée du XIII'' siècle; 4" Rédaction en quatrains monorimes du .\7r« siècle.

M. G. Paris et son collaborateur M. L. Pannier ont utilisé, autant qu'il a dépendu d'eux, tous les manuscrits qui contien- nent la Vie de saint Alexis sous une de ces formes. C'est assez dire qu'ils ont compris et subi jusqu'au bout leur devoir d'édi- îeurs.

La première partie, qui occupe la moitié de l'ouvrage, est de beaucoup la plus considérable. Elle contient, outre le ■I tt'Xte du XP siècle », des prolégomènes étendus le prin- cipal éditeur, M. G. Paris, expose ses procédés de critique et de restitution.

11 les a divisés en deux sections : la première, intitulée Cn- tique des leçons; la seconde, Critique des formes,

La première section, celle qui est relative aux sources, est parlaitement traitée : attention s<Tupuleuse dans l'étude et le choix (l«»s manuscrits, sagacité en même temps que réserve dans les conjectures ; telles sont les qualités qu'exige un tra-

* Elle a obtenu le grand prix Gobert, en 1872. C'est la seconde fois que M. G Paris a su mériter œtlo hauto distincî.ion.

8 DIALBCTES AKCIlfiMb

vail de ce genre, et que M. G. P. a su réuDir à un haut degré.

La seconde section, inûniment plus étendue que la pre- mière, comprend une étude très-travaillée, mais perce par- fois une certaine précipitation, que Fauteur est du reste le premier à signaler. Il y aborde presque tous les problèmes de Torthographe et de la prononciation du vieux français, du français de la première époque. Il établit d'abord la date approximative du texte le plus ancien, qu'il regarde comme antérieur à la Chanson de Roland et comme postérieur aux Poèmes de Clermont, à égale distance à peu près des deux groupes. U montre que Fauteur pourrait bien être un cha- noine de Rouen, nommé Tebaut de Yernon, qui écrivait dans la première moitié du XP siècle. Il étudie ensuite les voyelles, les consonnes, la déclinaison, la conjugaison et la versification ; en un mot, il soumet la langue du Saint Alexis à une analyse philologique complète.

C'est la partie capitale de l'œuvre de M. G. P.; c'est aussi ceUe que je me propose d'étudier presque exclusivement.

Tout d'abord je lui conteste son principe même, c'est-à-dire le droit de ramener à une orthographe uniforme le texte pri- mitif du Saint Alexis. Sur quoi se fonderait- il, en effet? Il n'a pas assez de points de comparaison, et les règles ne sont pas assez connues. Et même, à supposer qu'il disposât de la plu- part des éléments qui nous manquent et nous manqueront tou- jours, il n'arriérerait jamais qu'à reconstituer une orthographe plus ou moins probable, mais toujours arbitraire.

Une restauration orthographique a sa raison d'être, quand on sait d'une manière certaine à quelle époque, dans quel lieu, l'ouvrage a été écrit, et dans quel dialecte ; quand on pos- sède de ce même dialecte des échantillons de date et de pro- venance certaines, et qui soient cotitemporains de l'auteur. Elle se conçoit surtout quand on a des documents nombreux écrits par l'auteur lui-même, ou sous sa dictée, ou sous sa surveillance. Ce qui a été le cas pour Joinville, et l'on sait avec quel succès M. Natalis de Waillj a su en tirer parti.

Mais l'éditeur du Saint Alexis était loin de se trouver dans des conditions aussi favorables. Il ne sait, et personne ne sait au juste, à quelle époque et dans quel dialecte ce poëme a été

LA TIB DE SAINT ALEXIS 9

composé. H conjecture, il est vrai, avec beaucoup de vrai- semblance, que Tauteur écrivait dans la première moitié du XI** siècle, et qu'il était Normand; mais ce n'est toujours qa*une conjecture. Et quand même ces deux points essentiels eussent été parfaitement élucidés, il resterait à trouver des textes contemporains ou de peu antérieurs, nombreux et con- servés dans leur forme originale, et de plus écrits dans le dialecte normand *. Or ces modèles indispensables n'existent pas. Quant aux documents antérieurs, ils sont peu nombreux, on les compte. Les plus rapprochés comme date, les Poèmes de Clermont, appartiennent à un dialecte qui est, jusqu'à un certain point, intermédiaire entre la langue d'oïl et la langue d'oc, et sont signalés par M. G. P. lui-même comme bons à re- constmire. Il en est de même des Serments, qui n'ont rien de commun avec le dialecte normand, et sont d'ailleurs beaucoup plus anciens que le Saint Alexis. Restent le Fragment de Valendennes et la Cantilène de sainte Eulalie, tous deux trop courts, trop anciens aussi et trop éloignés du dialecte nor- mand, pour servir de modèles orthographiques à l'éditeur de ce poëme.

On le voit, le problème ainsi posé ne comportait pas de so- lution .

Quand même M. G. P. aurait pu réunir la plupart des données qui lui ont manqué, et qui lui étaient indispensables, il n^aurait pas prendre au pied de la lettre une restauration de ce genre; il n'aurait pas imposera ces vieux textes une régularité, une invariabilité d'orthographe, à laquelle les copistes etles auteurs ne songeaient guère. Quelque peu aveu- glé par son idéal de correction orthographique, il ne s'est pas fait cette objection très-simple, mais essentielle, que très- probablement l'auteur lui-même oscillait, pour l'orthographe, entre la tradition étymologique et la prononciation courante. Pouvait-il en être autrement pendant une période déformation? On sait que nos grands auteurs, quoique vivant à une époque

' Ou de rile de Pr?noe, car M. G. Paris croit qu*& rêooque le Saint Alnoiê a été composé, le dialecte normand et celui de l'Ile de France ne deyaicot pas ou devaient peu différer.

Il faut bien remarquer que ce D*est encore qu'une eonjeetnrf».

10 DIALECTES ANCTE^S

Ton était très-exigeant en fait d'orthographe, ont souvent admis les doublets orthographiques (V. les manuscrits de Bossuet et de Voltaire ; le même auteur éurit excellent et excellant, vous lirez et vous liréSy etc.). On sait que les greffiers des chancelleries les mieux tenues (V. les Chartes de Joinvilk, édition de M. Natalis de Wailly) admettaient non-seulement des doublets, mais encore des triplets d'orthographe ; et Ton veut, coûte que coûte, étendre sur le lit de Procuste d'une orthographe uniforme un auteur du XI™*^ siècle ! On veut le ramener à l'orthographe étymologiqije, c'est-à-dire latine, lorsqu'il est avéré que, dans les meilleurs manuscrits de cette époque, l'orthographe latine elle-même n'était pas soumise à des règles absolument invariables, et qu'on y trouve assez souvent des formes doubles. Si cela était vrai du latin, dont l'orthographe était arrêtée depuis si longtemps, combien plus de la langue vulgaire, dont l'orthographe n'était qu'une imita- tion tâtonnante de l'orthographe latine !

Ces critiques, portant sur l'ensemble du travail de M. G. P. et sur les principes de sa théorie, ont forcément un caractère de généralité qui les fait ressembler à de simples affirmations; mais les critiques de détail qui suivent vont les éclaircir, les compléter et, je l'espère, les confirmer. Je les ai disposées dans le même ordre que les passages auxquels elles renvoient, afin de faciliter le double contrôle qu'on voudra exercer sur mes appréciations et sur le travail qui en est l'objet.

II

P. 3. « Au f* 30, vo, M. Millier pense reconnaître une nouvelle main. Le fait me paraît peu probable, car les mêmes particularités d'écriture et d'orthographe se retrouvent dans les premières strophes et dans les suivantes. »>

M. G. Paris passe trop rapidement sur l'observation de M. Millier. En eff*et, s'il était avéré que la transcription du Saint Alexis fût l'œuvre de deux copistes, il est évident que la similitude d'orthographe, persistant malgré le change- ment de main, serait la preuve certaine que les particularités qu'on y remarque aujourd'hui existaient déjà dans le texte qui a servi de modèle. Dans ce cas, il faudrait leur reconnaî-

I.A VIE DE SA TNT ALEXIS II

tro v.ne plus haute antiquité et partant plus d'importance, ce qui dérangerait d'autant le système de reconstruction de M. G. P.

P. 35. « S'il est un fait que la philologie historique et comparative ait mis hors de doute, c'est que les différences orthographiques, à l'origine, correspondent toujours à des différences phoniques ; en d'autres termes, que tout carac- tère distinct a d'ahord représente un son distinct. »

Ceci est incontestable, mais n'est vrai que des langues le plus anciennement écrites, par exemple du sanscrit, du grec pt du latin ; en un mot, des langues qui ont créé leur écriture, ou qui, si elles l'ont empruntée en tout ou en partie à d'au- tres langues, ne leur ont pas emprunté en même temps leur orthographe.

Si les Gaulois n'avaient emprunté aux Romains que leur écriture et qu'ils nous eussent laissé des monuments écrits .le leur propre langue, on devrait attribuer une valeur réelle H chaque lettre. Mais il n'en est pas ainsi. Le jour où, sous le nom de Francs et plus tard de Français, ils ont voulu repro- duire graphiquement leur langage, ils se sont trouvés devant «les formes, non pas seulement d'écriture , mais encore d'or- thographe, et spécialement d'orthographe étymologique, qui n'étaient pas d'accord avec leur vraie prononciation, et à la- <|uelle néanmoins ils n'ont touché que dans les cas d'absolue nécessité et avec la plus grande réserve. On sait comme toute tradition est lente à so perdre, et la tradition orthographique plus que les autres. Et ce qui rendait l'évolution plus lente, «était la ressemblance des deux langues, de la latine et de la française.

Si cette langue, que nous appelons vulgaire, avait été aussi •lifférente du latin que l'est par exemple Tallemand, elle n'au- rait eu rien à démêler avec Tétymologie. Ne pouvant en au- •Mine façon s'accommoder du moule orthographique lai in, elle l'aurait mis en pièces, et de ses déljris s'en serait façonné un autre plus directement approprié à ses besoins.

r>si le contraire qui est arrivé et devait arriver, par suite de la ressemblance originelle de la langue latine et de la lan- gue vulgaire. Cette ressemblance, si sensible alors et qui s'im-

12 DT.NLMCTKS ANCIENS

posait comme révidence aux moins clairvoyants, ne permit pas do séparer Técriture de Torthographe latine, et notre langue vulgaire s'installa dans ce moule, qui n'avait pas été fait pour elle, à peu près comme le Bernard-rErmite dans les coquilles inoccupées qu'il rencontre , il s'aménage de son mieux, si bien qu'un observateur peu attentif pourrait croire au premier abord que c'est son enveloppe naturelle.

L'enveloppe latine était vide et sans emploi. Elle paraissait bien un peu vaste, un peu encombrante, comme serait l'habit de noces du grand-père pour son jeune petit-fils, comme a être la cuirasse de François 1*' pour Henri III ; mais elle était toute prête, et lo^ plus court, semblait-il, était de s'en servir telle quelle.

Au moins gardons-nous bien de croire que cette enveloppe reproduise les proportions de l'être animé qu'elle recovivre. Tel ressort, tel renflement des brassards ou des autres parties de l'armure, qui correspondait exactement aux jointures et à l'épaisseur des membres du prepiier qui la porta, de celui pour qui elle était faite, ne sert à rien et n'est plus qu'une gêne pour le successeur. Quelquefois même elle a déplacé chez lui pu faussé des articulations. Quelquefois aussi, et c'est le cas le plus ordinaire, l'être vivant a agi sur son enveloppe, l'élargissant sur certains points, la laissant s'atrophier sur d'autres, arrachant parfois et rejetant les parties devenues inutiles.

C'est ainsi que la langue populaire, principalement la langue d'oïl, devenant de jour en jour celle des savants, s'appropria la forme purement latine, n'en laissa tomber d'abord que ce qui était par trop en désaccord avec la prononciation, et con- serva tout le roste avec un soin jaloux. Plus tard, elle fit un nouvel effort pour la rapprocher de la prononciation. Plus tard encore elle fit l'inverse, et commença à régler la pro- nonciation sur l'orthographe, tendance qui semble dominer aujourd'hui.

La langue latine et la langue grecque ont une histoire bien différente. Elles n'ont pas trouvé, comme la nôtre, un vête- ment orthographique tout fait ; elles ont créé ou emprunté pièce à pièce les différents signes graphiques dont elles ont eu bessoin, et qui ont été emportés dans le torrent de la pro-

LA VîW DE SAINT ALEXT8 13

nonciaiion. au lieu d'en diriger ou d'en embarrasser le cours. Cette prononciation a se contenter, et s*est contentée long- temps, nous le savons par Thistoire, d'un bagage alphabétique incomplet. Et il n'est pas douteux que, dans de telles conditions, iei langues anciennes ont tiré du peu d'éléments dont elles disposaient tout le parti possible, en leur conservant, dans la prononciation comme dans l'écriture, toute la valeur qu'ils avaient à Forigine. Évidemment elles n'avaient et ne pou- vaient avoir de lettres de luxe et qui fissent double emploi.

Ce ne fut que plus tard, à mesure que s'accumulèrent les iifférentes couches de flexion, que les parties mortes, les par- ne^ étouffées par les pousses nouvelles, ou tombèrent en même temps de la prononciation et de l'écriture, ou, tombées de la pronciatioj[i, continuèrent à subsister dans l'écriture.

Il était nécessaire d'insister sur ces considérations, parce que M. G. P. a fait de l'adéquation de la prononciation à I orthographe la clef de voûte de son système de restauration. Ct* principe, qui présente une certitude mathématique quand il s'agit des plus anciennes langues considérées dans leur plus haute antiquité, n'est plus qu'incomplètement vrai quand il Rapplique à l'orthographe d'une langue de seconde formation, comme est la langue franç'aise, orthographe toute d'emprunt, calquée sur celle d'une autre langue, à une époque relative- ment récente.

P. 36, 37. M. G. P. observe que le Saint Alexis distingue oujours à l'assonance en de an, tandis que le Roland les con- fond plusieurs fois, ft il en conclut que le premier de ces deux l»oemes est plus ancien que l'autre.

La distinction régulièrement observée à l'assonance de en "i de an est en général un signe d'ancienneté, mais elle est •'Dcon^ et tout aussi souvent un signe de correction graruma- îicale, et prouve que l'auteur connaissait et pratiquait Tor- fhographe étymologique *.

Un homme instruit de cette époque ne pouvait se résoudre

OUe obsorvalion n*a pas échappé à M. P. Mf^yer. comm*' on peut le voir en li^ant l'article qu'il a consacré à eette dôlic«lp question 'Mé- moires de la Société de linguistique de Paris, l I, 3"** fascicule, p. 2â2) Pf'ut-éire aurait- ri y insister dl|yantag^.

14 DIALECTES ANCIENS

à faire assoner ardent et //rawrf dans une composition en langue vulgaire, pas plus qu'il n'aurait fait rimer ardentem et gran- dem dans une pièce latine, pas plus qu'un académicien de nos jours ne ferait rimer ces mêmes mots.

Ceci esi tellement vrai, il est tellement certain que la dis- tinction entre les assonances en en et en an était purement orthographique, qu'on la remarque non-seulement dans les anciens toxtes, mais encore dans des textes beaucoup plus récents, tandis qu'elle n'est pas observée dans d'autres textes beaucoup plus anciens. Et, généralement, les textes elle persiste le plus ont été écrits par des clercs, et n'étaient pas destinés à être lus à haute voix devant le gros du public.

W Alexis est certainement une œuvre de clerc, aussi rentre- t-elle dans la première catégorie et distingue-t-elle en de an à l'assonance. Le Roland, au contraire, écrit par et pour des laïques, quelque temps mais non pas })ien longtemps après V Alexis, mélange ces deux séries d'assonances.

Pour que cette distinction se retrouvât dans les œuvres vraiment populaires, comme est le Roland, il aurait fallu qu'elle se fût maintenue dans la prononciation. Or il n'en est rien, je parle de la langue d'oïl; car, pour distinguer par la prononciation efi de an, il aurait été nécessaire de faire vibrei- la nasale et de faire entendre quelque chose comme enn', ann\ ce qui est tout à fait contraire à la tonalité actuelle et par conséquent à l'ancienne. Cette particularité se retrouve aussi, mais moins accusée, dans les Poèmes de Clermont, quoi qu'en dise M. G. P. (p. 40), à qui on peut opposer des exemples comme ceux-ci, en et an sont certainement confondus :

Tal a regard cum focs ardmz

Et cum la neus blanc vostimenz. (Chr., str. 99.)

Et si cum roors in cel es granz,

Et si cum llamm es clar ardflnjz (Saint Lég., str. 34.)

A foc a Hamma vai urdant

Et a giadies percutan. (Saint Lég., str. 23.)

P. 38. Les laisses, comme celles que M. G. P. cite du Roland, ai assone tantôt avec a, tantôt avec e, nous mon- trent que, dès cette époque, la rime de l'œil, ou rime orthogra- phique, était admise à côté de la rime vraie. Et cette rime or-

LA VIK DE SAINT ALKXIS 15

thographique ou étymologique est précisément Findice d'une haute antiquité et d'une origine à demi cléricale à demi laïque. Eu effet, si Fauteur recourait à la rime orthographique, c'est i|U*il reconnaissait la forme latine sous Fenveloppe populaire; •:«* qui se comprend d'autant mieux qu'on remonte plus haut dans le passé, alors que la ressemblance de la langue vulgaire avec le latin était en quelque sorte visible pour tous. Et quand il accouple, par exemple, Carlles et /aire, c'est qu'il songeait à facerc : tandis qu'en soumettant à une assonance commune fors fait et bei, il ne se préoccupait que de la prononciation, qui, alors comme aujourd'hui, assignait la même valeur à la diph- thougue ai et à Ve sonore.

Jamais, en revanche, il ne faisait assener des finales en e accentué latin avec des finales en a, restées telles en français sans se diphthonguer. Jamais on ne trouve d'assonnances comme serait, je suppose, celle qui consisterait à joindre bel avec Carlles. C'est que, dans ce cas, l'œil et l'oreille, l'ortho- j:raphe latine et la prononciation populaire, étaient d'accord pour repousser une semblable assimilation.

11 ne faut pas croire que ce scrupule bizarre qui nous fait .'locepter parfois encore la rime de l'œil, et qui régnait encore <lu temps de Racine et de Boileau, date du XVIP siècle. Cet ubus de la tolérance, cet éclectisme timoré qui admettait deux habitudes contraires, la nouveauté populaire et la tradition savante, se retenant à l'une tout en cédant à l'autre, remonte ^•videmment aux premiers temps de la langue. On le retrouve piirtout, dans les assonances, dans le rhythme même, comme je crois l'avoir démontré (Revue des langues romanes, t. !•', p. 21, 22), et surtout dans l'orthographe, et cela à des degrés divers, selon les habitudes d'esprit et le plus ou moins de cul- ture de l'auteur et de ceux auxquels il s'adressait.

Si Ton admet cette explication, on aura la clef de bien des problèmes embarrassants et jusque-là insolubles, et on sera moins tenté de refaire nos vieux textes d'après un plan et sur des modèles inconnus des auteurs eux-mêmes.

P. 48. M. G. P. observe que « dans pape, miracles, can- délabres, Va persiste contrairement aux règles habituelles o, mais sans rendre compte de cette exception.

W DIALECTES ANCIENS

Elle provient de oe que ces mots appartenaient, Yion pas à la vraie langue vulgaire, mais à la langue vulgaire liturgique, qui était calquée de très-près sur le latin. Miracuhim, par exemple, s'il eût été façonné par Torgane populaire, aurait donné mirail ou miralf et candelaèrum, chandtèvre. Il en est de ces formes savantes comme de maie granate (malum grafta- ium) des Quatre Livres des Rois, qui, en vraie langue vulgaire, seraient devenus mal ou mau grenet,

P. 50, etc. M. G. P. affirme qu'à Tassonance, 1> fran- çais venant de Va latin accentué « ne s'est jamais confondu au moyen âge avec Ve venant de e ou de t latin en position n , c'est-à-dire suivi de deux consonnes; que, par exemple, hiver, fer (hibernum, ferrum), n'assonent pas avec mer, per (mare, parem).

Il est vrai que cette règle était le plus souvent obâetvée. Correspondait-elle à une différence de prononciation ? Etait- ce une simple tradition étymologique? La question n'est pas encore décidée. Dans tous les cas, quelques exemples pris dans des textes plus anciens que ÏAkxis prouveront qu'elle n'était pas aussi absolue qu'on pourrait le croire : demandée (demandàtum), envers (invérsum) {Passion du Christ, str. 35), Petre (Pétrum), estvardevet (* exwardâbat) (téirf., str. 48), mespres (minus prénsum), perdones (perdôïiàsses) {ibid., str. 128), cruels (crudélis), crever (c répare) {Vie de saint Léger, str 26).

P. 54. a Le copiste a mis deux fois dans citet un t superflu (15 e citiet, 34 b dtied); il faut certainement écrire citet. » Plus loin (p. 82), M. G. P. adopte pour le mot amistet forme du Roland nomistiet ». D'où vient cette oontradiotion ? Sur quelle règle s'appuie-t-elle î Pourquoi ne pas supposer qu'il y avait tolérance pour le double emploi de et, iei isc âtetn, ce qui permettrait de respecter la leçon de L, le ms. principal du Saint Alexis ?

P. 55, 56. « n est permis, d'après ces observations, de re- garder l'usage de a pour e (muet) comme systématiquement restreint à certains cas, savoir aux cas le sdtl e (tÈtaet) èét.

»

LA VIA ra fiAINT ALULIB 17

final et soit one consonne double ; encore fànt-il que lei moi latin donl le mot français dérive appartienne, si c'est un nom, à la première ou à la troisième déclinaison {batesma est le seul mot d^ la troisième). »

D'après les observations mêmes recueillies par M. G. P., on doit conclure, au contraire, que a muet faisait simple- ment double emploi avec e muet, avec cette différence que le se- cond tendait à supplanter le premier. En effet, on remarque d^abord quatre mots ïa muet suit une seule consonne: ciaUreda, toUh enhadùha pour enhadita, lavadura. Et Ton ne dturait attribuer ces formes au copiste, qui devait être porté, I ao contraire, à supprimer ces archaïsmes plutôt qu'à les mul- I ôplier. En second lieu, on trouve des mots qui remplissent les

conditiona supposées par M. Q. P., des mots qui sont de la première ou de la troisième déclinaison et la muette finale? est précédée de deux consonnes, et qui néanmoins n'ont ja- ouds Va muet: terre, céleste,

U voit bien et démontre très-nettement que Va muet final provient de l'auteur et non du copiste. 11 devrait donc le ré* tablir partout. Mais^ d'un autre côté, il sent que cette reetifi'» j c&tion serait arbitraire et pourrait parfois porter à faux. Dès lors, U aurait dû, ce semble, ne pas intervenir et laisser l'a muet il est dans le ms. L. Bien au contraire, tout en con- venant que la notation par a ne peut être attribuée qu'à Tau- tear, c'«at la notation par e ^u'il préfère et qu'il lui substitue . N'est-il pas plus simple et plus sûr de les admettre toutes deux, et de reconnaître dans cette particularité d'orthographe un exemple de plus de cette loi de tolérance qui est une né- cessité des époques de transition, et qu'on a si souvent occa- sion de constater!

P. 57. « Pour virgene, le ms. écrit virgtne, et imagine a côté d'tina^^ene; mais c'est une orthographe arbitraire, qui vient d'une recherche étj^mologique, et que je ne respecte pas. A

De quel droit en agir ainsi? L'éditeur est encore une fois en contradiction avec son principe. Puisqu'il a établi que les formes les plus archaïques, c'esi-à-dire les plus rapprochées de l'étjmologie, sont celles de l'auteur, il aurait préférer

i

18 DlALKCTBS ANCIENS

r

imagine et virgine, et ce sont précisément celles qu'il re- jette.

Ici encore il aurait mieux valu ne pas faire de choix, puisque, suivant toutes les apparences, Fauteur lui-même, sur ce point, comme sur tant d'autres, n'avait pas voulu en faire.

Jbid. Le ras. donne constamment ledece et une fois lethece. M. G. P. ne tient pas compte de cette régularité d^ortho- graphe, qu'il attribue au copiste seul, et lit ledice, parce que ledec?se trouve une fois à la tin d'un vers il correspond à une assonance en i. Il n'est pas pour cela nécessaire d'adopter la forme en t, iedice, à l'exclusion de la forme en e, ledece, car on trouve ailleurs la preuve certaine que eet i accentués pou- vaient correspondre À l'assonance; cf. les Poèmes de Clermont. Remarquons, en outre, que la anale ece r= itia a pour elle une très-haute antiquité, comme le prouve la forme duretie [duritia] du F^-agment de Valenciennes.

Ce désaccord entre l'œil et l'oreille provient toujours de la même cause, du désir de se conformer tour à tour à la pro- nonciation vulgaire (ledece) et à l'étymologie latine [lœtitia) .

P. 67. M. G. P. ne croit pas devoir maintenir les formes doleros, langueros, et leur préfère les formes plus pleines doloros, langoros. « Il est peu probable, ajoute-t-il, que l'affai- blissement de o atone en e muet ait eu lieu dès le milieu du XP siècle. »

Cela n'est pas aussi improbable qu'il semble le croire, puisqu'on trouve dans des textes, éci'its antérieurement au XP siècle, des exemples peu nombreux, mais certains, non- seulement de l'affaiblissement de o ou de t/ atone en e muet, mais encore de leur disparition complète. Ainsi les Poèmes de Clermont nous donnent Ostedun (Augustodunum ), Saint Léger, str. 24; Theori pour Theod'ri, Theoderi^ Theodon (Theodoricum); t^iV/., str. 10. On trouve aussi des exemples analogues dans des textes bas-latins écrits en France à une époque bien plus reculée: quarecunque {quarumcunque)f ap. de Rozière, Formulas usitées dans l'empire des Francs, tom. P% pag. 197, aux variantes. Exstiblacione {stijmla(ione\ anno 796 ; Ansehercfhus, juin 692, et Ansoherthus, anno 670 ; A'or-

LA VIE DE SAIl^T ALEXIS 19

debercthus, novembre 692, et Nordobercthus, anno 693; Leude- bercthus, anno 691, et Leudobercihus, anno 693 ; Chrodbercthus, anno 693, et Chrodobercthus, anno 677, ap. Letronne.

encore M. G. P. a été entraîné trop loin par son désir de ramener tout à une orthographe uniforme. Il ny avait pas nécessité d'agir ainsi, parce que la notation doloros, iangoros, De différait probablement que pour la forme, et non pour la prononciation, de la notation par e muet doleros, langueros, et parce que, à supposer que la prononciation différât en pro- portion de l'orthographe, rien ne s'opposerait à ce qu'on sup- posât aussi la coexistence de doublets de prononciation. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, dans la Saintonge, on dit indiffé- remment donmage, demage (prononcez d*mage)^ pour dommage.

P. 73, 74. M. G. P. affirme que les diphthongues ai, eiy se prouonçaient, dans le français du XI» siècle, comme nous pro- uonçons les diphthongues «, ce. Il croit aussi que les dentales conservaient toute leur valeur dans la prononciation (p. 91-lOOj, que a X$ se prononçait pleinement, soit à la fin des mots, soit devant une consonne dans le corps des mots », et que cette particularitt; de prononciation s'est perpétuée jusqu'au XV® siè- cle (fl^t;M^ critique, 6* année, n*» 21, p. 332). Il affirme encore «jue le c, qui aujourd'hui sonne ss devant e, i, sonnait ts à l'époque de ï Alexis (p. 85); qu'il en était de même du z (p. 99), que \ech sonnait tch (p. 86), que le g doux équivalait au g doux italien dans gio)*no, c'est-à-dire se prononçait dj (p. 89).

Ce sont autant d'hjpotiièses qui auraient eu grand besoin 'ie preuveg, et pour lesquelles M. G. P. ne produit que des affirmations. Il faut observer d'abord que la prononciation par lui supposée est tout à fait contraire à nos habitudes actuelles, non-seulement aux habitudes des lettrés, mais encore, mais "Surtout, ce qui est très-significatif, à celles des gens du peu- pie, des paysans mêmes, si fidèles , ou le sait, aux vieilles coutumes. .Je ne parle, bien entendu, que des Français de la vi*aie France, de celle que Brunetto Latini appelait « la droite France », et qu'il étendait jusqu'à u Bordele et au fium do la Gironde. » J'en excepte les Français du Midi, et même ceux qui parlent les patois picards et wallons, parce que les pre- nùers, seuls, ont de vraies diphthongues fortes, c'est-à-dire

iO DIALECTES ANCIENS

accentuées sur la première voyelle, et font vibrer Vs devant les consonnes, et que les seconds, s'ils n'ont pas les diphthon- gues des Méridionaux, font vibrer comme eux Vs devant les consonnes dans le corps des mots.

Ce désaccord entre la prononciation actuelle et celle que suppose M. (j. Paris constitue déjà une objection sérieuse contre son système, objection qu'il aurait prévoir et com- battre. Et ce n'est pas la seule. Les textes mêmes qu'il a consultés fournissent des armes contre lui, entre autres la Passion du Chris f et la Vie de saint Légef*, poèmes qui sduî pourtant plus anciens, et non pas seulement plus anciens, mais aussi, par suite de leur origine à demi méridionale, plus imprégnés de provençalismes que le Saint Aiexis, et qui, par conséquent, auraient dii se prêter encore mieux à Tapplica- tion de sa théorie.

Passons en revue ces différentes questions sur lesquelles je reproche à M.G. P. de s'être prononcé sans preuves, ou tout au moins sans preuves suffisantes. Je laisse de côté ce qui concerne ch chuintant et g doux, parce que, sur ce point, les variations orthographiques des textes ne peuvent fournir au- cun argument, ni pour, ni contre ; mais en observant que l'ar- ticulation tch et dj a pu être aussi antipathique à nos ancê- tres qu'elle l'est à nous-mêmes, et que, dans cette circonstance comme dans les autres, on doit, jusqu'à preuve contraire, partir de ce qui existe pour supposer ce qui a existé.

Ai, Comment admettre qu'on doive faire sentir la diph- thongue ai dans />aire ( patrem ), Passion du Christ, str. 129, quand on lit ailleurs madré et non maire {m3iivem), iàid., str. 89? La combinaison hitine atr aurait-elle pu former à la même époque, dans deux mots forcément aussi usités l'un que l'autre, deux prononciations différentes, l'une air = onp^ l'au- tre adr?

Dans ce vers : Al tradetur haisair doned - Pass. du Christ, str. 37, si l'on doit prononcer jSacîaip, comment prononeera- t-on les autres infinitifs en ar et en cr, dérivés de verbes en are, tels que neier ( negare), laudar (laudare) ?

Dans ces vers : De îor peciiietz que aurent/'ci/s, 11 los absols et perdone/ {Sanit Léger, str. 38), sera Tassonance si l'on prononce y«cTç ? De même, dans la Passictn du Christ,

LA Vm DB SAINT AliBXIS M

itr. 8, /ot^ assone avec fii«ràer(aascièa¥it), «istr. 117, mantei (^montavit) correspond à ai (ka^o). M. «G. P. a sup- primé cette difficulté eu lisant phrdo(i^i an U0i( de pei^donet, dans son éditk>n du Saint Léger {Somamia, 1872^ p. 316). Ce qui Ta conduit, pour être conséquent, à changer encore la )«çoii du ms. sar un autre point :

La labia li restaurât ;

Si.cum desanz Deu près laudier.

oii il rétablit aâun le premier vers :

Les lèvres 11 at restorel ;

parce que, attribaaiit à a# de restaurât \t son a «t Bon le son é, il ne poiiyait faire assoner ce mot ayeo laudier, auquel il oon- serre le son é,

U est toQ^urs dangereux poUf une théorie d^étre obligée poHT se soutenir de modifier les textes. Le copiste, pour ne pai dire Fauteur, tenait tant à la notation et =3= atrit, qu'il Fa employée soixante-dix-irait fois, tandis qu*il a écrit deux fois seulement a on at = avit, 11 est vrai que, par compensation, le eopiste du Samt Léger a employé les mêmes notations en sens inverse et presque dans la même proportion, car il a écrit quarante-quatre fois at =s ont et cinq Im et nr avit. Usage contradictoire qui ne s'explique bien que par la loi de tolérance appliquée non-seulement à Torthographe, mais en- core à la prononciation, et qui doit faire supposer «ju' alors les lettrés pouvaient pratiquer ad libitum, dans la même pièce et pour les mêmes mots, la prononciation savante at, or, et la prononciation vulgaire et, er. En effet, il n'est guère 8uppoaal>le que les Français du XPetduX"" sièole aient pu ne pas pronon. (^T restaaret ce qu'ils écrivaient restaurât , quand ce mot a«so- iiait avec laudier Jaudare)^ surtout quand des mots de forma lion analogue, comme commandel (commandavit) , Passion du Ckriit^ 8tr. 24; re»u;aréfe^ (* re-exwardavit), léirf., srtr. 49, as sonaient avec des sjllabes en t, telles que vm, fit, plus rap- prochées de l'e que de l'a. Par cc©tre, il <3St impo^sibVe de prononcer laudar (laudare) et ciptat (civitatem*; autrement qu'ils sont écrits lorsqu'ils assènent avec des mots latins on a, comn^ secula et Gùlgota :

2

n DIALBGTfiS ANCUBMS

Gum el perveng a Golgota,

Davan la porta de la ciptal, (Pass. du Christ, sir. 67.)

8anz spiritum posche laudar,

Et nunc perlot in secula, {Ibid,, str. 129).

Et, Quant à ei, prononcé ic, nous nous trouvons devant des difficultés tout aussi grandes. Ainsi, peut-on admettre que cette diphthongue se soit prononcée ic dans perveing {Pass. du Christ, str. 5), ^rei« (ibid.y str. 36), ireïst de iralus (Frag- ment de Valenciennes ), ei^iV de eximt {Alexis, str. 17, 3), quand nous voyons les mêmes mots, ou des mots de même for- mation, écrits perveng (Passion du Christ^ str. 67), ^e^ ( ibid., str. 2), commenciest de * cum-inihatts (Fragment de Valen- ciennes), escit foers de la civiiate (i^trf.)? Faudra- t-il prononcer ^gisis dans la Pass. du Christ: Semper pensed vertuz/eistj str. 53 , et afesist » avec le Fragment de Valenciennes : « quet umbre 11 fesist? » Si ei se prononçait » au XI« siècle, comment expliquer qu'on lise dans le même poëme ( Passion du Christ), « par mei (per médium ) fend o, str. 82, et « enmet (in medio) trestoz » , str. 108 ?

Dentales, Les dentales isolées se divisent en trois grou- pes : les initiales, les médianes et les finales.

Les premières, les dentales isolées initiales, se sont con- servées de tout temps, dans Torthographe et dans la pronon- ciation. Il iLj a donc pas à s'en occuper.

Les dernières, les dentales finales isolées, tombent si sou- vent dans les plus anciens textes, qu'il est difficile de leur attribuer une prononciation autre que celle qu'elles ont de nos jours. On trouve des exemples de cette chute, même dans un texte du IX* siècle, dans le Fragment de Valenciennes, a cilg eedre fu sèche, o Du reste, M. G. P., au moins sur ce point-là, semble avoir retiré ce que son affirmation a d'excessif, lorsqu'il reconnaît qu'il y a dans le Saint Léger « des formes très-nombreuses une consonne finale, devant une consonne initiale qui Vempêchait de se prononcer, ne s'écrivait pas. » {/iomania, juillet 1872, pag. 285.)

La Passion du Christ, plus longue que la Vie de saint Léger, en oilre un nombre encore plus considérable. Ainsi la dentale y tombe deux cent quinze fois à la fin des mots, comme a, fu.

LA VIB DB SAINT ALBX18 23

tuêieg, aveien, etc., de habe^, fui/, snstinui/, habeban/. Enfin, ce qui achève de prouver combien la prononciation tenait peu de compte de la dentale finale, c'est qu'on la rencontre même dans des mots qui n'y avaient aucun droit, et elle ne servait qu'à empêcher la diphthongaison de la voyelle qui la précédait arec la voyelle qui la suivait : Cio fud lisos ut il intrat (Saint Léger, str. 17.) Ut =zu= =uM. Set hoc facere potest (n hoc), ap. deRozière, Formulœ andegavenses (II* ]^9Lr- tie, p. 596, formule ccccxciii).

n est donc certain que, au moins à la fin des mots, les den- tales ne conservaient pas toigours toute leur valeur dans la prononciation. Reste à prouver qu'il en était de même des dentales médianes isolées ; et par isolées il faut comprendre, non-seulement celles qui sont en contact immédiat avec deux Toyelles, mais encore, ainsi que l'a observé M. G. P., celles qui sont suivies d'un r.

Ici la démonstration est moins facile, parce que les exemples sont plus rares. 11 est vrai qu'ils sont plus significatifs. 11 fal- lait, en effet, que la prononciation vulgaire fût bien arrêtée et son action bien énergique pour avoir triomphé sur ce point, ne fût-ce qu'accidentellement, de l'étymologie en même temps qoedela prononciation latine. Je dis de la prononciation latine, car les Latins, comme le prouve la prononciation actuelle des Italiens, leurs plus prochps héritiers, faisaient évidemment sonner la dentale médiane isolée. Quant à la dentale finale, on peut dire qu'ils ne l'articulaient pas, au moins devant une con- sonne, puisque elle a disparu dans tous les pays néo-latins, y compris l'Italie elle-même. C'est ce qui explique pourquoi, dans nos anciens textes, la dentale finale tombe plus souvent que la médiane, et ce qui explique en même temps pourquoi elle tombe si rarement quand elle n'est que finale romane, sans avoir été d'abord finale latine. Ainsi les mots en et ou en at, dérivés de mots latins en âtum ou âtem c'est-à-dire de mots la dentale n'occupe pas la dernière place comme peccet àepeccatum, ciptet àe civùatem, conservent toujours, dans le vieux français de la première époque, la dentale de la fin; tandis que ceux qui viennent de formes latines dont la der- nière lettre était une dentale perdent cette dentale très- soavent, plus souvent même qu'ils ne la conservent. Ainsi,

24 DIÀLBCTlâS ANClBNb

pour ne citer qu'un seul texte, sur les quatre cents mots en- viron à dentale finale latine *, tels que a et ad de habfii^ fu et fuà de fuii^ rova et i^ovet de rogavit, etc., que j*ai relev<^s dans la Passion du Christ y deux cent quinze Font perdue et cent qua- tre-vingt-deux Tont conservée. Au contraire, on ne compte que cinquante-deux mots à dentale finale romane, t«ls que gran et grnnà de gran^em, en et eni de md^, ten et tenà de tenait^ etc., qui aient perdu cette dentale, contre plus de deux cents qui Font conservée ; et ce qui rend la disproportion en- core plus sensible, c'est que, sur cette liste de cinquante-deux mots qui perdent leur dentale finale romane, gran figure neuf fois et en, pour ent, vingt fois.

Le latin, qui ne prononçait pas toujours les dentales finales, ainsi qu'on est en droit de le supposer d'après l'usage actuel de tous les peuples néo-latins, les laissait assez souvent tom - ber dans l'écriture, comme on peut s'en assurer en parcourant les nombreux exemples recueillis par H. Schuchardt, der Vokalùmus des Vulgàrlateins, 1. 1, p. 118-123; t. Il, p. 47; t. III, p. 62, et même par Corssen, uber Aussprache, Vokalismus und Betonung der lateinischen Sprachen, 1. 1, p. 70. Dès lors on conçoit que la prononciation vulgaire de notre pajs, se trouvant d'ac- cord avec la prononciation latine contre la dentale finale latine, l'ait chassée plus vite de l'orthographe que la dentale finale non latine ou purement romane, qui se trouvait pro- tégée à la fois par l'orthographe et par la prononciation du latin.

D'un autre côté, si la dentale finale, purement romane, a pu être si efficacement protégée par le souvenir de la pronon- ciation latine, on conçoit encore mieux qu'il en ait été de même de la dentale médiane isolée. Du reste, l'orthographe pouvait assez facilement mettre d'accord sur ce point la prononciation vulgaire et la tradition étymologique. Il suffisait de ne pas prononcer t etd quand ils étaient isolés, d'après une conven- tion tacite, analogue à celle qui a été si longtemps en vigueur pour ïs précédant une consonne, cf. estude := étudey et à celle

J'excepte la conjonction et ot que ==» quod.

^ 11 ov,i probablii (juf". si lo f*Mininn grande avait oxisté à cette époque ou dans ce dial('ct(\ la dontale aurait i>ei-sisté davantage.

LA V7B DB SATNT AT.BXTS 25

qui l'est encoi;e aujourd'hui pour d'autres consonnes, cf. est (de être), 90t$, bijoux en or, chevaliers^ etc., s, t, c fx = csj, r ue sonnent pas. On satisfaisait ainsi à la tradition savante, pour laquelle écriture et orthographe latine étaient tout un, en même temps qu'aux nécessités de la prononciation. On écrivait medr€y pedre, podom, et ou prononçait mère, père, panm ou pouvom. Cependant ce système, comme tous les com- promis, péchait par plus d'un endroit. Il avait, entre autres, Pmconvënient d'inviter le lecteur à supprimer dans la pronon- ciation toutes les dentales médianes sans exception, même celles qui, provenant d'une dentale latine fortifiée en même temps qu'isolée par la chute d'une consonne antérieure ou postérieure, avaient été respectées, comme elles le sont en- core, par l'usage populaire. Par exemple, le lecteur devait ^ire tenté de prononcer quare, abaût, parfiement, pour quattre, nbattut, parfictement, quand le copiste, négligeant les consonnes d'appui qui ne s'articulaient pas, mais indiquaient que la den- tale devait se prononcer, écrivait par un t simple quatre, aba- tut, parfiiement. On comprit alors qu'il fallait en finir avec l'or- fhographe étymologique, source de tant d'inconvénients, et la dentale latine isolée tomba rapidement de l'écriture, comme elle était déjà tombée de la prononciation.

Cette hypothèse, qui seule explique la divergence apparente de l'ancienne orthographe et de la prononciation actuelle, est •roniirmée par les plu>i anciens textes français, qui nous don- nent des exemples certains de la chute de la dentale mé- diaue isolée. Ainsi, dans les Serments, on lit: in nulla aiudha =5 adiuta*. Les Poëmes de Clermont donnent des exemples plus cer- tains de la chute de la dentale médiane isolée: 1* devant r, 'itfrez (orrez) = audire habetis (Saint Léger, str. 19 et 26); nanrit = nuiriuit {Saint Léger, str. 5) ;— Theori = Theodori- fum ibid,, str. 10); enveia = invidinni {ibid., str. 17) ;— de- ramar = ^de-lramare (Passion du Christ, str. 08; ; paire =

* Je sais qu'on p«iil attribuer à l't le son du ;, coraire a fait M. Bnrlsrh «ianfi sa Chreslomathie française, et quo, dans ce cas. 1^^ d ci'j-sf^raitd'ôtro iwin. Mais Cette supposition ne cadre guère avec la forme aclueile aide, (^•der, ai provieDi o-t et non de a-;.

2d DIALECTES ANCIENS

patrem {ibid., str. 129) ; 2** devant uue voyelle, cruels = crude- lis {Saint Léger, str. 26) ; cobetat = cupiditatem (Passion du Christ, str. 38).

Le poëme sur Boèce, dont le manuscrit date a bien certai- nement du XI« siècle*», est, malgré son peu d'étendue et sa physionomie plus latine, un peu plus riche en particularités de ce genre que les Poëmes de Clermont : auvent faudientemj, V.22; creessen fcredidissentj, v. 23;— Teiric (Theodoricum), V.41; fielffidelemj, v. 42 ; evea finvidiaj, v. 48 ; traazo (traditionem), v. 54; fiav eu (*fidabam), v. 75; fiar, v. 82, fia, V 137; repairen f*repatriantJ,Y. 80; veut (*vedutum}, V. 107; poe$tat fpoies(atem),Y. 161; cobeetar (*cupiditarej, V. 173 ; vea (videat), v. 174; —feeltatffidelitatemj, v. 222 ;— cobeetat (cupiditatem), v. 223 ; - traîcios (traditiones), v. 239 ;

lairo (laironem), v. 244; evaîment {*invadimentumj, v. 247.

Remarquons que, sauf trois exemples : repairen, lairo, poes" tût, c'est toujours le d et non le t qui tombe quand il est placé entre deux voyelles. C'est encore aujourd'hui ce qui arrive au limousin, comme Ta établi M. Chabaneau dans sa Grammaire limousine [Revue des langues romanes, t. IV, p . 64, 65). Et cette particularité relative à la chute du d médian vient fournir un argument de plus à la thèse du même auteur, qui, guidé par d'autres et plus sûrs indices, attribue au pur dialecte limou- sin le Poëme sur Boèce {ibid., p. 66).

Les textes mal orthographiés de l'époque mérovingienne ou carlovingienne je ne parle, bien entendu, que de ceux qui ont été écrits dans la France de langue d'oïl nous présentent des exemples encore plus anciens et aussi concluants : Frigia (fri- gi(/a) pugnabunt {sic) calidis humentia et («te) siccis, ms. 306, 123, v* (IX* siècle), de l'École de médecine de Montpellier ;

Wiomadus plus fréquent que Wirfomadus, ms. 158, f* 62, et passim (IX* siècle), de l'École de médecine de Montpellier ; ioAMi;iW=Lodhuvici, ms. 9768, 16, v% l'* col. (X« siècle), de la Bibliothèque nationale, fonds latin; ailleurs Lodhuvici; Lohuvico ^ Lorfhuvico, ibid,, f* 8 v*, 1" col.; ailleurs Lodhu- vieo; CA/ou^m* =r Chlorfoveus, ms.1,910, 99, v«, et 111,

' Témoignage de II. P. Meyer, Homanim d'avriJ 187t, p. S23.

LA VIB DE SAINT ALEXIS f?

VII* siècle), de la Bibliothèque nationale, fonds latin; are- tiatem = brevi/atem, ibid., 125, r*.

On remarquera que la plupart de ces mots d'où la dentale a disparu sont des noms propres d'origine barbare, qui, n ajant rien à démêler avec Tétymologie latine, échappaient plus facilement à la tyrannie des conventions orthographi- ques.

Schachardt, dans son Vokalimus des Vuigàrlateins, die aussi plus d'un exemple analogue ; mais, comme il a négligé d'indi- quer dans quels pays ont été écrits les textes d'où il les tire, on ne peut guère, au moins à ce point de vue, s'autoriser de leur témoignage. Ainsi les formes comme mares (p. ma^es), marone (p. mafrone), frari, mari (p. fraM, mafri , qaraginta tx quaracinta {^ , qixsidr^gmiei)^ desierata (p. desirferata), Beore- gns (p. Bi/urigas), Maelinus (p. Marfelinus), t. I, p. 130, pour- raient être regardées comme tout à fait concluantes en faveur da système que je soutiens ; mais sur ces rares exemples il n'y en a que deux, Beorigas, Maelinus, qui soient certainement originaires de la France.

Cest parce que nos ancêtres tendaient à ne pas prononcer la dentale médiane isolée, même en latin, que la plupart des copistes avaient pris l'habitude de la redoubler, quand ils vou- laient en prévenir la chute. Ainsi quatuor, Britannia, sont presque toujours écrits quattuor, Brittannia. Sans cette pré- caution, il est fort probable que ces deux mots seraient de- venus quarre, Brehaigne.

S devant une consonne. La question de Vs suivie d'une consonne présente deux cas, comme celle des dentales isolées, saivant que cette lettre est placée à la an ou dans le corps des mots.

Il est facile de prouver que, dans le premier cas, c'est-à- dire quand elle termine un mot, Vs suivie d'une consonne ne devait pas plus se prononcer qu'aujourd'hui. Il suffit pour cela de rappeler que les différents copistes des Poèmes de Cler- mont ont substitué assez souvent le singulier au pluriel: del sanz {Saint Léger, str. 1); sobre li piez (ibid., str. 28) ; Et dels âaiels que grand sustint {ibid., str. 40); chi eps la morz fai se revivere {Passion du Christ, str. 9); los marchedant quae in trobed {ibid., str. 18); tôt sos fidels (lôtrf., str. 25). etc.

0fcAliEOTfiS ANCmWS

Mais il est inutile d'inaister sur cette démonstration, M. G. P. ayant depuis expressément reconnu que la consonne finale ne se prononçait pas devant la consonne initiale du mot sui- vant (/?oi!»«ma, juillet 1872, p. 283.)

Quant à Y 8 suivie d'une consonne dans le corps d'un mot, M. Q. P. n'a rien retiré de ses premières affirmations. Il est certain que, sur ce point, Torthographe étant généralement très-régulièrQt comme elle Test pour les dentales médianes, on ne peut pas espérer trouver de preuves assez nombreuses pour être déoisives. Cependant, outre qu'il faut tenir grand compte de la prononciation actuelle, qui supprime presque par- tout l's étymologique suivie d'une consonne, excepté dans les mats savants ou de formation récente, les rares indices qu'on peut découvrir dans les vieux textes français et bas-latins suffisent, sinon à établir d'une manière absolue que Vs ne se prononçait pas dans ces conditions, du moins^ à montrer que, dès les temps les plus reculés, ceux qui parlaient notre langue tendaient à ne pas la faire sentir.

VHP siècle : myterium (pour mysterium)^ ms. 17225, f* 5, r°, 1" col.. Bibliothèque nationale. Sygimundum (deux fois), ms. 17655, 33, r°, Bibliothèque nationale, employé concur- remment avec Sygkïïkundum, Md., 67, r°. Qui ad conpi- ciendam (pour censpiciendam) dotem in Spania fuerant missi , ms. 10910, f* 119, v% Bibliothèque nationale. Auter (pour Auster) receptum, ibid,, f* 122, (le copiste a corrigé en Auster).

IX* siècle : Epicoporum (pour episcoporwn)^ ap. Letronne, p. 2, dans une transcriyUon du IX* siècle. Fuisse onetas (pour honestçts)^ n^s. 158, f* 66, v°. École de médecine de Mont- pellier (le copiste a rétabli Vh et Y s). Conseçrati (pour con* secrasti)^ ibid,^ f* 163, r*. Dolis et perjuriis intructus (pour in^truçtus), ibid,,, f* 46, r*.

IX* -X* siècle : Illa autem propiciens (pour prospiciens) illum juvencum adamavit, ms. 358, f*30, r®. École de médecine de Montpellier. Incipit de soloecijnis (pour soloecismis), ibtd., 128, ro.

X* siècle : Catellanis (pour castellanis) , ms. 9768, f> 22^ V* ,1" col., Bibl. nat. Pachœ (pour Paschœ)^ ibid,, f*42, v*», 1^*001. Contrictis (pour constricfis), ibid., f* 29, r", 1* col. Si qui^ aui^em voluerit r^tinere dimas (poujr *di^mas =

LA VIB DE SAINT ALEXTS 29

Ipcôiuv}, ms. 501, r 104, v% École de médecine de JVlent- telUer.

X'-XI* siècle : Dune lo despeis et Vecamit (pour eseamit)^ tr. &5 de la Passion du Christ. Ces exemples sont tirés de textes certainement ou très- robablement écrits en France. On peut j joindre ceux en las grand nombre dont Schuchardt a dressé la liste dans son Vokalismus des Vulgârlateins, t. II, p. 354 et suivantes. Mais il àatla consulter avec précaution, comme je Fai déjà dit, parce ^u'il n*a pas suffisamment indiqué et quand chaque forme I été écrite. Indications nécessaires, car il va de soi que ces exemples n'ont de valeur qu'autant qu'ils proviennent de pajs oii la prononciation vulgaire actuelle est d'accord avec celle que supposent les fautes d'orthographe. Si ces fautes s'étaient produites dans des pajs 1'^ vibre toiyours devant une con- sonne, il faudrait en conclure, ou que la faute d'orthographe correspondait à une prononciation individuelle, ou que c'était onaimple lapsus caiawti.

Outre l'exemple cité plushaut, a l'ecarnit» pour uTescarnit »., les mêmes Poëmes de Clermont en donnent d'autres qui con- tredisent, moins directement peut-être, mais tout aussi sûre- ment, les affimations de M. G. P. Telles sont les doubles formes lasrujis {Passion du Christ, str. 71) et ladruns (ibid., str. 72), - medre = miser at (ibid., str. 105) et mesdre : Trenta deicre dune U en protfiesdreni (ibid. , str. 22), fisdren ( Vie de saint Léger, str. ll),//s^rfl (ibid., str. 21) et fedre = fecerat iPusion du Christ, str. 47) . Évidemment on ne peut rendre •-•>mpte de l'emploi alternatif des trois combinaisons sdr, sr, dr destinées à reproduire la même articulation, qu'en regar- 'lant la lettre r, la seule qui ne disparaisse jamais, comme Tanique représentant de la vraie prononciation, et les lettres feidf soit seules, soit réunies, que comme des consonnes de remplissage, épaves plus ou moins maltraitées de l'ortho- graphe étymologique .

Z, e. M. O.P. croit que z s'articulait ts, et que c se pro- nonçait de même devante, t.

S'il en était ainsi, si le z n'avait pas eu le même son qu'au- jourd'hui, on ne s'expliquerait pas qu'il eût pu se confondre avec $ doux, à moins de supposer, ce qui est inadmissible, 4|ue

30 DIAT.BCTIilS ANCIENS

8 doux s'articulait ts . Je dis avec s doux, car z ne se confond jamais avec s dur du commencement des mots. On trouve bien sanz et «ans =isanctos, mais jamais zsjïs = sanctos ,

Le c doux devait avoir deux prononciations dans la bouche de nos ancêtres : Tune semblable à celle qu'il a de nos jours= S8, l'autre analogue à celle du z et qu'il a perdue. Le premier c doux, c'est-à-dire c = ss, correspondait toujours, au commen- cement d'un mot, à c latin suivi d'î ou de e : cera, cire, et, dans le corps d'un mot, à et suivi d'une voyelle : faciam, que je fasse ; *facia (faciès), la face, ou à te suivi d'une voyelle : platea, la place, *poteam, que je puisse*. Le second c doux, c'est-à-dire c <= z, toujours dans le corps d'un mot, corres- pondait à ce et à ei non suivis d'une voyelle : licere, loisir; vici- num, voisin; et à ce suivi d'une voyelle : noceam, que je nuise; *diceant (dicunt), ils disent; et à ti, suivi de onem: potionem, poison; raiionem, raison*.

Ce qui achève de prouver que le z et le c doux devaient avoir parfois la même valeur et là-dessus, M. G. P, et moi nous sommes d'accord, car nous ne différons que sur la nature de ce son commun, c'est qu'on trouve certains mots écrits, tantôt avec l'un, tantôt avec l'autre :

Et a cel di que dizen Pasches . {Passion du Ch., sir. 23 .) Ja dicen tuit queviusera. {Ibid., str. 108.)

Il va sans dire que cette substitution n'est normale qu'au- tant que c est suivi de e ou de t.

Enfin, si z français, représentant t's latin, s'articulait ts, comment prononcer st et tst, qui dans le Fragment de Valen- ciennes équivalent au z français : «ei'etst, *5iati8, treist, tratus ?

P. 74. « Aver pour aveir est une faute fréquente dans les textes écrits en Angleterre. »

Partant de là, M. G. P. corrige aver, que donne le ms« principal, en aveir. Correction, ou plutôt explication malheu- reuse, puisque nous trouvons la même orthographe dans un

* Exception : pu\J^um, putls ; "pvAi^art^ "puiis&r.

' Le groupe ti« suivi d'une voyelle autre que o, produit le plus souvent c^ tt: tervitium, swvif»; pign'tia, par6S8«.

LA YIB DB SAINT ALEXIS ^1

texte qui n^a certainement pas été écrit en Angleterre, dans les Poèmes de Clermont, er des infinitifs en ère, et er des motsenértim, est toujours reproduit par la notation er et ja- mais par celle que M. G. Paris préfère, par la notation eir : tener, aver (Saint Léger, str. 16), seder {Ckr., str. 30), veder {Md., str. 42 et 43), ver = vërum{ibid,, str. 84 et 116), veder {ibid.y str. 102), ser = tërum {ibid., str. 107).

P. 86. M. G. P. remarque que le ms. L emploie le groupe ch moins souvent que le ms. A, dont Forthographe est en général beaucoup moins archaïque. Ainsi, le premier donne colcer^ vocet, pecet, le second donne culchter, vuckié, pechiet ou pecket. M. O.P. en conclut que le ms. qui a servi de modèle commun, et qu*il désigne par a, employait de préférence le groupe ch, et que c*est le plus moderne des deux, le ms. A, qui a reproduit le plus fidèlement la leçon primitive .

Cette hypothèse ne me paraît pas justifiée. Ce serait la pre" mière fois, en effet, et probablement la seule, que A se serait tenu plus près de l'orthographe la plus ancienne. Il faut ob- » server aussi que les formes colcer, vocet, pecet, du ms. L, sont plus rapprochées de l'original latin collocare, vocatum, pecca- tum . Il est donc plus sûr d'admettre que, sur ce point comme sur les autres, le ms. L. est préférable au ms. A.

P. 90, 91 . « L'A initiale tantôt est conservée, tantôt est supprimée dans les mots latins. Il est certain que cette h ne s'est jamais prononcée en français, et on voit que nulle part, dans notre poëme, elle n'empêche l'élision de l'e précédent. Je crois cependant devoir la laisser aux mots qui l'ont dans le ms., et V ajouter à ceux qui ne r ont pas: c'est une question d'or- thographe qui, dès les plus anciens temps etjusqu'à nos jours, a été ainsi réglée. »

M. G. P. a tort de rétablir quand même Vh étymologique. Il aurait faire exception pour les mots que précède une élision, car en pareil cas c'est la chute et non le maintien de TA qui est de règle. Et cette règle est précisément une de celles qui ont été le mieux observées dans les anciens manu- scrits. Cependant je ne l'ai vue encore constatée nulle part.

» DIALECTES AKCIBNS

J'ai eu occafiion de la signaler, il y a plusieurs années^ dârns un article consacré au Joinville de M. Natalis de Waillj (Messager du Midi, 19 janvier 1869). Ceci prouve une fois de plus que nous ne sommes pas encore en état de restituer à coup sûr Torthographe des vieux textes français.

Ibid. M. G. P. dit qu'il rétablit h initial partout le latin le plaçait, excepté dans avoir, or et ore (hora) adverbes.

n oublie d'ajouter à cette liste ai pour hoi de hodie, qu'il conserve (109 b), et avec raison , comme le prouve le Frag- ment de Valenciennes, on lit(l. 28): quel oi commenciest.

P. 95, 96. Plusieurs fois le t est remplacé par th. M. Q. P. prétend « qu'on chercherait vainement un exemple de cette orthographe dans un texte écrit en France », et il y voit un emprunt f&ût par le scribe anglo-normand de ce poëme à l'écriture saxonne.

A ce compte, il faudrait attribuer la copie des Serments, faite à la fin du X* siècle, à un scribe anglo-normand, ce qui est impossible, ou anglo-saxon, ce qui est bien invraisem- blable. On remarque en effet, dans ce texte, le groupe dh employé comme équivalent de t latin ou d français : cadhuna, Lodhuvig, oiV/dha (Serments de Strasbourg).

Il est possible que, dans ï Alexis, la combinaison th pour t simple ou pour d soit d'origine anglo-normande, mais il est possible aussi qu'elle soit tout simplement un reste des ha- bitudes orthographiques de l'époque mérovingienne*. Outre les exemples assez nombreux de t/i pour t que donne la Vie de saint Léger, dont M. G. P. ne parle pas, sans doute parce que le th n'est substitué au f qu'à la fin et non dans le corps des mots, on peut en citer d'aussi fréquents dans les Chartes mérovingiennes du Vip siècle : 1* th pour t: de concamio vel de comparatho. Ap. Letronne, p. 26. Citherorum pour cete- rorum. Ibid., p. 21. Monasthirii (fréquent). Ibid. Apostho- licus. Ibid., p. 21. Supra escripihos pour scriptos. Ibid., p. 63.

* M. d*Arbois de Jubainville, si compéteDt pour tout ce qui concerne le bas-latin de Tépoque mérovingienne, fait à ce sujet la même obserration. Voir ia i((Hnmnia de juiliet Wt, p. .S27 .

LA VIB DE SAINT ALEXIS 9S

Pofthûi pour postea, Ibid., p. 65.— Af^rthytit pour Martini. Ibid., p. 67. 29 Dh pour d: adhepiscenda pour adipiscenda. Ibid., p. 13. Adherunt pour aderant. Ap. de Rozièl^e, /br- mii/e5 usitées dans t empire des Francs^ p. 598 et b99, Form. Andegav. 11 et 24. 3^ Th pour d : Ipsi Amalbercthus aut miMius (hamedius) suos exinde abstraxit. Ap. Letronne, p. 45.

On voit par ces exemples que la notation ta n'était pas in- connue des scribes français, et il n'est pas nécessaire de mo- difier sur ce point Torthographe dums. L. Il est fort possible que Fauteur lui-même ait fait usage concurremment du d et du th.

Quant à la prononciation de ces lettres ainsi employées, M. O. P. croit qu'elles avaient « un son à moitié sifflant et chu- choté », quelque chose d'analogue au th anglais. Je croirais plutôt qu elles ne servaient qu'à indiquer la séparation des deux sjUabes entre lesquelles elles se trouvaient, et qu'elles représentaient ce minimum d'articulation que nous figurons aujourd'hui par h, cf. Carfurci, CaÂors, *tra(fire (tradere), tra- hir, tra^tionem , trahison .

P. 97. « Devant les voyelles, ou bien Ve de que s'élîde. ou bien que devient qued ; deux fois on trouve quef, mais la première forme est préférable. »

Que la forme qued soit préférable, on peut en effet le con- clure de la forme latine quod et de ce fait que le copiste de L. emploie quatre fois qued, et quet seulement deux fois ; mais ce n'est pas une raison pour supprimer la forme quet, comme Ta fait l'éditeur, puisqu'ello se trouve dans le Fragment de Valenciennes : « Quet umbre li fesist. . . . cum ço videtis quet il se erent convers . »

Génin a lu quant, lecture non confirmée par le fac-similé, et dont M. Littré (Histoire de la langue française) s'étonnait à bon droit, mais sans indiquer ni corriger Terreur-

P. 107. « Au vers 026, les noms des deux empereurs Acaries et Anories (l. Arcadie et Honorie) ont pris une s à laquelle ils n'ont pas droit; car, après avoir nom, le nom pro- pre est naturellement mis au régime. » M. G. P. est dans l'er- reur: après la locution avoir nom = nominari, l'attribut se

M DIALECTES ANCIENS

mettait, comme en latin, plutôt au nominatif qu'à Taccusatif. Ce phénomène de sjntaxe a été signalé dans la Remte des ion- gués romanes, tom. II, pag. 47, 48, et par Diez dans ses Zwei altr. Ged., pag. 47 (10, 2).

Du reste, M. G. P. aurait hésiter quelque peu devant raccord des mss. qu'il a consultés pour ce passage, et qui, à trois contre un, le ms. P, qui n'est pas le plus ancien, mettent Honories au nominatif, et, à l'unanimité, Arcadies aussi au nominatif.

P. 114. Fins au nominatif, que M. G. P. regarde comme une faute, parce que, dans ce texte, les autres noms féminins à terminaison masculine ont la forme oblique au nominatif singulier, peut être considéré comme une forme volontaire- ment calquée par l'auteur sur le latin finis.

Ibid. La forme genz ne vient point en effet de gens, qui aurait formé geis, comme le remarque justement M. G. P., mais du nominatif archaïque gentis, qu'on peut fort bien sup- poser avoir été conservé par le langage populaire.

On expliquera de même pourquoi tous les participes pré- sents, tous les adjectifs en ens, entis, ont, dès la plus ancienne époque, reporté l'accent sur en, an : sachenz := * sapientis ( nominatif archaïque ), et ainsi des autres.

P. 122. M. G. P. observe avec raison que atendeiz et quereiz ne peuvent venir de attendatis, quœratis; mais il a tort de les dériver de attenditis, quœritis, puisque la pénultième de ces deux mots n'est pas accentuée. Il faut supposer pour ces formes une terminaison empruntée à la seconde conjugaison, etis, atendeiz, quereiz, ne pouvant venir que de attendétis, quœrétis, comme aveiz vient de habétis.

P. 125. M. G. P. semble dériver soferre^ synonyme de sofrir, du latin su ff erre. Sufferre n'aurait pu former que sofer, comme ferrum a donné fer.

Soferre, aujourd'hui encore soufferre dans le patois des en- virons d'Autun, vient du b.-latin su/ferrera, que cite Ducange, et qui figure dans des textes du VIP siècle. Le même mot,

LA VIB DE SAINT ALBXIS 35

en déplaçant Taccent, comme c'était Fhabitude pour rinfinitif des verbes de la troisième conjugaison, a donné souffrir. Cf. qaarere, d*où viennent à la fois guerre et quérir.

P. 133. M. G. P. croit que Ve initial des mots comme npuie, espethe, tombait devant les monosyllabes, tels que l'ar- ticle féminin la, contrairement à ce qui a lieu aujourd'hui, et qa on prononçait la spose, sa spede. Et, suivant la règle de rigoureuse uniformité qu'il applique à son texte, il écrit par exemple sa spede le ms. L donne s'espethe. Cette théorie a, en effet, pour elle l'orthographe des Poëmes de Clermont. Cependant le doute est permis, et, pour ma part, j'inclinerais à croire, au contraire, que la règle observée aujourd'hui l'était dès cette époque dans les textes de pure langue d'oïl, comme est le Saint Alexis.

Qaoi qu'il en soit de la règle adoptée par M. G. P., j'ob- serve qu'il a oublié de s'y conformer dans la str. 10, v. 3 :

Danz Alexis, Vesposel bêlement.

n aurait dû, pour être d'accord avec lui-même, écrire la tpotei,

P. 160, str. 86. - Le ms. principal donne « sun grant dol », « 5ttw piz », « sun cors », « sen vis i),etc. Pourquoi mettre uniformément son ? N'est-ce pas une variété voulue, comme aujourd'hui je vais et je vas, je peuj: et je puis? Le Fragment de Valenciennes, écrit au IX* siècle, n'emploie-t-il pas con- curremment sen, sem (devant les labiales), sun; sen cheve, ««wpeer, san soveir, sun repausement?

P. 162, str. 93. M. G. P. accepte la synérèse dans « aidiez m'a plaindra », sans observation. Il semble qu'il aurait dû, pour rester d'accord avec lui-même, rétablir la dentale originelle aàidiez = * adiutatis,

P. 181. « Corne il s'en firet liez. On peut être étonné de voir liez au nominatif, puisque liez semble être l'attribut du mot se, régime de firet. Mais cet usage est général dans nos anciens textes avec le verbe se faire. »

l\6 mALËdtES .^fNClBNS

M. O. P. aurait dA aller plus loiït, et aire que, lem çémétaî, les verbes réfléchis voulaient au nominatif Tattribut de leur sujet ; tradition qui s'est conservée dans l'orthographe des verbes dits essentiellement réfléc/ns, dont le participe passé s'ac- corde avec le sujet.

J'ai eu occasion de constater et d^ expliquer ce fait de syntaxe dans un article consacré à V Histoire et Théorie de tn conjugaison française^ âé M. Chabaneau (CAareniiaw du 21 jan- vier 1869).

P. 183. - M. G. P. rejette frai dans ce vers de la str. 31 :

Tu de ton seinur, e jol frai pur m un filz.

Probablement il trouve que cette synérèse ne peut appar- tenir qu'à une époque postérieure. Pourquoi alors ne pas changer, par exemple, avrai en avérai, str. 99, v 1 et 2? La synérèse est aussi forte dans un cas que dans Pautre.

m

finissent, avec la première partie de l'ouvrage analysé, les observations que m'a suggérées une étude attentive du travail de M. G. P. J'avais annoncé, au début, que je n'irais pas au delà de cette première partie, qui est de beaucoup la plus importante à tous les points de vue, puisqu'elle contient, outre la version laplus ancienne du Saint Alexis, l'exposé com- plet des procédés de restitution adoptés par le savant édi- teur.

Une restitution aussi complète, aussi minutieuse, était-elle possible? Je crois avoir démontré qu'elle ne l'était pas. On comprendrait cette recherclie de l'uniformité absolue dans la restauration orthographique d'un texte, s'il était destiné à de jeunes écoliers ou au commun des lecteurs, pour qui le texte le plus uni et le moins encombré de formes exceptionnelles est le plus commode et le plus utile. C'est ce qu'on a fait, et avec raison, pour nos classiques, tant grecs et latins que fran- çais. Nul ne s'étonne, par exemple, que les ouvrages de Bos- suet et de Voltaire soient imprimés avec une orthographe uni- forme, quoique les auteurs ne s'y soient pas toujours astreints pour leur propre compte. Mais, quand il s'agit d'étudier les

LA VIE DE SAINT ALEXIS 37

textes au point de vue purement philologique, et qu'on prétend faire une édition savante et non une édition scolaire, comme c'est le cas pour ces vieux et uniques monuments de notre lan- gue naissante, on doit n'y introduire que les rectifications évi- demment indispensables.

M. G. P. aurait donc se borner à combler les lacunes du manuscrit principal ( L ) avec la leçon des autres manu- scrits, à redresser quelques vers, à corriger quelques fautes évidentes, et pour tout le reste conserver intacte la leçon du ms. L, quitte à accompagner le texte d'un commentaire perpétuel. Il se serait ainsi épargné beaucoup de peine et plus d'une erreur, et, dans tous les cas, il aurait rendu inutiles les précédentes éditions, résultat qu'il cherchait ou devait cher- cher, et qu'il n'a pas atteint ; car le savant, ou le simple tra- vailleur, qui voudra se rendre un compte exact de ce précieux texte, aimera mieux l'étudier dans les éditions qui rapportent, avec le moins de changements et dans le meilleur ordre, la leçon même des manuscrits.

Malgré tout, malgré l'erreur du point de départ, M. G. P. a produit une œuvre des plus sérieuses et qui lui fait honneur. La résolution même avec laquelle il a abordé tous les pro- blèmes philologiques qui, de près ou de loin, se rattachaient à son sujet, la netteté de ses déductions, l'abondance et la sû- reté de son érudition, compensent et au delà ce qu'il y a de hasardeux dans l'ensemble de son plan .

A. BOUCHERIK.

ÉPIGRAPHIE ROMANE

Une épigraphie romane, ancienne et moderne, serait cer- tainement fort à désirer.

M. Fabbé Lieutaud, le bibliothécaire de la ville de Mar- seille , en possède des éléments considérables, qui formeront un corps d'inscriptions aussi riche que précieux. En atten- dant que son travail ait paru et puisse servir de point de départ ou de comparaison, nous avons résolu de publier, dans chacune de nos livraisons, les inscriptions qui nous seraient signalées ou que Ton découvrirait.

Toute inscription méridionale, qu'elle soit sur pierre ou sur métal, sur cloche ou sur monnaie, etc., sera ainsi recueillie et signalée à l'attention de ceux que cette partie de la science intéresse plus particulièrement.

I

Notis commençons par une inscription qui a été trouvée récemment sur la porte de l'ancienne maladrerie d'Alais (quar- tier de Bouzac), et qui vient d'être publiée par nos amis de VArmagna cevenou (année 1874, p. 79):

^nno : bni : millenimo : lit : cicanta : t : sin t : b( abrial lo u interne gor,

-H mestre : i : be peiro be la : + ' 80nn naillet : an brcan : fie : an basti t : aqaet : ostal : am en :

EPiaRAPHIE ROMANE

3.^

M. Germer-Durand, le savant archéologue de Nîmes, la ré- tablit de la façon suivante :

»

Anno D(omi)ni millesimo III (c) cifnjcanta e sint de abrial lo vinieme gor. Mestre J{an) de Peira-Bela, e soun vaiUet Andreau Fie on àastù aquefsjt ostaL Amen.

En Tan de N. 8. 1355, 20« jour d^ avril, maître Jean de Peira-Bela et son valet André Fie ont bâti cette maison. Amen.

I

Y a t-il réellement gor, et n'est-ce pas une erreur de tran- scription du g pour /, /or, avec Tapocope ordinaire de n ?

A. M.

Il

ARLES (PROVENCE) XV* SIÈCLE

AYSSO ES LA FIGURE

DE MESSER LOYS GUIGONET,

LOQUAL, PER SOS OESMERITES,

ES ESTAT PRIVAT DE LA CAPITANARlé

DE LA TORRE DEL GRAS

ET DE TOUTS AUTRES OFFICES

PERTINENS A DONAR AL CONSELH D'ARLE

E DEL DICH CONSELH.

Ceci est la figure-- de messiro Louis Guigonet, lequel, à cause de ses crimes, fut révoqué de ses fonctions do capitaine ue Jîi Tour du Grau et de toutes les autres charges qui sont de la nomination du Conseil (de la ville) d'Arles, ou <\m font partie de oc Conseil.

Cette inscription encadrait autrefois, dans la salle du Con- seil de la ville d'Arles, le portrait de Messier Ijoys Huane, dit Guigonet, capitaine de la Tour del Gras, condamné pour pré- varication en 1486.

Elle est rappelée par le Musée d'Arles, année 1873, p. 35.

,.4 suivre. J A. R.-F.

ARCHIVES DE MONTPELLIER

LE MEMORIAL DES NOBLES

(Suite)

XVII (Id. Ann. 1111)

Ch. 320) Item sacramentum super eodbm Castro quod fecit

PONCIUS FILIUS RENGARDIS, DOMINO GUILLELMO MONTISPESSU- LANI FILIO ERMESSENDIS

Eu, Peire lilz de Rengarz, et eu Ug filz d'aquesta Ren- garz, a te Guillem fill d^Ermessens, d'aquesta hora adenant: del castel de Monferrer, de las forzas que ara i sun ni ade- nant faitas i seraun, noH decebrem ni'l te tolrem ni t'en tol- rem ni'l te vedarem, nos ni hom ni femena ab nostra art, ni ab nostre engen, ni ab nostre consentiment, nostre escient. E si hom era ni femena que'I ti tolgues ni t'en tolgues, nos ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non aurem , si pe'l castel arecobrar non o aviam. E la on recobrat Tauriam, en ton po- der lo tornariam, sens logre e sens déception. E dez aquella hora adenant, eneis sagrament testarem. Et aquest castel no't vedarem, per quantas ves tu nos en somonras, per te o per ton mesatgue, e del somons nonz vedarem. Aissi con en esta carta escriz es, e clergues legir i'o pot, aissi to tenrem e to atendrem, nostre escient, per est sauz.

Ce serment est de môme date que celui qui précède. Pons et Hugues, de MoDtferrier, sont également cités dans une convention faite par les co- seigneurs (ch. 324), peu après.— Je donne ci-dessous, n* XXIII, un autre serment de ces deux frères, de 1111 aussi (ch. 327;.

LE MEMORIAL DES NOBLES 41

XVIII

(F* 122, p^ Ann. 1124) Ch. 321) Sacramentum fideutatis super Castro de montbfer-

RA&IO QUOD FECIT PETRUS FIUUS BRUN1SSEND1S GUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI FILIO ERBiESSENDIS

Ea, Peire fils de Brunissenz, a te Guillelm fil d'Ermessenz, d'aquesta hora adenant : del castel de Monferrer, de las for- zas que ara i sun ni adenant faitas i seraun , no*t decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai ni te vedarai, eu ni hom ni femena ab muD art ni ab mon engen ni ab mon consentiment, meun escient. E si hom era ni femena, quel ti tolgues ni t'en tol- gues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non aurai, si pe 1 castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens deceptiun. E dez aquella hora adenant, eneis sagramen testarai. Et aquest cas- tel no't vedarai per quantas vez tu m'en somonras, per te o pertuQ messatgue, e del somons no'm vedarai. En aissi con en esta (carta) escriz es, e clergues legir i' o pot, enaissi to ten- rai e to atendrai, meun escient, per est sanz. Hoc sacramen- tum faciwn est in ecclesia sancti Firmini super altare sancte Tmitatis, V idus Juhi, anno Dominice Incamationis C«> XXIIII^, in presentia et videntia Bemardi Guillelmi, Pétri de Vezenobre, Pétri Rostagni de Salve, Poncii de Puzabun, Poncii Ademari de Montarnalt, Poncii Berengarii, Bemardi Eôrardi, Gvilklmi de Valmala, Guillelmi de Ginaco, Armandi, Guil- lelmi de Cornon, Aimerici Duasvices, et Girberti qui scripsit

XIX

(F» 122, r\— Ann. 1124) Cb. 322) Item de eodem sacramentum fideutatis quod fecit

GUILLELMUS FILIUS GUIDBNELDIS GUILLELMO DOMINO MONTISPES- SULANI FILIO ERMESSBNDIS

Eu,Guillelms filz de Guidenelz, a te Guillelm fil d'Ermessens' d'aquesta hora adenant : del castel de Monferrer, de las for-

42 DIALECTES ANCIENS

sas que ara i sun ni adent (sic) faitas i seraun, eu noH decebra ni'! te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena ab mon art ni ab mon engen ni ab mun consentiment, meun escient. E si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en toi- gues^ eu ab aquel ni ab aquella an ni societat non aurai, si pe'l castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornarai , sans logre e sans decepciun. E dez aquella hora adenant, eneis sagrament te estarai (sic). Et aquest cas- tel no't vedarai, per quantas vez tu m'en somonras, per te o per tun messatgue, e del somons no'm vedarai. Aissi con en esta carta eficriz es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz. Hoc sacramentum factum est in eccksia sancti Fimiini super altare sancte Trint- tatis IIII idus Julii^ anno Dominice Incamationis M^ C^ XV" 7///**, in presentia et videntia Gavcelmi de Claret, Armandij Bemardi Berçngarii, Poncii Berengarii, Guillelmi de Girano Érwi7fe/wi de Vallemala , Poncii Ademari, Bemardi Trebal Pétri de Monbazen, Ugonis filii Guillelmi Rostagni, Guillelmi Guit- bertiy et Girberti qui scripsit hec.

XX

(P« 122, p^ Ann. 1124)

Ch. 323) Item sacramentum fidelitatis super Castro de mon-

TEFERRARIO QUOD FECIT RAIMUNDUS ARBERTI FILIUS ALDIARDIS GUir.LELMO DOMINO MONTISPESSULANI FILIO ERMESSENDIS

Eu, Raimunz Arberz filz d'Aldiardz, a te Guillelm fil d'Er- messenz, d'aquesta (sic) adenant : del castel de Monferrier, de las forzas que ara i sun ni adenant faitas i seraun, no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena ab mun art ni ab mun engen ni ab mun consentiment, meun escient. E si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non aurai, si pel cas- tel a recobrar non] o avia. E la on recobrat l'auria, en ton poder lo tornarai, sens logre e sens decepciun. E des aquella hora adenant, eneis sagramen testarai. Et aquest castel no't vedarai, per quantas vez tu m'en somonras per te o per tun messatgue, et del somons no'm vedarai. En aissi con en esta

LE ICEMORIAL DES NOBLES 43

carta escriz es, e cierges legir i o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meum escient, per est sanz. Hoc sacramentum factum ^t in ecclesia sancH Firmini super altare sancte Trinitatis, V idus Juin, anno Dominice Incamationis M^ C^ XX"" 1111^, in presentia et videntia Bemardi Guillelmi, Pétri de Vezenobre^ Pétri Rostagni de Salve, Poncii de Puzabun, Poncii Ademari de Montarnalt, Poncii Berengarii^ Bemardi Ebrardi, Guilklmi de Valmala, Guillelmi de Girano, Armandi, Guillelmi de Cornun, Mmerici ûuasvices, et Girberti quiscripsit hec.

XXI (F* 122, v\ Ann. 1140)

Ch.SSa) Sacramentum fidelitatis super Castro de monte-

FERRARIO QUOD FEaT BERNARDUS DE SANCTO OERVASIO, GUIL- LELMO domino MONTISPESSULANI FILIO ERMESSENDIS.

Eu, Bertrans de Sanc Girvais, ab lo consel de ma moler, jur a te Guilelm de Monpesler, ôl d'Ërmessenz : lo castel de Mon- ferrer, la forza e las forzas que ara i son ni enavant fâchas i seraun. Ejuroe conveng per bona fe e sens engan que d'a- questa hora adenant del castel de Monferrier de la forsa ni de lasforsas que ara i son ni adenant fâchas i seran, no te dece- ^ni ni'l te tolrai ni t'en tolrai ni'l te vedarai, eu ni hom ni fe- ffiena, ab mon art ni ab mon gen ni ab mon consintement. Esi hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab â'jUf^I ni ab aquella, paz ni fin ni societat non auria, si per lo ■astel arecobar non o avia. E la on recobrat F auria, eu en ton poder lo tornaria, ses logre e ses decepcio. E deus aquella hora adenant, totas horas eneis sagrament te estaria. Aquest castel te redrai e no'l te vedarai, per quantas vesz tu m'en somonras per te ni per to messatgue, e del somos no'm ve- darai. Aissi con en aquesta carta escrit es, et hom legir i'o pot, aissi to tenrai e to atendrai, per bona fe, meun ecient, per Dpu e per estz sB.n7., hujus sacramenti testes sunt.'Bai- munduf Rostagni, Pptrm de Flexo, Uqo de Fleuo, Beimardns

44 DIALECTES ANCIENS

EbrarduSj Beîtiardus de Calvuzone, Dulciamis, Bemardus Ur- banus, Guillelmus Malenutritus, et Durantus, notarius, qui kec scripsit, Actum est hoc anno Dominice fncaj^nationis M^ C^ XL^.

XXII (F« 122, v\ Ann. 1124)

Ch. 326) Item sacramentum super eodem quod fecit petrus

DE SANCTO VINCENTIO GUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANl FILIO ERMESSENDIS.

Eu, Peire de San Viucens fils de Florensa, a te Guilelm fil d'Ermessenz, d^aquesta hora adenant : del castel de Mon- ferrer, de las forsas que ara i sun ni adenant faitas i seraun, eu no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab mon art, ni ab mon engen ni ab mon consentiment, meu escient. E si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, lin ni so- cietat non aurai, si pe'l castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poderlo tornarai, sans logre e sans deceptiun. E dez aquella hora adenant , eneis sagrament tes- tarai. Et aquest castel no't vedarai, per quantas vez tu m'en somonras, per te o per tun mesatge, e del somons no'm ve- darai. Aissi con en esta carta escrit es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz. Et sciendum est quod ego Petrus de Sancto Vincentio hoc sacra- mentum feci per mandatum Guillelme uxoris mee, et istud man- datum audierunt qui aderant, scilicet Pettiis Bemardus de Claret, et Guillelmus de Valmala. Hoc sacramentum est in ecclesia Sancfi Fifinini super altare Sancte Trinitatis, 11^ idus februarii, anno Dominice Incamationis WC^'UW, In presentia etvidentia Pétri Bemardi de Claret, Guillemi de Valmala, Poncii Berengarii, Bemardi Ebrardi, Raimundi Ebrardi, Bemardi de Sancto Fir- mino, Aimerici Duasvices, Poncii de Puzabun, Guillelmi de Gi- ranOy Armanni, Guillelmi de Puget, Pond: de Rocaforcada et Girberti qui scinpsit hec.

LE MEMORIAL DBS NOBLES 45

XXIII (F«123. Ann. 1111)

Ch..T27) Item de eodem sacramentum quod fecit petrus pon-

CirS GUILLBLMO DOMINO MONTISPESSULANI FILIO ERMENIARD1S

Eu, Peire Pons filz de Rangarz, oA eu Hug filz d'aquesta Rangarz, a te Guillelm fil d^Ermeniarz, d'aquesta hora adenant: del castel de Montferrer, de lasforsas que arai son, ni adenant faitas i serau, no't decebrem ni'l te tolrem ne t'en tolrem ni'l te vedarem, nos ni hom ni femena, ab nostra art ni ab nostre engien ni ab nostre consentiment, nostre escient. £ si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, nos ab aquel ni ab aquella fin ni societat non aurem, si per lo castel arecobrar non 0 aviam. E la on recobrat Tauriam, en ton poder lo tor naiiam, sens logre e sens déception. £ dez aquella bora ade- nant, eneis sacrament testariam. Et aquest castel no't ve- darem, per quantas vez tu nos en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somos nos en vedarem. Aissi con en esta carta escrites, e clergues legir i'o pot, aissi to tenrem et to atendrem, nostre escient, per est sanz. Hoc sacramentum cum hac carta fuit factum in presentia Ugonis Castri novi, et Poncii de Mon- telûwrOj et Poncii Raimundi de Mûries, et Guillelmi de Valle- male, et Olivarii de Castro, et Rostagni Poncii^ régnante Im- doyco rege. Anni ab Incamatione Domini M* C. XP.

XXÏV (P" 123, p^ Ann. 1145?)

Ch. 328) Sacramentum fidblitatis super castello de monte'

FERRARIO QUOD FECIT RAIMUNDUS DE M0NTFERRAR10 GUILLELMO DOMINO MONTESPESSULANI FILIO SYBILIE .

Ku, Raimuns deMonferrer fils de Peironela, a te Guilelm de Monpestler fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant, del castel de Montferrer, de las forsas que ara i son ni adenant fâchas i se- raun,no'tdecebrai nPl tetolraini t'entolrai ni'l te vedarai, eu ni

46 DIALECTES ANCIENS

hom ni fcmena, ab ma art ni ab mon engien ni ab mon con- 8entiment,meun escien. E si hom erani femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. E d'aquella hora adenant, eneis sagrament testaria. Et aquest castel no*t vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somos no'm vedarai. Enaissi con en esta carta escrich es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz.

Raimond de Montferrier, fils de Peironela, appartient à la seconde génération des pairs du cb&tean de Montferrier. dont les actes vont de 1140 à 1150 (ch. 325 et sq.)

XXV

(F° 123.— Ann. 1145?)

Ch. 329) Sacramentum fidelitalis super castello de monte-

FERRARIO QUOD FECIT RAIMUNDUS UGO DE MONTEFERRARIO GUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI FILIO SYBILIE

Eu, RaimunsUg de Monferrer iilz de Belliarz, a te, Guilelm de Monpestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant, del cas- tel de Monferrer, de las forzas que ara i son ni adenant fa- chas i seron : no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engen ni ab mon consentiment, meun escient. E si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni so- cietat, non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat l'auria, on ton poder lo tornaria, sens logre et sens déception. E d'aquella hora adenant, eneis sacramen testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, perte ni per ton mesatgue, edel somons no'm vedarai. Enaisi con en esta carta escrith es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz.

Mésne observation que pour le serment précédent.

LE MEMORIAL DKS NOBLES 47

XXVI

(F« 130. Ann. 1148)

Ch. 330) Item super bodem sacrajvientum quod fecit petrus

DE MOXTEFERRARIO OUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI FILIO SYBILIF.

Eu, Peire de Monferrier, filz dW^nes, a te Guillelm de Monpestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant, del castel de Monferrer, de las forzas que ara î sun, ni adenant fâchas 1 seraun, no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te veda- rai, eu ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engien, ni ab mon consentiment, meun escient. Ë si hom era ni femena que"! ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. E d'aquella hora adenant, eneis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai , per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatge,e del somons no'm vedarai. Enaissi con en esta carta escrich es, e clergues le- gir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meu escient, per est sanz. Factum est hoc sacramentum, anno Dominice Incar- nationis M"" C^ XL* VI W^ apud Montempessulanum, in ecclesia sancli Firmini, super altare sancte Trinitatis, sub presentia et tes- timonto Bemardi Andusiensis majoris et Bemardi Andusiensis mmorù, Guillelmi d'Omellacio, Guillelmi Airradi, Pétri de Vei- runa, Poncii de Montelauro, Raimundi de Castriis^ Pelagoz et Raimundi Aimotni, Pétri de Plcis majoris, Pétri de Fleis wi- norù, Armanni d'Omellacio, Bertrandi de Sancto Cosme, Guil- lelmi de Sordonicis, Guillelmi Leterici, Atbrani, Berengarii Lam- berti, et Poncii filii sui, Peregririi, Pétri d'Alverngue, Brunonis Bel, Brunonis Silvestris, Pétri de Lunello,

48 DIALECTES AMCIS^S

XXVII

(po 123, V». Ann. 1145?) Ch. 331) Item super eodem sacramentum quod fbcit

GUILLBLMUS DE MONTEFERRARIO

Eu, Guillelms de Monferrer, filz de Guizenelz, a te Guil- lelm de Monpestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant, del (sic) de Monferreir, de las forzas que ara i son, ni adenant fâchas i seraun no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te ve- darai, eu ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engien, ni ab mon consentiment, meun escient. Essi (sic) hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, tin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. E d'aquella hora adenant, eneis sagrament testaria. Et aquest castel noH vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del se- mons no'm vedarai. En aissi con en esta carta escrich es, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to atendrai,meun escient, per est sanz.

Môme observation que pour les ch. 328 et 329.

XXVIII

(Fo 123, v». Ann. 1145?)

Ch. 332) Item de eodbm sagramentum quod Fscrr Sicars

DE MONTEFERRARIO

Eu, Sicars de Monferreir, filz de Peironella, a te Guillelm de Monpestler fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant : del cas- tel de Monferrer, de las forsas que ara i son, ni adenant fa- chas i seraun, no't decebrai ni'l te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meun escient. E si hom era ni femena quc'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia.

T--

LB MEMORIAL DBS NOBLES 49

E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens \ogre e sens déception. E d'aquella hora adenant, en eis sagra- ment testaria. Et aquest castel non vedarai, per quantas ves tu m^en somonras, per te ni per ton messatgue, e dels somons no*m vedarai. En aissi con en esta caria escrit es, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to atendrai, meu escient, per est sanz.

MAme observation. ^ Ue Sicard de Moalferrier, fils de Peironela, est probablement le père de Raimoad cité ci-dessus, oh. 328.

XXIX

(P« 123, P^ Ann. 1145?)

Ch. 333) Item sacrambntum super eodem quod FEar

GUiLLELMUS de la Isla

Eu, Gnillelms de la Isla, âlz de Beliiarz, a te Guillelm de Monpestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant : del castel de Monferreir, de las forzas que ara i son, ni adenant fâchas i seraun, no't decebrai, niU te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te ve- darai, eu ni hom ni femena ab ma art ni ab mon engen, ni ab moncoiisentiment, meu escient. E si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en toigues, eu ab aquei ni ab aquella, fin ni so- cietat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat fauria, en ton poder lo tornaria, sens lo^re e sens déception. E d'aquella hora adenant, en eis sagrament testa- ria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somons no'm vedai-ai. En aissi con esta carta escrich es, e clergues legir i'o pot meun escien, per est sanz.

Même observation .— Probablement frère de Raymond Hugues, dit aussi Gis de Béliarde.

XXX

(F** 123. Ami. 1145?)

Cli. 331) Item sagrament um super eodem guoo kecit

RAIMUNDUS DE ARSACIO

Eu, Raimunz d'Arsaz, fil de Beliiarz, per mandamen de ma

50 DIALECTES AKÇIENS

moiler Peironella, que-z-a son senorum el castel de Monferreir, a te, Guillelm de Monpestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant, del castel de Monferreir, de las forzas que ara i son ni adenant fâchas i seraun, no't decebrai ni'l te tolrai ni Ven tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena ab ma art ni ab mon engen ni ab mon consentiment, meun escient. £ si hom ni femena que'l ti tolgues ni t'en toigues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si per lo castel areco- brar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. E d'aquella hora ade- nant, en eis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras per te ni per ton messat- gue, e del somons no'm vedarai. En aissi con es esta carta escrith es, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to atendrai, meu nescient, per est sanz .

Même observa' ion. - Âssas {Arscis) est un trè&-pelU village du canlon de Castries, à deux lieues de Monlpellier .

XXXI

(F° 124. Ann. 1145?)

Ch. 335) Item de eodem sacramentum quod fecit bbktrandus

COISSA

Eu, Bertrans Coissa, fiiz de Sibilia, a te Guillelm de Mon- pestler, fil de Sibilia, d'aquesta hora adenant del castel de Monferreir, de las forzas que ara i son, ni adenant fâchas i seraun, no't decebrai ni'I te tolrai ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meun escient. Et si hom era ni femena que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on reco- brat r auria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens décep- tion. E d' aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et aquel castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somons no'm vedarai. En

LE MBMORIAL DBS NOBLES 51

aissi con esta carta escrich es, e clergues legir ïo pot, en aissi to ienrai e to atendrai,meun escient, per est sanz.

Ifèoie observation que ci-dfssus.

XXXII

(P« 124. Ann. 1172)

Ch. 336) Item de eodbm sackamentum quod fecit ouillrlmus

PETRI

In nomine Domini anno Jncamationis ejusdem M^ C** LXX^ II* mense octobris. Eu, Guillelms Peire, ôl de Raimun de Monferreir, a te Guilleim, ôl de Matels, sennor de Monpestler, d'aquesta hora adenant, del castel de Monferreir, de las for- xas que ara i son, ni adenant fâchas i seraun, no't decebrai ul te tolrai ni t'en tolrai, n'il te vedarai, eu ni hom ni femena, ab mon art ni ab mon engen,ni ab mon consentiment, meon escient. E si hom era ni femena, que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquei ni ab aquella, fin ni societat non aurai, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sans logre e sans déception. E des aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et aquest castel te redrai : no'l te vedarai per quantas vez tu m'en so- monras, per te o per ton messatgue, e del somons no'm {sic). Enaissi con en esta carta escritz es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz. Factum est hoc in castello infra ecclpsiarn sanrte Marie, ante conspecium Johanis Magalonensis episcopi et Guidonis Guerre- giati, in presentia et testimonio Bertrandi de Montelauro, Er- mengavi ^de Piniano, Raimundi Pétri de Posqueriis, Pétri de Genairnco, Pétri Ermengavi de Podio-Lacheiin, AgvUonis de Castro novo, Aldeberti de Arenis, Guillelmi de Centrairanicis Poncii de Salviniaco, Guillelmi Letenri, Guillelmi Lftenci ejus fila, Guillelmi Adalguerii, magistris Guidonis, magistris Mau- fini, Guillelmi Pétri, Guirnudi Atbrandi, Poncii de Garngis, Johatûs de Caneto, Guillelmi Becelini, Pauli, Bertrandi Bruni etmuUorum aliorum et !'\lcodis qui liée scripsit.

5e DIALECTES ANCIENS

xxxm

(F* 129. Ann. 1196) Ch. 348) Sacramentum fidelitatis gullelmo domino montis-

PESSULANI PIL^STITUM AB HOMINIBUS DE FORCIA VALUS

Eu, hom, jur a te, sengner en Guillelm de Monpestler, fill de Mathels, que eu d'aquesta hora adenant no't tolrai ta vida ni ton membre, ni tos membres que-d a ton cors jons son, ni noH penrai per preizon, ni hom ni femena, ni homes ni fe- menas, ab mon art ni ab mon engien ni ab mon consel. Ni no't tolrai la forsa de la Val, ni ren de la honor que a la forza de la Val perten. Ni nuUa autra honor toa, on que la aias, ni adenant auras, ni conqueras, non la't tolrai, ni t'en tolrai, ni hom ni femena, ni homes ni femenas, ab mon art ni ab mon engien, ni ab mon consel. Et si hom era ni femena, ni homes ni femenas, que la't tolgues ni t'en tolgues, ab aquel ni ab aquels, fin ni societat non auria, al teu dan. Ë dretz aitoris t'en serai per fe e sens engan contra totz homes e totas femenas, pois que tu m'en somonras per sagrament per te 0 per tun messatgue. E vida e membra te promet contra totz homes. Tôt aiso aisi con sobrescrit es, ou, hom, jur a te Guillelm senner de Monpestler, filz de na Matelz, que aissi tôt 0 atendrai et o tenrai a ta conoissenza et a ton entende- ment, sens ton engan, meun escient, se Deus m'ajut etaquestz sanz Evangelis. Hœc omnia supradicta et singula tenere et ji déliter observare sine omnidolo juravenmt corpor aliter tactis mcro sanetis Evangeliis, Bei*engarius de Valle, Petrus Ricardus, Be)mardus Ricardns frater ejus, Pondus Porcellus, Guillelmus Porcellus (ra- ter ejuSj Petrus Saturninus, Poncius Do, Poncius de Lanzanicis, Petrus Esperendeu, Petrus MolineriuSy Guida de Seveirac. Jn presentia et testimonio Guillelmi de Monte Arbedono, R. Comte, P, Verre, Johanis de Lemosino, Petn Gaucelmi, Amaldi Gaufridi, Pétri Romeu, Bemardi de Ameliavo, Poncii Deodati, et Bemardi de Porta. Item eodem modo et pacto liée omnia et singula juraverunt Petrus Bonafos, Sfephanus de Cavallan, Poncius Lobaszon, Poncius Grimoardus, P. Affre. In presentia et testimonio Raimundis Comitis, Pétri Gaucelmi, P. Esperendeu, Bemardi de Ameliavo, Poncii Porcelli, P, fiicardi, P. Satumini,

Lfi MEMORIAL DBS NOBLBÔ 53

Guidimù de Seveiraco, et Bemardi de Porta, discipuli GvdUelmi Raimtmdi qui hec scripsit et hec sacramenta recepit extra por- taie Castri novi de Forcia. Anno Dominice Incamationis M^ LXXXX'' F/% mense novembris.

XXXIV (P« 132, r«. Ann. 1120?) Ch. 360) Aqubsta cartâ ko escripta per rbmenbrambnt, de

DON QUE FEZ ROSTa[n]z DALMAS DE CASTRIAS 80 NEBOTH

Rostanz Dalmaz donet a'n Dalmas de Castrias, so nebot, tôt

lo feu qu'el avia de Guillelm de Monpestler, et aquel que

hom 0 femena d'el entenia e donet li las convenensas que el

ténia et avia per feu, d'en Guillelm de Monpestler senes engan.

Per aquest don que Rostans fez a'n Dalmaz so neboth, donet

Dalmaz a'n Rostau son avuncle c lx sol. de deners melgoires.

Et Rostanz près Ten en Deu fe, et en la soa, que el non en-

ganes son escient, ni ora ni adenant. Et testitmonia Guillelmus

de Brugueiras, e Peire de Brugueiras, e Bertrans de Bru-

gueiras. Aquesta carta mandet escriure Rostanz Dalmaz, et

ab aquesta carta donet a Dalmaz, son neboth, aquest feu et

aquesta covenensa, si con sobre escrit es, senes engan.

RoBtaa Dalmas se démit de tous ses biens en faveur de son neveu D&lmas II de Gastries, par plusieurs actes qui sont des premières années du Xir« siècle ( Il 15-1120).

XXXV (Fo 134, r\ Ann. 10,*^?) Ch. 370 ) Sacramentum fideutatis super castello de villa

NOVA QUOD FECIT GarCCUS UAIMUNDO

De iêta hora in antea, ego, Garsenz, filia Gonberga, non de- cehrai, ni tolrai, ni demandarai, a te Raimun, filio Eldeburgis, ipium castellum de Villanova et ipsa turre, ni ipsas curte ni iftsns fortizias qiue ibidem in ipso castello suprascnpto ni ade-

4

:.\ blALBCI'KS A^iClK^S

nantea ihi erunt fnctas, nec apud fors factnm nec sine fors facto, nec ego Garsendis suprascn'pta nec homo nec femina, nccper meum consilium nec per meum ingenium. Et si hom est aut fanina, homines vel feminas, que per ipsum casteUum suprascriptum aut ipsas fortizias suprascn))fas tulcrint vel vedavennt a te Raimundo auprascHpto, ego Garsens sîiprascnf)ta ab ipsos homines nec ab ipsas femenas necnb ilbim hominem nec ah illam feminam que hoc faciant fmem nec societntem ni amiciciam non aurai ni tenrai ni doiuandarai nd dampnuin de le Raimun suprascriptum, me scienfe. Et si etjo Garsens su/frnscripta. ipsum castellum supra- scriptum aut ipsas fortizias supia recuperare aut hahne pofn ro per qualicwnque ingénia sive per forcia, in potestate de te Rai- mundo suprascripto la rendrai e lu métrai e la tornarai, ipsum casteUum suprascnptum aut ipsas fortizias supiascripfas las te rendrai, sine enganno et sine tua deceptione et sine nullo lucro, et adjutor l'en serai de iilos homines vel feminas, hominem vel feminum, que ipsum casteUum suprascriptum aut ipsas fortizi:ts suprasciiptas vednverit vel abstulerit sine enganno, et sine tvn deceptione, entro tu Raimunao suprascripto recuperatas habeas ipsas fortizas suprascnjftas. Si ego (iarsendis suprascripto a te Raimun suprascriptum comprobatum non video de ipsum cas- teUum suprascriptum, vel de ipsas fortizias suprascnptas que toltas me habuissent aut vetatas. Sicut superius scriptum est, si o tenrai e to atendrai, ego Garsens suprascvipta a te Raimun- dnm suprascriptum per fi don sine inganno.

rA faitil:' de (irl- riniiiiT la rlah.* (ir elle rha'l«»'i dfs siu\ lUle , \V. (!i dessous II' 11' XXX Vil.

XXXVl

(F'* 134, r" Ann. 1030?) Oh. 377) Item super eodem sacramentum quod fecit poncius

RAIMUNDO

Deista hora in antea, ego Poncius filins Senegondis, non dece- brai ni tolrai a te Raimun, filiu.s Eldeburcs, non deoebrai nitol- rai, ni devederai. Ego Poncius suprascripto ipsum casteUum de Vtllanova in ipsa turre in ipsa curte, ni in ipsas ïoviii'ids qwr

J î

I

»

' r

li -.

LK MEMORIAL DES ^OBLES 55

ibidem in ipsum eastellum suprascriptum ni in antea ibi erunf fadas ne[c\ apud forz factum, nec sine fora facto, nec ego Pomeius sftftrafcn'pttis, nec homo nec feminay nec homines nec feminas, per ineum consiiium neqne per meum ingenium. Et si homo est Qut femina. homines ant per feminas que ipsum eastellum su- prascn'ptum aut ipsas fortizias suprascriptas tuleiint aut vedaxfe- rvnt aut Rnimundo suprascripto, ego Pondus suprascriptus ab aUos homines nec ab ipsas feminns, n€[c] ab illum hominem nt^c"] ab itùim feminam que hoc faciant finem nec societatem ni amicitiam non aurai, ni tenrai, ni penrai, ad dampnum detei*minando fuprnscripto. me scientp. Et si ego Pondus suprascriptus, ipsum rastdlum suprascriptum aut ipsas fortizias sujjrasci^ptas re- cuperare aut habei'e potuero, pro quaiicumque ingenio sioe pef* forcia, in potestate de te Raimun suprascnpio la r^dnd e la métrai e la tornarai. Ipsum eastellum suprascristum aut ip- sas fortizias suprascriptas las redrai, sine enganno et sine tua deceptifjne et sine ulto lucro, et adjutoris t'en serai de illos ho- mmes cet feminas, hominem vei feminam, que ipsum eastellum iuyrascriptum aut ipsas foH\zi&s suprascdptas vedaverit aut tulerit fine enganno et sine tua deceptione, entro tu Raimundus supra- Hïiptus recuperatas haheas ipsas fortezias. Si ego. Pondus supra- »ciij)tus, a te Haimundo suprascnpto cornprobatum non video de ipium eastellum suprascriptum vei de ipsas fortizias suprascriptas (lue toilas me kaln^ssent aut vetatas, Stcut supernis scripiurfi est, si 0 lenrai e to atendrai, ego Pondus suprascriptum a te fiai- mnndo suprascripto, sine ingannu.

AjipariiMii à une ni^nio dale qup ie S('nii»>nl précédent, puisqu'il s agit li' mini in«ii\ i w . hayrnond, til-:; d'KIdeburg»».

XXX VII (F^ 134, ir» Ann. 1020?)

< h. 378WTEM DE EODKM SACRAMENTL'M glOD FECIT l'ONCIUS

FROIL FILIA GOMBERGA

he ista hora in antea y ego Pondus, fi dus IHcelde, non decebrai ai tolrai ni devedarai a te Froil, jilia Gomberga, ipsum castellun de Villa no\ i\ in i/tsa larn-n'in ipsa rut/r.ni in forriasqna' ihdrnt

i

56 DIALECTES ANCIENS

suntin ipsum castellum suprascriptum, niadenantea ibieruntfactas, nec apud fors factum nec sine fors facto, Nec ego. Pondus supra- scriptus, nec homo necfemina, nec homines nec feminas, per meum consilium nec per meum ingenium. Et si homo est aut femina, homines vel feminas, que ipsum castellum suprascriptum aut ipsas fortizias suprascriptas, tulerint aut vedavertnt, a te Froil supra- scripta, ego Pondus suprascriptus ab ipsos homines nec ab ipsas feminas, nec ab illum hominem nec ab illam feminam quœ hoc fadant finem nec sodetatem, ni amidiiam non aurai, ni tenrai, ni penrai, ad damnum de te Froil suprascripta, me sdente. Et si ego, Pondus suprascriptus, ipsum castellum suprascriptum aut ipsas fortizias suprascriptas recuperare aut habere potuero pro qualicumque ingénia sive per forda, in potestate de te Froil su- prascripta la rendrai et la métrai e la tornarai, ipsum castel- lum suprascriptum aut ipsas fortizias suprascriptas vedaverit aut tulerit, sine enganno et sine tua deceptione scripta recuperatas habeas ipsas fortizias suprascriptas, si ego suprascriptus a te Froil suprascripta comprobatum non video de ipsum castellum suprasanptum vel de ipsas fortizias suprascriptas toltas me ha- buisset aut vetatas. Sicut superius scriptum est si o tenrai e to atendrai, ego, Pondus suprascriptus, a te Froil suprascripta per fidem, sine enganno.

Froil et Garconde (ch. 376) étaient toutes deux filles de Gomberge, dame de Villeneuve.

Une charte ( V. n* XL) du petit-fils de Froil est de 1095. On peut donc placer les actes concernant cette dame et ceux concernant sa mère Gom- bergc vers lo commencement du XI* siècle, 1030 environ, sans trop s'éloi- gner de la vérité, y ayant trois générations entre les deux actes.

XXXVIII (F*» 134. Ann. 1115?)

Ch. 380) Sacramentum fidelitatis super castbllo de castrus

QUOD FECIT PETRUS DALMACIO

Audix tu, Dalmaz, fih'us do Azivella. Ego, Petrus, filius de Aurcsa, lo castel de Castrias de ista hora in antea eu no't tolrai. Ni t'en tolrai d'aquellas fortezas que i sunt, ni adenant factas seran, ni hom ni femena, ab mon art, ni ab mon gen.

LB MBMORIAL DBS NOBLES 57

ni ab mon consentiment. E si hom era aut femena que'l te tei- gnes ni t'en tolgues, ab iilo m ab illa finem ni societatem non auria, si per lo castel arecuperare non o avia. Et la on recobrat Tauria, eu te redrai sine lucro et sine deceptione, E la on tu m*en comonras, per ti aut per tuum missum, eu lo te rendrai a'iz teus messatgues, e del comoniment no'm vedarai. Et ade- nant m ipso sagrament estarai, per est sanz.

V. ci-dessous, ohap. XL.

XXXIX

(F* 134. Ann. 1115?) Ch. 381 ) Item sacramentum super eodem quod fbcit

GUILLELMUS DE BRUGERIIS DALBiAClO

Avais tu, Dalmaz, âlz de Arcevella. Ego, Guillelmus de Bru- gneiras, fiUus de Aurucia, lo castel de Castrias, d'aquesta hora enant, eu no'l te tolrai, ni t'en tolrai de aicellas fortezas que i sunt, ni adenant faitas hi serant, ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engen, ni ab cossensa mei, E si hom ni femena qu'el te tolgues, ni t'en tolgues, ab illo nec ab illa, finem ïw tmetatem non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, eu lo't redrai, sine lucro et sine de- ceptùme. E la on tu m'en comonrias, per te aut per tuum mes- sat^e, eu'l te rendrai a'is teuz messatgues, e del comoniment oo'm vedaria, et adenant in ipso sacramento estaria, per est sanz.

Marne obsenration.

XL

(F* 134.— Ann. 1095)

hl. 382 ) donum de castro de castrus ad alodium quod fecit Raimundus cum bertrando fratre suo filii garsendis dal-

MACIO.

Brève donationis, quam fecit Raimuns filius [de] Viola et

58 DIALKCIES A^f•lB^S.

Hxori suff Garsendisj fi lia Froilos, a'n Rnimundo et a'n Ber- trando, filins suus. Et fiaimundus et Bertrandm suprascriptus filti Garsendis donnt castellum de Castiias ad alo a Dalmaz filium Arzivella. Et de ipsas fortezas <juœ ibi sunt et adenantea factas enint per fidem et sine enganno, eu m consilio Raino et Garsenz. In presentia Petn de [0] btlionis, et de Guillelmo de Brugueiras, et de Petro de Brugueiras. Actum est hoc V idvs sepfembris^ anno .\'.V,\** I <>, /rfpmnte rege Philippô.

Lîi donation pai Raymond, tils de Gars«'nd«', d'iin^ possession au chAUau de Caftries, à Dalmab. lils d'ArcivelIa. étant de la trente-cinquième armée du roi Philippe (1095), la donation qui lui avait été faite \)(\r son père Raymond, ûh de Viola, doit être plac«'o une vingtaine d'années aupara- vant, tout au moins.

XLl

(F* 134. Ann. 1095)

Ch. *^S3 ) Sacramentum pidelitatis super castro de castriis

QUOD PECIT RAIMUNDUS FILIUS GAUSENDIS DALMACIO FILIO ARZIVBLLB.

Audis tu, Dalmas, filius Aizivellâ. Ego, Raiinundus, ptlûs Garsendis, lo castello de Castrias, las fortezas que ibi sUnt et inaniea fààtas eruht, ego fion las te tolrai ni t'en tolrài, Me homo nec femina ab mon consilio, nec femina nec homo ab mD'ù consilio, ni ab ma art, ni ab mon engen. Et si homo erat aut femina que lo te tolgues, eu finem non auria ab illo nec socie- tatem, si per lo castel arecobrar non o avia. E quant récu- pérât Tauria, in tua potestat lo tornaria, sine lucro d'avere, de honor, et sine tua deceptione.

Ce Raymond, fils de Garsende, amsi que le Bertrand dont il va ékre question ci- après, sont les mêmes qui ont été indiqués dans la donation ci-dessus (ch. 282), dont leurs serments furent la conséquence toute naturelle.

LK MKlIOllfAI. DKS I^OBLES

XLlI

F"là4. \nh. 1095? ; Th. :tf<4 Item si-per ksoDEM sackamentum qi od ke< it bkk-

TRVNDr:? FILITS «lARSRNDIS nvî.MAriO FIIJo AICIVRLLE

Awdis, Dalmaz, fiiius Aiciveila, eyo Bertrandus ffiius 6ar- iendis, lo castel de Castrias, las fortezas quœ ibi sunt et in antea HfimaU faetas. Ego non las ti toliai. Ni tolrai, ni hom ni fe- menaabinon consŒo, nec ftinina nec homo ab ni'rn consilto, ne ab ma ait ni ab mon enj|?en. Ef erat aut femiuu que lo te toiles, ni toUes, eu un ni societat non auria ah ilio, si per lo cartel arecuperare non o avia. E quant récupérât Tauria, in Tua portât lo tornaria, Hne Iwro fi sinr flerep fit/ne,

Héme obs^ji'vation.

XLIII lâ4. Ann. lOUo ?

Ch. .185 CONVENEN'CIA CL'M SACKAMENTO QUOD FECIT BERNARDIS

I

AnfaS DALMACIO, ET BERNARDUS ET RAIMUNDUg QUE MCHIL ACTERRET rOMlTI DE MELGORIO, DE HONORF «:( o.

Heu, Bernarz Anfass, covenensa ab aqucstii carta a te

Mm-dz et a tr Borenguier. et a îi» Rai mu n. que ou <• la iioiior

<iei comte d<» Melpror d'aquestahora aliénant eu reii non peinai

flinon tolrai. ni lioiii ni feiiieiia [xm* me, (îiitro jupio^î masri|»z

ii'd cailerz de che vos subreserit o cum in^ dir, si non o lazia

per aquesta ira qu«» ara ai ab la comtessa. E si eu ren .f aizo

en/rannia, ni bom ni femena per me. eu tôt o rederzeria por

laozisme de vos très, o si nej^uuz mors era, per aquclz suh

ftsapeherit, viu sirian, enfre xl t-fcs t[\ie le' us de vos m'en

somonria. Tôt enaissi eu vos o it arai, e'us atendrai per lo

ï*ostre laudimi, e per lo vostre reconoissiment de vos très ;

0 sine^uns era mors, d'aquelz que vivus sériant, per c>i sanz.

ija da. s de cette convention doit avoir t^uivi celle des serments» pn'cé- deot» de fort pr^. car elle n'a d'autr»,» bul qu<* d*» 1«£. r/)m|.lcl«T.

00 DIALECTES ANCIENS

XLIV

(F» 135. Ann. 1095?)

Ch. 386) Item sacrambntum super Castro de castriis quod PEcrr GuiLLELMUs Jauffres dalmacio de castriis

Aus tu, Dalmaz, filitis de Azivella. Ego, Guillelmm Jaufres, filius Solphonia, lo castel de Castrias, ni las fortezas que ara hi sunt, ni adenant i serant per lo castel factas : eu, Guillel" mus Gaufres, non las ti tolrai ni t'en tolrai a te Dalmaz supra- ^criptOy ni eu ni femona ni hom, ab art ni ab mon engen ni ab mon consentiment. Et si hom o femena los tollia, o'ns en tol- lia, ab me finem ni societatem non auria, si per lo castel are- cobrar non o avia. E la o recobrat Tauria, in tua potestate lo tornaria, de te Dalmaz, sine avero et sine lucroet sine tuadecep- Uone. Sic ut in hoc brève scriptum est, ego Guillelmus Gaufres to pieu per fe, et Raimunz de la Veruna, et Petrus Bemardus, et Bernardus Poncii.

Même observalion. Après Tacquisition importante de 1095, Dalmas 1** fit tous ses efforts pour Taccroitre.

XLV (F« 135. Ann. 1124?) Ch. 387) Item de eodem sacramentum quod fecit guillelmus

DE castriis DALMACIO

Aus tu, Dalmaz de Castrias, filius d'Ermesenz, ego GuilleU mus de Castrias, filii de Siqua, lo castel de Castrias ni las fortezas que ara hi sunt, ni adenant hi serant per lo castel factas, ego Guillelmus de Castrias, non las te tolrai ni t'en tolrai, a te Dalmas de Castrias suprascnpto, ni ego ni femina ni homo, ab ma art ni ab mon engen ni ab mon consenti- ment. Et si hom aut femina las tollia o t'en tollia, ab me finem ni societatem non auria, si per lo castel arecuperare non o avia. E la on recobrat 1* auria, en la toapotestat lo tornaria, de te Dalmaz de Castrias^ sine avero et sine lucro et sine tua

LB MBMORIAL DBS NOBLB^ 61

deceptwne. Sicut m hoc brève scriptum est, ego Gtdllelmm de Cas- trias t'o pieu per ma fe, et Amaudus de Rubo, et Bemardus Carbonellus, et Ugo de sancto Desiderio.

Les serments de fidélité que reçut Dalmas III de Gastries sont de *\\24 (V ch. 389 d-dessous). Celui-ci peut donc être rapporté & peu près kla même date, quoique plusieurs raisons pussent le fiiire croire anté- neor de quelques années.

XLVI

(E* 186. - Ann. 1124?)

Ch. 388) Item super eodem sacramentum quod fecit GUiLLELMUS de Soboiras dalmacio

Aas tu, Dalmaz, filius d'Ermesens. Ego, Guillelmm de Sobei- raz, film de Cauzdara, lo castel de Castrias ni las fortezas que ara hi sunt ni adenant hi serant per lo castel factas, ego GmUebnus de Sobeiras non las te toirai ni t'en tolrai a te Dal- maz suprasctiptum, ni eu ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engen ni ab mon consentiment. E si homo ni femena las tetoUia ot'en tollia, ab me finem ni sodetatem non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on récupérât Tauria, en lataa postât lo tornarai, de te Dalmaz, sine avero et sine lucro ft sine tua deceptione. Sicut in hoc brève scriptum est, ego (luil- lelmus de Sobeiraz t'o jur super IJU evangelia.

Même observation .

XLVII

(F" 135.- Ann. 1124)

Ch. 389) Item super eodem sacramentum quod fecit rai- MUNDUS de Campanolas dalmacio de castriis

Ego Raimundus de Campannolas qui dicor filius Ermeriuz, jvaro tui Dalmacio de Castrias, fiUo Hermesendis, feiem castellum de Castrias, cum fqrcias quœ modo ihi sunt et in antea ibi erunt, ita quod ego castellum nec fordas no'l te toUa ni t'en toUa,

62 T>!ALBCtES ANCIBNS

nec korho lier korkinea, nec ffPtninn nec f'œmine, cvm mèo etmnlio. Et n komo vel homiiiei, vel fahninn vel fœmine erant ut hoc fe- cissenty cum illo vel cum illis finem nec societatem non habebo, nisi per castellum et forsias ejusdein casteUi recuperare, et semper fi- deUs adjntor t'en serai. Et postquam castrum cum forciis ego habetem reûuperàtum tm Dahnacio de Castriis prœdicto vel tue mandatanOy totum per fidetn et sine tuo enganno, ahsolute red- dant. SintUiter per tempera et per termines qued ego castrum scriptum est in hac carta, ego Haimundus de Campanolas to ten- rai e to atendrai per fidem et strie tuo enganno, si Deus me ad- juvet et smctes, Facta carta^ nnne Dominice Incnrnntionis M^ C^ XX^ UW, in mense odobris. Testes suntisti, Adeiaarns de hton- telanrn, /*WrtM do Bru^rueiiMs, fiuî/lehntis de Brugueiras.

XLVIII iF° 136. Ann. I15ô?

Ch 390) IreM de eodem sacramentum quod fkxit guillelmus

de Soheiras dalmacio

Aus tu, Dalmazlils d'Ermesseiis. eyt» (iuiUelmus do Sobeiraz, filius de Calizora, lo castel de Castrias ni las fortezas que ara i sunt, ni adenant hi serant })er lo castel factus, tge Guillelmus de Sobeiraz non las ti tolrai ni t'en tolrai, a te Dalmaz supra- scriptum, ni ego ni hom ni femena, ab mon art ni ab mon en- gen ni ab mon consentiment. Et si hom aiif femina las te toUia o f en tollia, ab me finem ni societatem non auria, si per lo cas- tel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, in tua po- testate lo tornaria, de te Dalmaz, sine avero et sine lucro et sine deceptione . Sicut in hoc brève scriptum est, ego Guillelmus de Sobeiraz to pie vise per ma fe. Et Ugo de sancto Desiderio, et Raimundm de Frenis, et Bertrandus de sancto Amancio.

Oui f)récéder(le qu'^lqn*>s ann<^e8 la inorld<* Dalmas III deC»stries fll55).

LE MÉitORfAL Tikè Aôâl.BS d

XLIX (F« 135. Ann. 1156)

Ch.;^l)1fBM l^ttPBR EODEIÉ SACKAMKNTUBf QÛOD PECIT ËLÈZlÀRtUS

ouiLLBLMo de Tortosa fiuo sybilie

Ego Eletnarms, fitiu» de Agnes, n te GuUleimo de Tortosa^ fi^ deSibilia^ ei a te Ëi'iaesâenz moller soa^ alla de Cecilla^ lo cast^l de Castrias, e§o no vos tolrai, ni vos en tolrai, las forzas que ara hi sunt ni adenant hi serant, ni rén de la honor que al c&stel pertengua^ ni hom ni homes, ni femcna ni femeàas, ab mon art ni ab mon engen ni ab mon consel. E si hom era, o hosefi erant, o femina o femilias erant, que'I vos tolguesson 0 z>D tolguesson, ab aquel ni ab aquek, ni ab aquella ni ab aquellaz, an ni societat non auria, si per lo castelarecobrar non oavia. Et verus adjutoris vos en séria. Et quant rncuperat Tauria, sine lucro et sine logre {sic) in vostre poder, aquo que Tostre séria t*o reudria.Aizo tenrai et o atendrai a vos sine v^sîrn ngannoperàec sacra sancta Dei evangelia^ esterz d'enGuilleim de Munpestler. l/oc fuit factum anno Dominice Incamationis M^ C^b Vh mense februariis, in hunta Ermessendis. Testes sunt Pon- cii d*Ago, Bertrandus de Brugueiras, Petrus de Brugueriis B^trandm Carbonelli,et Bertrandus Carbonelli ejus fitius^ Guil- Iflnm AdemariUs de Monteluuro, Bremundus Catelli, Gvilîelmus deFabreguola:*, Pondue de Montmiacu, Rmnundm de ( -adolla, ft Hniinimdus de (larrig-as, GuHlebnus de Àlniranicis et Bnimufi- rfw tfi' A (nirùnims ; Silvester ^cHpsit hec.

Guillaume de Torlose, fils de Guilhem VI i^^ Montpellier, acquit la sei- ?D^im> (ie Castri'os, pnr son maria^^^ avec Èrinossendo. elle de Ûâimiâs III.

(FMSe. -> Ann. 1157)

Ch. .%5) SaCRAMENTTM FIDEUTATIS super CASTELLO de CASTRIIS QUOD FECIT RÂIMUNDUS GUILLELMO DOMINO M0NTISPES8ULANI

Aus tu, f^uillëlïh filz Sibilia, eu Raimunsfilz de àuillelma.

64 DIALEGTKS ANCIBhS

lo castel de Castrias, las forsas c'ara i son, ni adenant fâchas i gérant, no't tolrai ni t'en tolrai, ni t'en decebrai, ni hom ni femena, ab mon art ni ab mon gen ni ab mon consentiment, ni d'enfra'lz vallatz del castel ton cors non requerrai, ni ton home ni ta femena, ni ton aver non i prendrai, ni de ton orne ni de ta femeua. E si hom era ni femena que'l castel ti tolgues ni t*en tolgues, ni ton cors requeses, ni de ton home ni de ta femena, ab aquelz fin ni societat non aurai, si per lo castel arecobrar non 0 avia, o per lo forfaitz sobre dit arederzer. Aissi con en aquesta carta escrit es o tenrai et o atendrai, meu n*iscient, per aquestz sanz. Factura est hoc sacramentum mense Maii, anno ab Incamatione DominiM** C^D Vlh, in capella sita in cas- tello Montispessulani, sub presentia Guillelmus domini Montispes- sulani Poncii de Montelauro, et Bertrandi de Montelauro, Pétri de Monte ferrario, Agullonis de Castello novo et Duranti notarii.

LI (F° 138. Ann. 1114) Ch. 404 ) Sacramentum de fidelitate super eodem castello

( de PINANO ) QUOD FECIT PETRUS GUILIiELMI GUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI.

Eu, Peire Gulklmus, apelaz Lait Enfant, de Pinna, fils de Ricxenz, a Guillelm de Monpestler, fill d'Ermeniarz, d'aquesta hora adenant del castel de Pinna, de las forzas que ara i sun, ni adenant faitas i serant, no'l decebrai n'il li tolrai n'il en tolrai n'il li vedarai, eu ni hom ni femena, ab mon art ni ab mon gen ni ab mon consentiment, meu escien. E si om era ni femena qu'el li tolgues ni*l en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si peU castel arecobrar non o avia. Et la on recobrat Tauria, en son poder lo tornaria, sans logre e sens déception, e d' aquella hora adenant en eis sagrament Testa- ria. Et aquest castel no'l vedarai, per quantas ves el m'en somonra, per se ni per zo messatgue, e del somons no'm ve- darai. Enaissi con en esta carta es escrit, e clergues legir i'o pot, enaissi lo tenrai e lo atendrai meu escient, per est sanz. Factum est sacramentum hoc, anno Dominice Incamationxs Af* C*

LE MélfORIAL DBS NOBLBS «5

Xlllh, epaeta XXXIII, concurrente IIU, lunaXVIII, feria IIII,

m ecclena sancti Firmini, super altare sancte Trinitatis, in manu

Erme$8endis uxoris GuiUelmt Montispessulani. In presentia Gual-

terii Magaionensis episcopi. f estes hujus sacramenti sunt, Pondus

de Montelauro, et Berengarius Auradi, Petrus Guillelmi Ebrardi

H Raimundus de Monteferarrio , Pondus Bet*engarti, et Guil-

lebnus Maltos de Yeruna, Berengarius Lamberti, et Raimundus

frater ejus, Adalguerius de Camponovo, et Guillelmus de Opéra-

toriOy et Petrus Guiraldi de sancto Georgio,

Sermeot prêté à Guillem V, fils d*Ermeniarde.

LU (F* 139. Ann. 1133) Ch. 405) Item de bodem sacramentum quod fecit raiiaundus

DE PINIANO OUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI

Ea, Raimuns de Pinna, (ilius de Rizens, jur a te Guillelm

de Monpestler, ûl d'Ërmessens, lo castel de Pinna, e la forza

e las forzas que eu l'ai, ni hom ni femena per me i'a, aquelias

que ar i sunt et adenant i serant. E jur te qu^eu non t'en tolla,

ni hom ni femena ab mon consel, ni ab mon ajutori, ni ab

oi'art, ni ab mon consentiment. E si hom ni femena'l te tolia

fii t en tolia, ab aquel paz ni fin ni societat non auria, sino

perle castel e per las forzas arecobrar. E lai un eu recobrat

iaoria, o la forsa o las forzas que adocs i sériant, eu en ton

poder, e de ton fizel messatgue lo tornaria, lai on tu Guillelm

de Monpestler per te o per ton fizel mesatgue m'en comonrias

sines engan et sens tôt logre. Ë d'aquest comonement o dels

comonemens, qu'ans que tu m'en fazas per te o per ton fizcl

mesatgue, eu no'm'en sostrairai, ni m'en vedarai. Et aissi

to tenrai e to atendrai totas horas con sobre escrit es, sens lo

teu engan, per aquestz sanz. Facto sacramento anno Dominice

Incamationis M"" 6'° A'XV° 111% in même Marcio. Testes sunt :

Bruno de Tolosa, Lambertus de Paleata, Armandus d'Omellaz,

GuiUelmus de Vallemala, Bemardus Ebrardi, Stephanus Pa-

fiol^, Ugo de Beissariis, Porunus de Podio Abon, Bermgarw fiiiyis Raimundi Lamberti, Paulu$ et P. ^ngelvs qui sçripsit heç.

Serment prêté à Guilhem V. fils d'Ermossende

LUI

(F" 139. - Ann. 1139) Ch. 4W) Item sltek eodem sacramentum guoD fecit guil-

LELMUS DE PINNANO GUILLELMO DOMINO MONTl;S^ESSyLANI

Eu,Giiillclms de Piiinaii, filz de Rizensjura te Gaillelm de Monpestler, iilz d'Ermessens, le castel de Pinnan, la forsa e las forzas que ara i son, ni adenant fâchas i seran, e convenc, per bona fe e sens en^j^an, que d'aquesta hora adenant del cas- tol de Pinnan de la forsa ni de las forsas que ara i son, ni adenant fâchas i serant, eu to non decebrai, ni'l te toirai, ni t'en toirai, nil te vedarai, eu ni hom ni femena, ab mon an ni ab mon engen ni ab mon consenti ment, ni mon escient. E si hom era ni femena quo'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aqueila, paz ni lin ni societat non aurai, si per lo castel arecobrar non o avia. E la un recobrat Pauria, eu el teu poder lo tornaria, sens logre e sens déception. K des aquel hora adenant en eis sagrament te cstaria. Et aquost casrel te rendrai, e no'l te vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatge, e del somos no 'm vedarai. Aissi con en aquesta carta escrites, e clergues logir fo pot, aisi to tenrai e to atendrai, mon escient, per aquestz sanz evangelis. Hor sacramentum est mandata Rixendis ma tris predicti GuH- lehni, anno verbi incaniati M*" ^'" XXX"" VI IIP y sub presentia et testimonio magistri IJelie^ et magisfn Diddanij et Pétri de FlexOj et Raimundi Ebrardi, et Bermardi Ebrardi, et Berengarii LambeiHi bajuli, et Guillelmi Urbnvi, ot Oln'ci Adalf/uerii, et Pauli, et Poncii de Hospitali, et Poncif de Tetiano, et Raimundi de Pisano, et iJuranti notarii domini Guillelmi.

Aiitrii sormenl prôt»' à Guilhem d'Omelas, fils de Guilhem VI de Montpellier, ainsi que les deux suivants. 11 fut 1 î père du troubadour Haimbaud d Orange.

LIV

iP*» 139. Anu. 1149)

Cb. 407) Item db bodem sacrambntum guoD fbcit amalrigub

DE PINNANO OU ILI.ELMO DOMINO M0NTISPBS8ULAM1

Eu, Amalricx de Pinnan, lilz de Maltoza, a te Guillelm d'Omellaz, fil d'Ermessens, d'aquesta hora adenant del castel «le Pinnan, de las forsas que arai son, ni adenant fâchas i serant, no' te decebrai, ni'l te toirai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai,eu ui hom ni femena, ab ma art ni ab mon eupren ni ab mon con- sentiment, meun escient. E si hom cra, ni femena, queU ti tol- L'ues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella fin ni societat Qon anria, si per lo castel areeobrar non o avia. E la on reco- hratTauria, en ton poder lo tornaria, sens loprre e sons décep- tion. E d' aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et îujuest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somon- m, per te ni per ton messatgue, e del somons no'm vedarai . Enaissi con en esta carta, escrites, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz- Far- tnm est hoc anno Domimcr Incamationis M** XL* VIlIl'^ même ^aéiû in rnsfeilo de Yeiruna, m ecclesia sancte Marie super al- taie mncti Feliris. Jn prpsontia et andentia Gnillelmi Montispes- sulani majons fiUi Sibilie, Raimundi de Castriis, Pelagoz, Guil- lelmi Airradif Berenifnrii Airradi, Bemardi Airradi, Pétri de Veruna, Ademari de Monte Amaldo, Guiilelmi de Sordonicis, ^ertrandi de Salve, Raimundi Guerra, Bertrandi Guerra, Rai- mmdi de Salvininco^ (jMi>a/<ii d'Omellaz, (jwt7/e/w2 d' Albaigua, hncii de Mnntannaco. Bertrandi de Cornon, Poncii Maltos, hatnii, Raimundi de Soregio, et Gnillelmi Bemardi qui scripsit hec.

Même ob»3rvalion que ci-dessus.

LV (Po 145, v». Ann. 1149) Ch . 108) Item supek eodem sacramentum quod fecit

RAIMLNDUS GU1LLELM1 DE PINNANO GUILLELMO d'oMELLACIO

Eu, Raimunz Guillelms de Pinnan, filz de Maltosa. a le

68 DIALECTES AKCIENS

Guillelm d*Omellaz, fil d'Ermessenz, d'aquesta hora adenant, del castel de Pinnan, de las forsas que ara i son ni adenant fâchas i seran, no't decebrai ni'l te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meun escient. Ë si hom era ni femena, que'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. E d'aquella hora adenant, eneis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somons no'm ve- darai. Et enaissi con en esta carta escrit es, e clergues legir i'o pot, enaissi to tenrai e ton atendrai, meun escient, per est sanz . Factum est hoc anno Domintce Incamaiionis 3/° C* XL^ VIIII°, mense madii, in castello de Veiruna, m ecclesia sancte Marie super altare sancti Felicis, In presentia et audientia Guil- lelmi Montispessulani majoris filii Sibilie, Raimundi de Cas- triiSy Pelagoz, Gwllelmi Airradi, Bemardi Airradi, Pétri de Veiruna, Ademari de Monte Aîmaldo, Guillelmi de Sordonicis, Bertrandi de Salve , Raimundi Guerra, Bertrandi Guerra, Raimundi de Salviniaco, Guiraldide Omellaz, Guillelmi à* Albsi- gua, Poncii de Montannaco, Bertrand de Cornon, Poncii Mal- tos, Raterii, Raimundi de Soregio, et Guillelmi Bemardi qui sanpsit hec.

Même obs»^rvation.

LVI

(F* 139, Y\ Ann. 1156) Ch. -407) Item de eodem sacramentum quod fecit guilelmus

DE PINNANO DE GUILELMO DOMINO MONTISPESSULANI

Austu, Guilelm de Monpestler, fil de Sibilia, eu Guilelms de Pinna filz de Rixens, ta vida ni ta membra, no't tolrai, ni t'en tolrai. Et d'aquesta hora adenant del castel de Pinnan, ni de las forsas c'ara i'ai, ni adenant l'aurai, ni hom ni femena per me, no't decebrai ni'l te tolrai, ni las te tolrai, ni t'en tol- rai, ni las te vedarai, eu ni hom ni femena, ab mon art, ni ab

LE MBIIORIAL DRS NOBLES Q9

mon .eiig€iii, ni ab mon •consentiment, meun escient. E si hom era ni lénena qjue'l ti tolgues, ni t'en tolgues, ni las te toi- gués, eu ab aquel ni ab aquella fln ni societat non àuria, si pe'l caste] et per las forzas arecobar non o avia. E lai on reco- brat Tauria, o recobradas las auria, ni recobrar las podria, en ton poder las tornaria, sens logre e sens déception. E d' aquella hora adenant eneis sagrament testaria. Aquestcastel et las forsas te redrai e non las ti vedarai, per quantas vez m'en somonras o somonre m'en faras per te o per tun mes- satgue, e del somos no'm vedarai. Enaissi con en esta carta escrit es, et bom legir i'o pot, aisi to tenrai e to atendrai, meun escient, per estz sanz. Et aquest sacrament que eu ai (ait a te, deg eu e'I meus hères far a te. Hoc sacramentum facium fuU in ecclena sancti Firmini super altare sancte Tri- nitatis^ anno Dominice Jncamationis M" L"" F7°. mense Ju- nii. Stià presentia et testimonio Bertrandi de Sancto Cosmo, Rai- rmmdi de SalmmatOy Poncii de Mesoa, Bertrandi de sancto Fir- mino, Bemardi de Insula^ Guilelmi Bostagni, Raitnundi de Soreg, Aldeberti, Poncii de Fortalerio, Guilelmi Raine, At. brantli. Guilelmi /jeéerici, Guilelmi Pétri ^ Ouranti notarii, Gui- l'*lmi de Ballargues et Guiraldi qui hcc scripsit.

Hommage reyu i)ar Guilhem VII, do Montpellier, probablement en qualité de tuteur «lu ûls de Guilhemd'Oïkitdas, Raimbaud d'Orange.

LVII

(F^ 145 Aîin. 1157)

Cb. 410). Itkm super eodem quod fecit amalricus

DE PINNANO RAIMBALDO FIUO TITBURGUE

Ëu, Amairicx de Pinnan, dlz de Maltoza, a te Raimbalt, ûl de Ticbors, d'aquesta hora adenant del castel de Pinnan, de las forsas que ara i son, ni adenant fâchas i serant, no't dece- brai, ni'l te tolrai, ni te'n tolrai, n il te vedarai, eu hom ni fe- mena, ab ma art, ni ab mon gen, ni ab mon consentiment. Ë si bom era ni femena qu'el ti tolgues, ni t'en tolgues, eu ab a<|uel ni ab aquella, fin ui societat non auria, si per lo castel

5

70 D1ALECTI£8 A^CIENS

arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, eu en ton poder lo tornaria, sens logre e sens decepcion. E d*aqaella hora adenant, en eis sagrament testarla. Et aquest castel noH vedarai, per quantas ves m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somos no'm vedarai. Aisi con en aquesta carta escrit es, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to atendrai, meun escient, per est sanz. Factum est hoc sacra- mentumab Incarnatione Domini Af* C* Z.° F//°, mense septembris, in ecclesta sancti Fiy^mini sub oltare sancfe Trinitatis, Sub pre- sentia et audientia Guillelmi Montispessulani, Pétri Raitnundi de MontepetrosOy Poncii de Montelauro, Guillelmi de Arsas, Gml- lelmi de Sordonicis, Guillelmi de Fabricis, Guillelmi de Pinnano, Raimundi de Salviniaco, Pétri de Fabricis, Pétri Guillelmi de sancto Firmino, Poncii de Bello Loco, Bemafdi Airadi, ma- gistri Duranti, et Geraldi qui hec scripsit.

Ce Raimbatt, fils de Tiburge, auquel fut prêté ce serment, ainsf que les suivants (V. LIX. LX, LXI ) est le même que le troubadour Raimbaud d'Orange.

Je donnerai, dans un travail à part, les chartes latines qui le concemeos et qui peuvent être utiles à consulter pour sa biographie.

LVIII (F* 140. Ann. 1157)

Ch. 411 ) CONVENENTIA QUAM PECERUNT ADJUNCTIM RAIMUNDUS GUILLELMI ET GUILLELMUS DOMINUS MONTISPESSULANI CONTRA BERNARDUS DE PINNANO.

Eu, Raimuns Guillelms de Pinnan, conven et promet a te Guillelm de Monpestler, que ab la maison et ab la forsa que eu ai, e faz en Pinnan, ôzels ajutoris te sia contra Bernart de Pinnan e sos fraires, c'ora que tu o voilas, o m'en somon- ras per te o per tun messatfz^ue, e que ella contra te non sia. Domentre que viurai, salva la fezeltat d'en Rambalt, aisi to tenrai e to atendrai, per est sanz. Et eu Guillelms de Mon- pestler, pren te Raimunt Guillelm de Pinnan e[n] mantenensa contra Bernart de Pinnan e sos fraires. E que eu la't faza sens lo teun engan; pren t'en en Deu fe et en la mia. Factum

LIS MÉlfORlAL DKS NOBLES

H hoc tacramentum, anno Dominice Incai^ationù iV« C"/*® F//* letu^ sepMnbris, in domo que fuit prioris sancti Firmini, suà rt$entia Guilleltni de Ârsaz, Pétri Guilleimi sancti Firmini, i^mndi et Geraldiqui scripsit.

LIX (F« 140.— Ann. 1157.)

^. 412) Itbm sac&amentum super eodem quod fbcit rai- mundus ou1llel.m1 raimbaldo filio ticboroë

Eu, Raimuns Guillelms de Pinnaii, filz de Maltosa, a te ELaimbalt fil de Ticborcs, d'aquesta hora adenant, del castel te Pinnan, de las forsas que arai son, ni adenant fâchas i se- rvit, ooH daeebrai, ni*l te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni bom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meun escien. Ë si bom era ni femena quo'l ti tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E lai on re- cobrat l*auria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens decepcion. E d'aquella hora adenant, en eis sagrament tes- taria. Et aquest castel no'l vederai, per quantas ves tu m'en Bomonras per te ni per ton messatge, e del somons no'm ve- darai. En aissi con en esta carta cscrit es, e clergues legir i'o pot, en aissi to tenrai e to at^udrai, meu escient, per est sanz . Factura est hoc sac ramentum anno nb Incarnatione Domini A/° L" VIJ"^ mense sepleml/ris, in ecclesia sancti Firmini super altare tancte Trinitatis. Sub presentia et audientia Guilleimi Montis- pessulani, Pétri Raimundi de Montepetroso, Poncii de Mouff- iauro, Guilleimi d'Arsaz, Guilleimi de Sordonicis, Guilleimi de Faàricis, Guilleimi de Pinnano, Raimundi de Salviniaco, Pétri de Fabricis, Pétri Guilleimi de sancto Firmino, Poncii de Bello loco, Beraardi Airradi, magistri Duranti et Geraldi qui hoc scripsit.

72 DIALECTES A^C1K^S

(P<>140. Ann. 1171?) Ch. 413 ^ Item sacramentum de eodem quod fecit brmen-

OAUDUS RAIMBALDO FILIO TICBOROE

Eu, Ërmengaus de Pinnan, iilz d'Ârzenz, a te Raimbait

fil de Ticborcg, d'aquesta hora adenant del castel de Pinnan,

de las forsas que ara i son, ni adenant fâchas i seran, noH

decebrai, ni'l te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom

ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consenti-

ment, meun escient. £ si hom era ni femena, que'l ti tolgues

ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, fin ni societat non

auria, si par lo castel arecobrar non o avia. E lai on recobrat

Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception .

E d' aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et a4}ue8t

castel noH vedarai per quantas ves tu m'en somonras per te

niper ton messatgue, e del somons no'm vedarai. En aissi con

en esta carta escrit es, e clergues legir i'o pot, en aissi to

tenrai e to atendrai, meu escient, per est sanz. Hoc sacra-

merUum fecit Ermengavus de Pinnano, in ecclesia sancti Firmini

super altare sancie TrinitatiSy anno Jncamatione Domini 3/« C*

LXX** /* mense Junii. In preseniia et testimonio Guillelmi do-

inini Montispessulani, Raimundi Gaucelmi, Elesiani de Castriis,

Bemardi df Nozeto, Pétri de Corconono, Raimundi Fomerii,

Guillelmi de sancto Mauncio, Berengarii d'Omelacio, Guillelmi

Aimoini, Pétri de Centrairanicis, Alôrandi, Guillelmi Adalguerii,

(iuillelmi Olrici^ Leveg, Bertrandi de Canton. Fulco acripsit.

LXI

(F''I40, V. Ann. 1175?)

Ch. 414 ) Item sacramentum quod fecit raimundus (*uil-

LKLMl DE PINAX0 RAIMBALDO FILIO TICBORGUE

Ru, Raiiiiuns «ruilloms de Pinnan, filz d'Arzens, a te Raim- bail fil de Ticborgs, d'aquesta hora adenant del castel de Pin-

LK MEMOklAI, PES KOBI.Ks 73

AU, de las forzas que ara i son, ne adenant fâchas i seran, o't deeehrai, m'ite lolrai, ni t'en tolrai, nfl tevedarai, eu ni om ni femenm^, ab ma art, ni ab mon engeu, ni ab mon cou- mlÛMiit, meon escient. Ë si hom era ni femena qu'el ti tol- nee Ven toigoea, en ab aquel ni ab aquella, an ni societat en anria, si per lo easAel arecobrar boa o avia. Ë lai on re- lëmt Taocia, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens de- iplion. Ë d^aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. I aqn«st castel no't redarai per quantaa ve« tu m'en somonras er te ni per ton toeseaigue, e del somons no^m vedarai. En vm oon en esta carta eeorit es, e clergues legir i'o pot, io tenrai e to atendrai, meu escient, per estz aanz.

Gel acte doit avoir été fait entre 1171 et 1175, qui sont les datée ex- êeie^ des Jiofnmages que Haimbauà reçot pour le château de Pif^nnn

M. 41» et 4ta )

LXII (F* 141. Ann. 1175) h. 416) Sacrambnttjm super castello suprascripto de kide

LITATB QUOD FECIT RAIBfUNQUS D9 PINNANO 6UILLELM0 DOMINO M0NTISPBS8ULANI.

Ans tu, Guillelm de Monpestler, fil de Matelz ; eu Raimun e Pînnan , fil d'Ermessens , ta vida ni ta mcmbra no't tol- ai, ni t'en tolrai. E d'aquesta hora adenant del castel de ^nan, ni de las forzas que ara i'ai, ni adenant i'aurai, ni om ni femena per me , no't decebrai, nil te tolrai, ni las te olrai, ni t'en tolrai, ni las te vedarai, eu ni hom ni femena, b mon art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, leu escient. Ë si hom era ni femena qu'el ti tolgues ni t'en >lgues, eu ab aquel ni ab aquelia, fin ni societat non auria, iper lo castel arecobrar non o avi:i. E lai on recobrat Tauria, recobradas las auria, nirecobrar las poiria, en tonpoder las )maria, senslogre esens deception.E d'aquellahora adenant, n eis sacrajpent test^^ai. Aquest castel et las forzas ti redrai, X non las ti yed^cai, per quantas ves m'en somonras, o so- oonre m'en faras, per te o per ton messatgue,. e del somons

74

DIALECTES ANCIENS

no'm vedarai. En aissi con en esta carta es escrit, et hom le i*o pot, aissi to tenrai e to atendrai, meu escient, per < sanz. Et aquest sacrament que eu ai fait a te, deg eu e'I m hères far a te et al teu hères, sennor de Monpestler, e i ad altre. E sai e conosc en aquestas mezeusas covenensas brescrichas, et en aquest mezeus sagrament es Testar qu apellatz solersab labestorre, et ab totlo pertenement que f< Raimun de Soreg, de Pinnan. Testes sunt, Johanes ecclesie galonensis episcopus , Raimundus Gaucelin, Petrus de Ca$t\ Pondus frater ejus, Ermengavus de Pinnano, Bemardus de L cianiciSy Raimundus Sera? dus de Santo Juliano, Petrus de nairaco, Guillelmus Adalguerius, Geraldus Atbrandi, magi Guida, Albaricus, Johanes Bertulfi, Beimardusde Fontani$,Pe^ Aimerici, Guillelmus de Casa, Pondus Do, Petrus de Conc Guillelmus Ugo, Raimundus Rotgerius, Bemardus de Fonta Raimundus Raenfredi, Rotbertus Tron, Guillelmus Duranti, trus de Porta, Stephanus de Porta, et Falco qui hec scrii Factum est hoc in Montepessulano in domo magistri Guidonù porticu.

Lxni

(F» 141, V. Ann. 1192) Ch. 418) Item super eodem sacramentdm quod fecit erî

GAUDUS DE PINNANO GUILLELMO DOMINO MONTISPESSULANI

Eu, Ermengau de Pinnan, filz que fon de N' Arsens j met a te, Guillelm sennor de Monpestler, fil que fust delà d Mathelz, duguessa, que d'aquesta hora adenant, del caste Pinnan, de las forzas que ara i son, ni adenant fâchas i sei no't decebrai, ni'l te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab \ consentiment, meu escient. E si hom era ni femena qu\ tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, an ni cietat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. I on recobrat Tauria, en to poder lo tornaria, sens logre e i déception. E d'aquellahora adenant, en eis sagrament testa Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en son

LE MÉMORIAL DBS NOBLES 75

ras per te o per tun messatgue, e del somos no*m vedarai. En ai^i con en esta carta escrit es, e clergues legir To pot, en aissi to tenrai e to atendrai, mon escient, per aquestz sans erangelis. Hoc saeramentum fecit Ermengavus de Piniano, etho- mmium apud Montempessulanum, in sala castri domini Guiiielmi kloniispesulani, anno Dominict Incamationù J/° LXXXX"* II* menêeJulii, Testes suntGuillelmus de Mcsca, Ago desanctoJohanej Bertrandus de Bdloloco, Poncius de Sovolemis', causidicus, Pon- dus Luciani, causidicus, B, Ijimberti major, G. Petri.Carbonellus nrdearius, P. de Pedenacio, Bemardus de Jtibalia, Petrus Toca- hove$, R. Tocaboves, Stephanus Aldoardi, Rostagnus de Centrai- ranieiê, R. de Salviniaco, B. Pétri, Rainaldus Siguini, Guillelmus Rttimundus scriptor, 6. de Aziilano et Johanes Laurcntii, notar- tuSy qui hec scripsit.

LXIV (F* 143. Ann. 1111)

Cb. 421) Sacramentum fidelitatis super casteilo de cor-

NONE SICCO QUOD FECIT PONCIUS FILIUS d'aIMELDIS GUILLELMO DOmNO MONTISPESSULANI.

Eu, Pons d'Aimeld, a te Guillelm, âlz d'Ermeniarz, d*a- questa hora adenant, del castelde Cornonsech, de las forzas qae ara i son, ni adenant i seran, noH decebrai, ni'l te tolrai, ni t'en tolrai, ni'I te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meun escient. E si bom era ni femena qu*el te tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella, an ni societat non aurai, si per lo castel a recobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logro e sens déception. E des aquella hora adenant, eneis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras per te ni per ton messatgue, et del somos no'm vedarai. Aissi con en esta carta escrit es, e clergues i' o pot legir, aissi to tenrai e to aten- drai, meu escient, per estz sanz. Hoc saeramentum cum hac carta fuit factum in presentia Ugonis Castri novi, et Berengarii fjimberti, et OUvarii de Castro, et Bernardi Berengarii, et Guil-

76 DIALBCTKS ANCIENS

lelmi Ademariy et Berengarn de Valle, et Pétri Càni, régnante Lodoyco rege, anni ab IncamaHone Domini M^ €^ Xt^,

LXV

(F* 143, V. Ann. 1111)

Ch. -^23) Item supbk kodem sacramentum quod fecit ouii.bl-

MCIS PILIUS RBRTE GUILLBLMO DOMINO IfONTlSPESSULANI FIUO BRMENIARDIS.

Eu, Guillelms, fîlz Ho Berta, a te Guillelm fil d'Ermeuiara, d'aquesta hora adenant del castel de Cornon-sech, de las forzas que ara i son, ni adenant hi seran, no't decebrat, nil te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meu escient. Et si om era ni femena qu'el ti tolgues, ne t'en tolgues, ab aquel ni ab aquella fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logre e sens déception. Ë des aquella horo adenant, en eis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras per te ni per ton messatgue, e del somos no' m vedarai. Aissi con en esta carta escrit es, e clergues legir hi o pot, aissi to tenrai et to atendrai, meu n'escient perestzsanz. Hoc sor eramentum cum hac carta fuit factum in presentia Ugênis Coitri novi, et Berengarii Lamberti, et Olivarii de Castro, et Eemaréi Berengariiy et Guillelmi Ademari, et Berengarii de Valle et Pétri Coni. Régnante Lodoyco rege, Anni ab IneamaHùnê Domini Xl^ C^ Xl\

LXVI

(F* 143, V".— Ann. il 12)

Ch. 423) Item de eodem sacramentum quod fecit ouiLLBLMtrs

FIUUS JHEREMIE GU1LLELM0 FILIO ERMBNIARDIS.

Eu, Guillelms filz d'iheremias, et eu Pons filz d'aquesta Ihere-

LE MBlfORlAL DBS NOBLB^ 77

tiiÀ^-a to (S'ttill^hii fil d^Sroieniar, d'aquesta hora adeHAtitc dcl r^.astel ée Cornoa'^éch, de las forzas que ara hi son, m adeaàQt fadias hi seran, nos no't decebrem, ni'l te tolrem, ni t'en tolrem, ni*l te vedarem, nos ni hom ni femena, ab nostra art, ni ab nostre engen, ni ab nostre consentiment, nostre esoient. E si boni era ni femena qu'el ti toi gués, ni t'en tolgues, nos ab aquel ni ab aqvellafln ni soeietataon aurem, si per lo eastelareeobrar non o aviam. B la on recobrat Tauriam, en ton poder lo tornariam^ sens logre et sens déception. Ë des aquella hora adenaat, en eis sagrament testariam. Et aquest castel noH vedarem per qnantas ves tu nos en somonras per te ni per ton messatgue, edel somos nos en vedarem. Âissicon enestacarta escrit es, e clergues legir i' o pot, aisi to tenrem et to atendrem, nostre scient, per estz sanz. Boc iocramentum fecimus nos cum hac carta, in presentia GuUlelmi de Fabricù, et Otoni de Comono, et Ponciide MonteiaurOy et Ugonis Castri nom, et Guillelmi Mal- canety et Guillelmi. Ponçii Aimoinii, et Bernardi Berengarii, et Pimcii fierengarii fra,tm sui. Régnante Lodoyco rege. Anni ab Incamatùme Domini Af" XI P.

LXVII

(F* 143, V. Ann. 1148)

Ch. 424) Itbm super eooem sacramentum quod pecit rai-

MUNDUS FUIUS FLANDR1NE OUILLELMO PILIO BRMBSSENDIS '

ilfmo Dominiee Ineamationis M^ C* XL^ VU h mente Mardi, Eu, Rajmunz, filz de Flandina, per mandamen de ma maire Flandina, a te Guillelm, âl d'Ermessens, d'aquesta hora ade- nant del castel de Cornon secb, de las forsas qne ara i son, ni adenanti seran, no't decebrai, ni'l te tolrai^ ni t'en tolrai, ni'lte vedarai, eu ni hom ni femena, ab maart, ni ab mon engen, ni ab mon consentiment, meu escient . E si hom era ni femena, qu'el te tolgues ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella fin ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia . Ela on recobrat l' auria, en ton poder lo tornaria,sens logre e sens deeeption. E des aquella hora adenant, en eis sagrament teataria. fi aquest çaitel no't vedarai, per quantas ves tu m'en

78 DIALKCIES ANCTBAS

somonras, per te ni per ton messatgue, e del somos no'm vedarai. Aissi con en esta carta escrit es. e dergues legir i' o pot, aissi to tenrai e to atendrai, meu escient, per est sanz. Hoc sacramentum cum hac carta fuit factura super aitare sancti Christofori in ecclesia que est ante castrum de Comone sico. In présent la Armanni d'Omelacio, Bertrani Seiran, Pétri de Ponz. Baimundi Berengarti, Ponciide Alba terra, Pétri de Alba terra, Poncii de Montannaco, VitaUs preshyteri et procuratoris ipsiw ecclesie, Guillelmo de Maurino, Vitalis capelani, Guillelmi Ber- trandi, et Guillelmi Bemardi, qui scf*ipsit kec.

LXVIII (po 144, T\ Ann. 1148)

Ch. 425) Item de eodem sacramentum quod fegit ouillblmus Vezians, filius brmbniardis guillelmo d'omblacio, ftlio

ERMBSSENDIS.

Anno ab Incaimatione Domini M^ C XL^ VHP mense Mardi. Eu, Guillelms Vedias, filz d'Ermeniarz, a te Guillelm d'Omel- laz, fil d'Ermessens, d'aquesta hora adenant del castel de Ck)r- non sech, de las forsas que ara i son, ni adenant isseran {sic)^ eu no't decebrai, ni'i te tolrai, ni t'en tolrai, ni'l te vedarai, ni hom nifemena, ab ma art, ni ab mon engen, niab mon consen- timent, meu n'escient. E si hom era ni femena qu'el te tolgues, ni t'en tolgues, eu ab aquel ni ab aquella an ni societat non auria, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tornaria, sens logrc e sens déception. E des- aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue, e del somos no' m vedarai. Aissi con ^en esta carta escrit es, e clergues legir hi o pot, aisito tenrai e to atendrai, mon escient, per est sanz. Fnctum est hoc sa- cramentum apud Montempessulanum in ecclesia sancti Fitynini super aitare sancte Trinitatis, $ub presentia et testimonio Poncii de Montelauro, Johanis prioris ecclesia sancti Firmini, Baimundi de Maroiol, Armanni dOmellacio, Pétri de Flexo, Pétri veteris,

LE MEMORIAL DES NOBLES 79

Guilleimi de Insola, Raimtmdi Berengarii de Comone, Ugonis de <ancto Johane, Bertrandi Guerra, Guilleimi d'Albaiga, Bre- mundi de Lente -sele iras, Pétri de Alvernia, Pétri Beimardi Ca- ^alani, Brunonis Silvestris, Pauli, Guilleimi Bemardi et Du- ranti notarii, fecit etiam inde hominium.

LXIX tFM44, P". Ann. 1148?) Ch. 426) Itbm sacramentum super eodem quod fectt bre-

IfUNDUS FILIUS GAUJOSB GUILLELMO d'oMELLACIO FILIO ERME- SENDIS.

Anno ab Incamatione Domini M"* C^ XL" Vlll^ mense Mardi. Eo , Bremunz filz de Gaujosa , a te Guillelm d'Omellaz , fil d'Ermesens, d'aquesta hora adenant, del castel de Cornon sech, de las forzas que ara i son, ni adenant i seran, no't de- cebraû ni'l te tolrai, ni t'en toirai, ni'l te vedarai, eu ni hom ni femena, ab ma art ni ab mon engien , ni ab mon consentiment, meu escient. E si hom era ni femena, qu'el ti volgues ni t'en toi- gués, eu ab aquel ni ab aquella fin ni societat non aurai, si per lo castel arecobrar non o avia. E la on recobrat Tauria, en ton poder lo tomaria, sens logre e sens déception. E des aquella hora adenant, en eis sagrament testaria. Et aquest castel no't vedarai, per quantas ves tu m'en somonras, per te ni per ton messatgue^ e del somons no'm vedarai. Aissi con en esta carta escrit es, e clergues legir i'o pot, aisi to tenrai e to atendrai, meun escient, perestz sanz. Factumest hoc saa^amen- tum apud Montempessulanum in ecclesia sancti Firmini super altare sancte Trinitatis, sub presentia et teslimonio Johanis pria- lis sancti Fii^mini, Poncii de Montelauro, Armanni d'Omelaccio, Pétri de Flexo, Guilleimi Viziani, Bertrandi Guerra, Raimundi de Balcio, Guilleimi de /nsula, Bemardi de Cornon, Bemardi de Valseira, Gaucelmi Draconij Guilleimi d'Albaiga, Guilleimi Bemardi scripsit hec, Fecit etiam hominium Bremundus prediclus sub presentia prœdictorum testium et sub presentia et testimonio Duranti, notarii.

(A continuer.)

DOCUMENTS SUK LA LAiNGlE CATALANE

DES ANCIENS COMTÉS DE ROUSSILLON ET DE CERDAGNE

( Suite

XVI

(1295)

Ordonament (\uBni dea pepdrc loi jutge, de decretz a de nuctoritati que's

degen meire u escriuire en cailes.

Anno dm m. ce, kcxxx. guinta,

Pfo ordonat per lo aenyor rey de MaLorciii^ que hom preoA décrets d'enventahs^ e de iranAlatz de cartes, e de «apli- efteieai^ e d'ahree scripturea (publiques en q«e décret e auc- tentât de jutge sia Beceesaria :

De quantitat de i. diiter tro a m. sol. pac luV

fi de M. sol. tro av. miUa pae v^.

E de V. eùlia sol. en sus pae x*.

(ÀlasuUe) Ordonament quenegu no d^aus assagar de fer argent, ni aiir, ni nula

nlquomia.

Xv. klsmadii. Ffo adordonat de manament del S. Rej, que negu no sia tant ardit que d'à qui anant gaus assajar de fer, per si ni per altre, nula alquemia ni nula altra art de fer argent ni aur, ni motifficar * argent viu, ni assagar negunes eausesque enaquestes s'acosten en neguna manera.

E aquel qui ho assajara, que sera près e punit aixi com fal- sari de moneda.

{Of'dinacioHS I, f 10, r«.)

' Modifier, changer, transformer.

DOCUMENTS SUR LA LANÔUB CATALAI^B 81

IMonament qae*l telle dega regeneyer lesmsitret.

Qmnto Us jumianno dni m. ce. Ixxxx, qumto.

Ffo adordonat per lo s. Rej de Malorcha, q^ue d'aqui avant lût balle de Perpenja sia tengut de ]:*egoneixer les mesures e'is pesés, cascu ajn una vegada, ab les quais venen e corn- Uren. (Ordivnc. I, 32 r*.)

Aiï. kls novembr. émno dni m, ce. œc, qwn4o,

ffo adordonat per manameut del S. Rej, que negii Jusen bo g&tis jogar en negu [joch] de daus, 8e»s licencia e Tolentat del balle de Perpenya, en fentes lurs, ni em nocee, ni m altre temps : empero lo 1»ali« de Perp . déjà donar ad ejis licencia de jogar en Inrs festes et en lars noces, tota hora que per ejis lor^ fliarequest, e'n altra manera no-n fossen sentK *.

E qui contre ajso fara, pac de ban per cascuna vegada x. :<, dels quais lo dennnctador au^ra la terssa part.

E a3rso es entes, que i. Juseu puga demanar licenrâb per totz; e que no pugen jogar ab crestia dins lo Cajl *, si fora ei Cayl ab crestia.

Item fo adordonat per En Vidal Grimau, balle de Perpenya^ que d*aqui anant negu Juseu no gaus anar mejns de oapa, si dofichs no'ufasia anant e visent de fora la vila. Ë qui contre ayso fara perdra la roba que portara, de ka quai iôt saigs ^«i la pendran agen la mitât.

{Ordinac. l,t° 7, v<»).

Stalul:i corratcriorum.

En Tayn de Nostre Senvor qu^ liom comtava m. ce. Ixxxx. v.

En Vidal Grimau, batle rie Perpenya, ab voluntat e ab con- seotiment d'En Laurens Redon e d'En Huguet Sabors e d'En G. Vola e d'En Eymerich Terratz, conssols de la dita vila, e dels prohomes de la dita vila de Perpenya, feren aquesta

* il faadrait sans doute li ou li*n, au lieu de lur.

^ Du latin soluti, absous, libérés, dégagés, francs, quittes.

> Le quartier étaient cl^nrôs les Juifs de Perpignoa s'appelait lo CaU: leur communauté, comprenant tous les Juifs établis en dtvere lieux iie< tomt<s de Roussillon et de Oerdagne, formait VAljifma été Juifs de Perpignan (de Taraljo djema'a, réunir, assembler)

82 DIALECTES ANCIENS

ordinacion d'aval scrita sobre * al fejt de corraters, per esqui- var motz * de mais uses en que usaven los ditz corraters. £ volgren lo dit batle e'is ditz conssols que una cridaquefo' fejta de part de Mosejer lo Rej lonc temps ha, la cal erida era escrita e ordonada en i. altre libre, fos escrita en aquest* présent libre. La fforma de la quai crida es aquesta :

Aujatz totz cominalment, que mana lo senjor Rej a totz los corraters qui son e seran d'aqui avant, de draps e d'aver de pesni d'altres mercaderies, que juren que, canauranaffînat alcun mercat e les parts de puys no se'n avenen, que diguen lialment veritat, tan be per la una part cant per Taltre . £ cel qui veritat celaria e séria trobat en messonga, que li cos- tara L. s, e si no'ls podia aver o no'ls volia pagar, que no sia corrater d'un ajn seguent, ni usen dins aquel ajn de nula cor- rateria.

Item deuen jurar que no aien. corratan da les Innr riiiMi ni d'aqueles en que agen part ; ni deuen aver compajnia ab negan mercader, ni deuen retenor nulla mercadaria per lur obs, ni deuen esser corraters de lurs hostes, ab que fossen cor- raters de altres.

Item deuen jurar que la un corrater no venga sobre mercat que altre corrater parle, en ajxi que si un corrater es en loch bon veja draps o altre mercaderia, estan lo corrater ab corn- prador en aquel loch, altre corrater no dega venir ni entrar on lo primer corrater sera, si doncz no era apelat per lo com- prador; e si o fasia, no aja part en les corradures*.

ftem negun corrater no gaus correteyar en la vila de Perp.

* Il y a certainement ici une inadvertance du scribe. So'jrc n'est Jamais suivi de la préposition a en catalan ; il faudrait sofjrc'l, ou tout au plus sobre el .

^ Pour molts.

^ La suite de ces statuts prouve que « la criée laite il y a longtemps de < par Mgr le Roi, et qui est écrite et insérée on un autre livre », ne peut so rapporter qu'à l'ordonnance de la reua de Perpignan de 128i, qui n'existe aujourd'hui que dans le Livre vert mineur de la commune de Perpignan.

^ Le manuscrit porte par erreur aquestz.

^ 11 faudrait peut-être ici et dans quelques autres endroits de ce texte carratêdures, au lieu de corradures.

BOCUMBNTS StJR LA LANGUE CATALANE .H3

fHXO que %)a jurai a la cort que be e lialment se aja en son Ici, e ai par ayentura negun corratajava entro agues jurât, .ga* en la pena d*avajl scrita.

Item deuen jurar que si un mercader per son cabal vesia o ercadejava alcuna mercaderia, corrater no entre ni venga i aquel loch on aquel veyra la mercaderia, si no ho fasia ab tlentat del comprador o del venedor ; e si o fa, no dega aver {rjradures. E deuen jurar que no demanen mes del lur et, ni fassen cert preu, ni que cor[r]aters no ajen compajna T de dos en dos.

fiem es establit que dtner deu aja tenguda, pus lo corrater kja donat, présent lo comprador e ab volentat sua; en altra anera, no aja tenguda. E corrater qui aja jurât deu esser esegiit de so que les partz seran descordans, e deu se en- gnir so que el corrater ne dira entro ad in[ ■] de C .

1. solament ; d'aqui avant, sia cresegut, ab un altre testimoni il.

Item es establit que les fîres agen pagament ajtant cant s fires duraran , en aixi que mercader ni altre hom qui •mpre dins la âra no sia destret de pagar entro el derrer A, ab que lo comprador ho asegur per son hoste, o per altre *m de que lo venedor se tenga per segur. E en aixo no en- n hom cavals, ni muls, ni rossis, ni nulles altres besties, ni (stiar menut, ni altres menuderies.

Item deuen jurar los corraters que no diguen mal de nula ercaderia de que altre corrater fassa mercat, ni de besties, d* altres causes.

E cal que contre aquestes causes o alcuna d^aquestes faria, jra [en] pena de l. s, e si no'ls podia aver ho no'ls podia Lgar, sera gitat e remougut per un ayn del offici de la corra- ria. En après ven la ordinacio fejta per lo dit batle ab volentat

^ Forme insolite, quoique caser, caer et surtout caure (tomber), puis-

t donner cttga, de môme que deber ou deure donnent dega. On trouve

is souvent caega ou cayga au subjonctif; il y a plus loin cayra au

tur.

' Ua fliM illisible dans le ms. : irUeres ?

84 DIALECTES ANCIENS

dels ditz (^onssols e dels ditz prosomes, la cal ordinaciou ea aquesta, ao's asaber:

Que 'd*aquesta ora avant, dins la vila de Perpenya, no déjà corretejar negvn ccHprater, si no avia jurai en fM>der del batle que ben e liaiment usas de son offîci ; e, dins les ûres e toi rajn, piMquen priv^tz e estrayas correteyar. Ë que los ditz corraters degen jurar en poder del batle de la dita vila de Perpenya, que ek ben e lialment dejen fer mercat axi per la una part [oora^per Taltra], e que dejen server los establimens d'aval escritz e adordonatz.

Item fo adordonat que tôt corrador qui port rauba per vila, aja a fermar.

Item que si per aventura alcun corrater jurava non poder* pus séria al oftici de la corrateria, per alcuna causa o per alcun accès [sic] que agues feyt pus que fos en Toûci, no gaus corretejar d'aqui avant.

Ara s'en segueix quant deuen aver los ditz corraters de corratadures de cascuna causa'

Drap de Xalo, iiii. d ; de Roax, un. d; de Paris, iiii.d;

de Sen I>enis, iiu. d; de Cambraj e de Doay, vi. d; de Gant e de color, vi. d; de Sent Tliomer, drap blanch de sort, xu . d; blanch de Lie amusa, presset vermey l, escarlata, eetam fort de grana, xviii. d; tôt drap d'An- [g]laterra, ab que no sia tent en grana, cuberta d'Ipre, vair d'Ipre, raxet {Usez rayet) de Prouins, drap de Bru- gues, drap d'Albento : breument, tôt drap qufs vena de c. s amont, pach uu. d.

Drap de MontoUu , ii. d ; de Vinyo, a. d; Valenxines;

drap d'Uy, drap de Bernay ', ui. d; drap Lombardesch;

* S'il jurait ne pCLS pouvoir (fjiire face à ses affaires) c'est-à-dire être en faillite.

' Go tarif de la correteria n'est guère que la répétition de celui de la reua de Perpignan, de lt84. On y a cependant introduit quelques articles nouveaux, et les modifications orthographiques offrent quelque intérêt pour la philologie. Les chiflres des deux tarifs sont les mêmes, le plus souvent, et nous avons cru devoir les supprimer dans la plupart des cas.

s Bernay remplace ici Belvays ( Beauvais ? ) qui figure au tarif <!»> 1284.

DOGUMËNIS SUR LA LANGUE CATALAM^ ^0

- blanch de Narbona ; borrachan de Loers, i. d ; draps de Frares Menors, les c. canes, ui.d; drap de Presicadors, les LX. canes, v. d; drap de Bajnoles, la pessa, i. d; ffojtre dlpre, i.meala.

Drap tôt [tent ?] qui's vene a barata de vi . lib . amont, pach VI. dr; drap tent quFs vena mejns de vi. lib a barata, pach m.d.

Blanch qui's vena abf au^or, ii.d.

Una pena de conil , i.d; una garnatxada de conils^ i. m*^.

Pelot d'anjels, cobertor de salvasina, cobertor de lops, i.d; pena vayra^ iiii.d ; pena de testes vayres, capiona de testes vayres, capions de vayrs entirs, pena de squirols vajs («c), adobatz o crus, lo miler, xx . d ; pena crusa, pena adobada; lo centenar de cabritz, e d'ajels, edeconils, e de lebres, e de squirols; la dotzena de volps e de fajDQs, e d'arminis.

La pel del vejl man •, i.d ; la pel de poli, i.m* ; gar- natxa de vols *, i . d .

Teles de Garp, e vintenes, e canabas, e totes altres teles tro a um s la corda, la corda la cal deu aver vi. canes de Mont- peller, i.m' ; totes altres teles que valen de xiiii. s en sus la corda, exceptât teles de Rejns, de diners, i.d.

Toia tela tenta, la pessa, i . d ; ffustanis de Barssalona plans, del cap una pugesa ; ffustanis listatz de Barssa- lona, lo cap, i.meala.

Po«t de sendatz refortsatz o plans, vi.d.

Porpra d'Aletz, o de Moutpeller, i.d.

Tôt drap ab aur, o de Venesia o de Lucha, m d.

Bagadel d'otramai*, o boqueran, la pessa, um*; camalotz d'otremar, la pessa, ii. d; draps bortz d'Elaxandria (sic), i.m.: samitz vermels e ab aur, iii.d.

Canon d'aur filât, d^argent filât, i. pugesa; - eaxa d'aur tilat de Luca, o d'argent tilat de Luca, iii.d; d'argent pel

Veyi man désigne un animai assez difficile à déterminer. Serait-ce ie dayman ? ' Pour volps ? renards.

6

86 DIALECTES ANCIE^S

0 aur pell, la dotzena, i. pugesa; pessa de sainorha\ i.m;

cambre de tapitz, iii.d.

Caxa de paper en que aja xvi. rames, vi.d. Estures blanques primes de Valencia e de Murcia, cascuna, 1. pugesa.

Cordoa blanch, motos adobatz, flfajs de curs de bou,

centenar de boquines, cordoa vermeyl ; bosanes ver- meyles, e parges vermejls, la dotzena, i . m; escodatz, cordoa de Bo^ia ; curs de cers, de rossis, de cavals, de muls, d'ases e d'altres besties grosses ; motonines peloses que's venen a dotzena, la dotzena, i d.

March d'aur qui's vene apes, i.d; marcb d'argent qui's vene a pes, i.d; cambi qui sia fonedor, de ley de caem', aval de march, i.meala; cambi qui sia mejns de casern, lo march, i.d; cambi qui's vene a nombre, de cascun c.stro a XXV. Ibr, i.d.; cambi qui's vene a nombre, qui monten de xxv. Ibr. amont, de cascun centenar de sol. pahc I. meala.

Pebre, lacarga de m. quintals, vi. d; gengibre e ensens, e cera, e coton, e sucre, la carrega de ui. quintals, vi. d.

Indi, canella, e vermelo, mastech, e argent viu, breument totz avers qui's venen a quintal, que monten mes de es lo quintal, pach, m.d.

Coyre, estayn e tôt altre matajl, fferre e plom, lo quintal..

Fâl de exarcia, e camge de Bergojna cru e batut, estopa e borra, tota exarcia de camge obrada, lo quintal, i.d.

Sporta de figues, atzabibs, alum, sofro, pel de boch, rausa de vixel, verdet, mel, pega, Ôustet, erba cauquera, fflor de fromatge, bodros, lo quintal, i . m*.

Lana de remes lavada, e tota lana lavada, lo quintal, m. m:

aniiysî, e tota lana sutza, m. m.

* Mot douteux : li lettre r est suivie d'un si^ne qui représente ordinai- rement um, et le mot, tel qu'il est écrit, ne peut être lu que samorumha. dont le sens nous est inconnu. Nous présumons que le scribe s'est trompé, et qu'il s'agit de quelque étoCFe de Zamora ou Siraorha, en Espagne.

^ La ley de caern ou de casern, du latin quaternuSf désigne le titre de certaines monnaies frappées à Barcelone au XIII* siècle.

3 Lisez ayninesoM anymes.

IX>CUM£NTS SUR LA LA14GUE CATALAl<£ S7

Bachos, sagis, seu, e formages, e soza, alcofel, lo quintal m.

Tôt peix salât, exceptât tojnina, pach per Ibr, u. d; ara de tojnina, ii.d; oli, lo sester, i.d; centenar de pies seques, mentega, ris, amelles, sach de valanes, fmina de notz, amenlos ab closca, Taymina, u.d.

Totz avers qui*s venen a libr, pach, per Ibr de diners, meala.

Seda crusa o tenta, la Ibr, i.m; ffiladis cruu o tent, arrega de grana, comi e anis, cadartz de seda, la car- ega, VI. d; gauda, rojga, pesteyl, cardos, lo quintal, i.d.

Item de tx>ta lana qui's vendra sobre bestiar a velers ^, pach >er forma de venda de possecions, so es, de es, vi.d, e de ..Ibr, v.s, e de L.lbr en ssus, i. d per Ibr.

liem per venda de lenya a qui niais tro a ce. quintals, de im.quintals,pugesa, e d'aqui anant delpreu,per Ibr de diner, i.d; item venda de le[n]7a en bosc e per altra condicion de ieyaen soma, per Ibr de diner, i. d.

Sarrasi o Sarrasina, xu. d.

Bogia, o simi, o maymo, cascun, vi.d.

Fforment,de Tajmina, i. meala; ordi, miyl,vessa, avena,

Mgla, faves, i* pugesa; cerons, linos, i. d; mostasia, au-

ruga,i.d. De cavals, de rossis, de muls, e d'egues, de c. s, vi.d ;

d'ases, de bous, de cascun, i,d; de motons, e de fedes, de

cabres, de bochs e de porchs, de cascun, i. m. De camps, devijnes, e de ortz, e d'albcrchs, e de terres, e de

totes altres possecions que's venen, paguen de es. vi.d, e

den.sajen v.s, e de m. s avant aj en, per libr, i.d. De venda de nau, de leyn, o de barcha, o de galera, o de

qualque altre naveli que's vene, pach al corrater aysi con

de possessions . De naulejar nau, o galera, o qualque altre naveli, pach al

corrater per ajtant con monta el nolit, per Ibr de diners, i.d . Saumadade vinimia i. pugesa, e si's venia a quintals, pach

periui, quintals,!. pugesa.

^ Ailleurs velarê, de vcUus (toison) .

as DIALECTES ANCIENS

Saumada devin prim, i. pugesa.

Roba que porte * per vila, pach lo venedor al corrater, tro a XX. s, del sol i. pugesa, o de xx.s amont pach per ibrde diners, d .

Roba qui's vena ad encaut, que mont tôt Fencant a xx.s, aja del sol i. pugesa; e si tôt Tencant de i. persona mon- tava mes de xx.s, pach per libr de diners, tro a xxv.lbr, ii.H. E si monta de xxv. Ibr amont, pach, per Ibr de diners, i.d.

De capels de feutre, de la dotzena, i.â.

De bosses, de correges, de gans, de cotels e semblant d'aquestes causes, pach per Ibr de diners i.d.

De besties a logar e correus' a logar, que hisquen fora esta vila 1' Jornada, i.d, e si passa i' jornada, n.d.

De sabates, per Ibr de diners, i . d .

Los ligadors, de cascun trossel que ligaran ajen vi.d, e'is ditz ligadors ajen lur fil. Item de la bala dels draps, e que els ajen lur fil, agen, de ligar,iiii.d. Item de la bala de sera, e de ris, e de pebre, e de comi, e de anis e de altres semblans d'aquestes, e els que agen lur fil, per bala ajen, de ligar, ii.d.

Sartcidors, de tôt drap de Pfranssa de xii. canes aval, de la pessa, de sartsir e de puntar e de plegar, iii.d ; e de drap de Pranssa, de xii. canes amont, de cascun, iiii.d; de blanchs, e de draps de tenftjs d'aquela mojson ', de la pessa, ii.d.

Item de cordes d'esparth, e de trelenchs, et de cabasses, e tota flascha, per Ibr de diners, ii . d .

* En marge o coll.

* Lisoz corsers 9

3 Le mol moysortf dont Torigine nous est inconnue, semble syaonyme de senar (simple, impair), opposé à doble. Nous liso::9dans une ordon- nance «lu 15 avril 13'M : Que tôt drap de Montoliu et de Lini'iS, paguen per qua.^cun drap senar per leuda, xin.d. —ret per quasqun drap quesia do- ble, paguen per leuda win dr. Le scrib»? a barré i'^ mol senar ol Ta rem- place!; par que sia de la moyso qui es acodumada anligament. Va plus loin : En ayso es entes que si en los locs d'amont ditz es mndada la moy^o, que mont de xii. c ines o de xiii canes, que aquestz aytals no pa. gum cor un diners, si doncs los draps no eren estatz de moyso de vu. canes, e que fossen monlalz a xii. canes e a xiii. canes; e d'ayso es tro- bal per teslimonis que en los loca d'amont ditz no fan allra moys), nies ara cor de xii canes e miga de carui de MontpesUer, per que no deuen pagar cor mi. drs per pessa {Procuracio recU, ropistro xvn, (* 64.)

I

90 DIALECTES ANCIENS

trar'en neguna vila de la dita terra, mes que agen aestar en les cases ad els deputades. E qui contre fara correra la vila ayxi con dit es .

Item fo establit e adordonat que si alcu lebros jau ab al- cuna fembra que no sia lebrosa e que no sia sa muler, que sia penjat ; e que si alcuna fembra, que no sia lebrosa e que no sia muler de lebros, jau ab lebros, que sia cremada.

OrdinA,^ 10, v^)

Xiii. kls madii anno dni m. ce, Ixxxx, sexto,

Stabli lo S. Rey que d'aqui enant negu Juseu ni Juseua no sia ausable d'obrir portalera ni portai fora el Cajl, ni tener obertes*, per lo quai o perles quais alcu puscha exir ni entrar en lo Cajl, sino per la portalera ja aqui deputada. E qui contre fara, que pac per pena cascuna vegada lx. sol.

(Ordm.l, P> 7, v^.)

Item (addition à une ordonn. du 5 des ides de juin 1279) xi. kls madii anno domini m, ce, Ixxxx, sexto,

Hi fo ajustât de manament e volentat del S. Rej, que ne- guna Crestiana no gaus estar, ni portar ajgua, ni fer ruscada, ni portar pan en forn a negu Juseu ni Jusia; ni gaus anar cor- tejar novia Jusia ni partera *, ni encara no sien participans ab eyls per fer ab eyls nuls * servesi dins lurs alberchs . E qui contre ayso fara, pagara la Crestiana, de pena xx. s, o penra xx. assotz, si no'ls pot aver ; e'I Juseu o la Jusia qui ajso soferra pagara de pena c. s, de les quais el denuncia- dor aura la tersa part. {Ordinac. 1, 6, v°.)

Xi, kls madii anno dni m . ce, Ixxxx, sexto.

Ffo establit de manament del S. Rey , que negu batejat e batejada que sien estatz Juseus, no gausen entrar al Cayl dels Juseus, ni menjar ni entrar en lurs cases, ni aver ab eyls fa-

* Obertnres? Obertes pourrait cependant ôtre un pluriel masculin, comme l'indique l'article masculin qui suit. On en trouve des exemples à celte époque pour les noms et adjectifs terminés par deux consonnes : malalt, malaltes (au plur. masc), ohert, oberte^.

3 Accouchée, du latin partus.

3 U faudrait niU servesi, ou ntUs servens.

^ Il s'agit des juifs convertis ou baptises.

rvOCnif ENTS SUR LA LAKOUB CATALANE 91

miliahtat, ni esser participans ni conversans ab ejls. E qu^ contre aqaest manament fara, pagara lo batejat o la batejada XX. s, e si nols pot aver penra xx. assotz, e'I Juseu qui ajso soferra per cascuna vegada c. s, dels quais Facusador aura la tersa part. {Ordin. I, 6, v».)

Ordonameat que hom puga carregar cens sobre possessions.

Die veneris qua dicehatur v. kls madii anno dni m. ce, xe, vi, \maldus Vole jurisperitns, etc. (Ordin. I, 29, v*.)

Sexto idus madii anno dni m. ce, Ixxxx. sexto, Ffo adordonat par En Vidal Grimau, balle de Perpenja que nega hom ni femna no gaus vendre ni tener negunes cau- ses menjadores dins lo Cajl dels Juseus, enans aqueles causes, aiii ce acostumades eren de vendre al Cajl, s*i venen e*s de- gen tener a vendre fora'l Cayl a la carrera dreta. E quai qai contre aquest manament fara pagara de pena, aixi lo comprador co'i * venedor, n. s, de la quai lo denunciador auralatcrssa part. {Ordin. I, 7, v*».)

(Addition au règlement du 8 des ides de décembre 1275,) Item fo ajustât, xini. kls junii anno dni m, ce. xc, vi, per En Vidal Grimau, batle de Perpenja, que negu regater ni réga- lera no gaus vendre ni comprar ni fer comprar, ni mercadejar negunes causes de menjar en la plassa en que les gens es- trayes venen poils e galines, ous e formatges. E qui contre aysofara pagara la d'amont dita pena. [Ordin, I, f 14, r°.)

Pridie kls novembris.

Huget Sabors, batle de Perpenya ', de volentat del senyor Rej, ab conseyl e ab volentat de P. de Cornela, e d'En P. de Bardojl, e d'En Simon d'Arria, e d'En G. de Castello, e d'En Vidal Grimau e de moltz d'autres prohomes de Perpenya, establi e adordona que negu home d'aqui anant no gaus me- sarar oli per vendre ni per comprar dins la vila de Perpenya ab neguna mesura, sino ab la mesura de Perpenya. E qui contre fara pagara per pena x. s.

Pour com-lo, comme le vendeur.

' Hugues Sabors dut succéder au bailli Vidal Grimau dans Tintor- 'alle de juin à novembre 1296.

?2 DtALKCTES ANCTKNS

E aquest establiment dur aytant cant plaura als prohomes de Perpenja.

Item mana lo batle del S. Rey a totz coiuinaltnent que tôt hom qui vena oli, que don tomes, de cascu mig carto i* cossa, e d'aqui anantsegons mes e meyns aja a douar lés dites tomes, sotz pena de ii. s. {Ordinac, I, f IS, v**.)

Que'ls saigs, quant an preses diners de la cort, que'ls «îegen retre

al escriva tantost

Anno dni m, ce, xc. sexto.

Ffo ad ordouat per N'UgetSabors, batle de Perpeuya per lo senjor vey de Malorcha, que tôt saig qui prena diners que per- tayen a la cort, de bans de justicies o d'altres causes em* par- tida o en tôt, que siatengut de âenunciar e de retre aquels di- ners al escriva de la cort, aquel dia que preses auria aquels diners. E quai que contre ajso fara, que paus lo basto e que sia remogut del offici. {Ordin. I, t^ 32, r°.)

Enray[n] de m. ce. lxxxx.vi. v, idus febroarii.

Ffo establit e adordonat per lo senjor Rey que negun qui fassa candeles de cera mesalals* ni dinarals per vendre aque- les, no gaus fer les dites candeles de cera veyla ni de cera bedoscha, e que la dita cera sia aytal dins com de fora. E qui contre fara, perdra les candeles.

Itern que cascu qui fassa tortes, ciris e brandos per vendre aquels, fassa-los d'aytal sera quant se vuyla, e sia aytal dins com de fora. E qui contre fara perdra les dites causes.

Item que negu no gaus fer blese en les dites candeles, tor- tes, ciris e brandos, sino de pur coton. E qui contre fara perdra les dites causes.

Item que negu hom ni neguna femna no aus tener candeles de cera a vendre, en les carreres o en les portes de les gleses.

* Pour en. L n de ce mot se change ordinairement en m, lorsque le thot suivant commence par p ou h.

* De la valeur d'une mf»5a(a ou maille, et d'un denier idinerals). L'o féminin ou bref est représenté par a ou par « à la fin des mots, dans l'ancien catalan. De même, au milieu d'un mot, les scribes catalan» mettent souvent a quandjil faudrait un « d'après l'étymologie, comine dans dinarals pour dineràis, tnazaUer pour mauller, etc., etc.

DOCUMB^TS SUR LA LA^GUB CATALANE 93

qai sien tan pauques * que en la liura aja sino nu. candeles

valens cascuna i. dinar, oitre la valor o el preu de la liura

d*aqueles candeles : en aixi que si la liura de la dita eera

valia XX. drs, que sien en la dita liura xx. iiii. candeles ;

e si valia la liura xviii. diners, que sien en la liura xx.ii. oan-

deles. E 'si valien u. s, sien a la libr xx. vm. candeles, é en

aiii per conséquent dels altres nombres, segons mes e meyns.

E qui contre fara perdra les candeles *que tenra a vendre.

De les quais pênes lo denunciador aura la terssa part.

{A la suite) Ordonnaient que hom no gaus vendi e singles de camde * bolatz,

ni cordam ^.

Ffo adordonat e establit per lo dit S. Rejr, ab volentat dels ditz consols, que negu nosiaausable de vendre dins Perpeoja cordam negu ni singles de camge botatz. Ë qui contra fara, pag de pena v. s, de la quai pena aura lo denunciador la terssa part.. (Ordin. I, f> 25, r^)

Ordonament dels argenters.

Quinfo idus febroani anno dm m, ce. Ixxxx. sexto.

Ffo adordonat e establit per lo molt noble senjor En Jacme, per la gracia de deu rey de Malorcha, ab conceyl d'En P. de Bardojl, d'En P. de Corneyla, d'En G. de Casteylo e d'En Simon d'Arria, cossols de Perpenja, e de moltz d'autres pro- homes de Perpenja, que tôt hom qui obra alcuna obra d'aur 0 d'argent en la vila de Perpenya,jur e prometa en poder de! balJe e de la cort de la dita vila, tocatz corporalment los un. santz evangelis de Deu, que d'aquel dia enant no obre en la dita vila (de Perp. ni en los termes d'àquela, ni en la leiTa de Rosseylo en negu loch fassa obrar ni sostena en son poder obrar, copa, ni anap, ni cal[is], ni alcuna altra obra •rargent, sino d'argent de Montpesler, o d'altre bon e fin ar- ^'ent que vala aytant co argent de Montpesler, e que'l dit argent isca blanc del foch.

' Inférieures, de bas prix

^ Variante de oamge. chanvre.

* Le ms donne par erreur cordoa.

94 DIALECTES ANCIENS

Ni daurara ni daurar fana, ni sostendra em* poder aeu al- cun daurament de pans d'aur.

Ni sostendra ni daurara ni daurar fara anels d'aur.

Ni fara ni fer fara canos en anaps, ni en copes, ni en calis, sino-de fin argent.

Ni vendra ni vendre fara anaps, copes, ni calis que sien saudats ab estajn .

Ni colrrara ni colrar fara ni sostendra alcuna obra daurada en podcr seu, si no era natural colrament, exceptât pomes de Genoa que puscha hom colrar e fer

Ni meta ni paus, ni mètre ni pausar fassa alcuna pera na- tural en anel de laton, ni pera de vejre en aneyl d'aur; ni daurara alcuna obra de coyre, ni de laton, sino tant solament botons plans ab baga, o alcuna altra obra de glesa tant sola- ment qui li venges feyta, o obra d'argent de correga*.

E qui contre les d'amont dites causes o alcuna d'aquestes fara, pag per pena xx.s, e, oltre la dita pena, sia trencadala dita obra ; e cascun prometa [aqueles] servar e tener fielment senes tota' frau,abon e sa enteniment.

Item prometa e jur que si sabia que alcu fées contre les d'avant dites causes, que o denuncie a la cort.

Item si alcu sobre pausat fasia senjar alcuna obra que no fos de fin argent, que sia punit ai xi con falsari, e que'ls ditz sobre pausatz ajen cura de sercar los fraus, e, si'ls troben, que ho dejen denunciar a la cort.

Item fo adordonat per lo S. Rej, ab conseyl dels ditz cos- sols de Perpenya, que'ls cossols dePerpenya,o aquelsen qui'ls comanaran, tengen lo puntor * ab lo quai totes les obres d'ar- gent se deuen seyar, tota hora que sien prohades per leyals, per los cossols o per los sobre pausatz.

Item fo establit que negu mercer ni altre hom no gaus fer ni vendre negu boton ni poma, si no era de fi argent, si

* Pour en.

* Oe ceinture.

' FraUf quoique venant du féminin latin fraus, est toujours mascu- lin en catalan, môme au XIII* siècle. Il faudrait donc ici tai, au lieu de iola. On lit, quelques lignes plus bas. lo$ fraus,

* Poinçon .

nocnuBNTS sur la langue catalane 95

doncbs no era boton plan senes tota obra, sotz la pena d'amont dita. {Ordinac, I, 33, r».)

Establimentz de loguers de taules dels mahels fora la vila de Perpenya, fejtz per manament del senjor rej en Tajn de

M ce LXXXX VI .

Primo fo adbordonat que tôt bou, vacha, e vedel, e vedela, que no baga i ayn, que's paus en taula del mabel, [pacb], per loguer de taula, vi . dr.

Item porcb o crestada, lui.dr. Itemi. molto, n.drobol. —Item crestat o cabres o feda, u.dr. Item anyel, ho anjela, ho cabrit, i.dr. Item i' saumada de peix, i.dr. Item i' es- qoerpa' de peix, obol .

[Procuracio realy registre XVII, f* 14, r*.)

XVIII

(1297)

Viii, kls augnsti anno domini m. ce. Ixxxx . vit,

Ffo adordonat e cridat e manat de part del balle, a totz los bastaixes*, que d'aqui anant negun no gaus estar en aquell loch en que avien acostumat d'estar, mes que estien en aquel loc en que hom lur ha assignat a la Bocajria ' . E aquel qui aquest manament passara, pagara per pena vi.drs o vi. as- sotz.

Lo quai manament fe en P. de Fonolet a'N P. de Bardol e a frae* Jacme d'Olers, que [o] dixessen e fessen fer al dit balle.

{Ordinac. I, f»33, v«.)

Xim.kls decemhris anno dni m. ce Ixxxx. septimo. Ffo adordonat et establit per lo S . Rey, ab volentat e con-

* Une poignée, une petite quantité choisie, du latin excerpere ? « Portefaix.

' Cette place de Perpignan est ordinairement appelée la Boayria .

* Après le XIV* siècle, on a dit souvent en catalan fra pour frare, ap- pliqué à un religieux; mais on disait déjà, en 1350. frase et frae pour frare. Frère Jacques d'Ollers, commandeur du Temple de Perpignan, fut procureur du roi de Majorque jusquTi l'arrostation des Templiers roussillonnais (septembre 1307).

96 DIALECTES ANCIENS

sentimeut d'En G. Hom de deu et d'En Johan Vidal et d'Eu Ff. Oliba e d*Eii P. Gaussa, cossols de Perpenya, que nul hom uo gauscomprar ni vendre dins la vila de Perp. nula mercaderia qui's vena a liura o a raho de liura, sino ab lo pes o la liura qui ara es establit, [si] en la cort primerament no era afinada o aônat.

Item que nul hom no aus tener liura ni nul pes, exemptât quintal, per comprar e per vendre dins la vila de Perpenja, si no era de fferre o de Jaton o de coure.

E qui contre fara pagara de pena x,s, de la quai pena aura lo denunciador la terssa part. {Ordinnc. I, f* 19, r*.)

Tercio idus februarii anno dni m, ce Ixxxx . vit.

Ffo fevta crida e adordonr.t de part del S. Rey aixi com se seguexs.

Aujats que mana lo veger e'I balle del S. Rey als dins* e als de fora, que no n'i aga negu ai neguna, per ardiment que aga, que gaus trer armes de la terra del dit S. Rey. E si o fasia, lo venedor perdria lo preu e'I comprador les armes: de la quai pena lo denunciador aura la tersa part.

(Orc/mac. I, 33, v\)

XIX

(IÎ98) Ordonameut de la lann de que hom ne déjà fer draps per vesfcir.

Anno domini m.cc.xc. octavo.

Mana lo veger e'I batUe del S. Rey als dins et als de fora:

Que nul hom ni nula femna no aus fer draps de pessols, ni

de borrelos, ni de borra, ni de repel, ni de gratusa, ni de lana

tailada, mescladament ni departida ; e negu qui âges alcuna

^ A oeuz de dedans et de dehors. 1ns (dans), du latia inixks, existait dans l'ancien provençal; mais, en caialan, on ne le trouve jamais sans la préposition de.

DOCUMËNTj^ SUR 1 A LANGUE CATALANE 97

quanUtat poca o molta dels ditz lanatges, no Taus vendre sino per aquela que sera, e que ho déjà dir al comprador.

E qui contre les d'amont dites causes fara, pagara per pena X. s, e*l drap o la lana sera cremat, e'I tixedor qui ajtal drap tixera pagara x.s, e'iparayre qui ajtal drap adobar[a], sia lur o d'altre, pagara x.s; de la quai pena agen los mes- ter8*lama7tat, aixi com es acostumat en lurs privilège»^.

Empero enteuem que dels ditz lanatges pusqua hom fer bruns estretz, blanch[s] e nègres, e âassades, e capsals, e totes altres causes, exceptât drap de vestir.

En Tayn prop d'amont dit, fo adordonat que nul hom ni nujla femna qui meta res en capdejl de lana ho d'estam que Tula vendre, que perda la lana ho Testam.

Item aquell o aquella qui penra lana ho estam a filar, e res d'autre i metra, pagara de pena v . s, de la quai aura lo de- nunciador la terssa part. iOrdtnac, I, f* 16, r*.)

Ordonameni e establiment del paix .

Viù, idus madii anno dni m.cc.lxxxx. octavo,

Ffo adordonat.

Primerament : que totz los pescadors, de qualque loch que sien d'aquesta terra o ffora d'aquesta terra, qui peschen en aquestes mars ho estayns del seyor Rey de Malorcha, dejen aportar e sien tengutz d'aportartotz los peixesque pescheran ^ en la terra del S. Rey sobredit e aqui vendre los ditz peixes. E no sien ausars* vendre los ditz peixes fora la terra del dit S. Rej; ni encara no sien ausars vendre los ditz peixes a negun hom estray[n] qui iio fos de la terra del dit S. Rey,

' Les deux métiers ou corporations des tisserands et des pareurs.

' Les noms terminés en i, C(<mme privilégia formaient quelquefois leur pluriel en changeant t en es, au lieu d'ajouter seulement un «selon la règle onlinaire.

5 Pescar doit faire au futur pes':aran ou pescharan, au lien de pesche ran ; mais l'a bref catalan a ét^ souvent remplacé par e dans les anciens textes. On citerait de môme une infinité de mots Ton a mis un a au li3u d UQ e.

Cette forme des adjectifs verbaux est très-rare et a été remplacée par la forme en or (ausador^. Nous trouvons encore, en 1318: drap doble adn- bai oadcbar, pour atiobo^ior. {Proc. reai. XVII, 59.)

98 DIALECTES ANCIENS

qui volgues los ditz peixes comprar per revendre fora al terra del dit S. Rej. E qui contra fara, que estara a volentat del S. Rej.

E puix fo adordonat que pagas per pena tôt hom qui! peix trasches fora la terra del dit S.Rey, l. s, e perdra la merca- deria, e aja'n ^ lo denonciador la majtat, e, si no pot pagar, que corregua la vila.

Item, que cant los ditz peixes seran ixitz de la mar o del estayn, si per aventura eren aqui ii. persones o mes qui vulen comprar los ditz peixes o aver part en aquels, sien mercaders 0 altres persones, que no degen ni ausen exaugar * los ditz peixes a diners; mes que eascun d'aquels qui part volran aver en los ditz peixes recepia la sua part en peixes, e que no pusca fer tomes la un al altre en diners, ans tot[z] aquels qui penran part dels ditz peixes sien tengutz personalment, els o lurs missages qui ab eyls esthien en lurs albercs, portar la part que presa auran dels ditz peixes en la vila de Perpenja per vendre, o en altres viles o castejls de la terra del dit S.Rey, per vendre aqui a menut.

E qui contre fara. . . . pagara v. s.

Item queMs mercaders o altres persones, quais que sien, qui compraran los ditz peixes per revendre, dejen portar o fer portar a lurs missatges qui ab eyls estaran, loa peixes que compratz auran, en la dita vila de Perp. per revendre aqui, ho aquels puschen portar en qualque altre loch se vulen dins la terra del dit S. Rey, per revendre aqui a menut. Empero, que'ls ditz mercaders o persones altres qui portaran los ditz peixes per la terra del dit S. Rej per revendre, no dejen ni ausen vendre los ditz peixes a negun hom, estrayn o privât, qui los ditz peixes deges o volges trer fora la terra del dit S. Rey per revendre.

Item que tôt hom de Perpenya o d' altre loch, d'en que sia, qui porth o fassa portar peixes venais en la vila de Perpeyan •, deya pausar e sia tengut de pausar los ditz peixes, aixi com

* Pour c^ja-ne ou n'aja ( qu'il en ait ;.

' Exaugar, épuiser, achever, c'est-à-dire acheter tout le poisson. ^ Cette forme du nom de Perpignan n'a jamais été usitée en Roussillon, mais elle s'explique par la désinence du latin Perpimanum.

DOCUMENTS SUR LANGUE CATALANE 99

venra[n], dreta via, en les taules de la peixoneria o del mael

de la Tila de Perpenja ; e que no tenga los ditz peixes, pus

sera[n] en les dites taules, en semais o en banastes ni en altre

causa amagadament ni cubertaS mes manifestament en les

dites taules, en aixi que tôt hom qui comprar vula dels ditz

^leixes los puscha veser clarament, exceptatz vajratz ho

sardes, que puschen tener en les dites taules en semais o en

banastes.

E que totz los ditz peixes, pus che * seran intratz dins la vila de Perpenja, dejen estar a les dites taules manifesta- méat, aixi com dit es, entro que hora nona sia passada. E si per aventura, ad hora nona los ditz peixes no seran venutz en les dites taules de la peixoneria, d'aqui anant sia legut ' ad aqoel de qui seran los ditz peixes que'ls puscha vendre a quis qae's vola, ab que aquels qui'ls compraran no'ls trasque[n] fora la terra del dit S. Rey. Empero totz los peixes venais qui Intrarandins la vila de Perp. après la hora nona passada entro sQslanujt, dejen esser pausatz en les dites taules de la peixo- neria [o] del masel manifestament, axi com dit es dessus dels autres peixes; e Tendeman seguent, sien tornatz los ditz peixes en les dites taules de la peixoneria per vendre, e esthien aqui entro que hora nona sia passada, e, passada hora nona, aquels de qui seran los ditz peixes puschen a ssa voluntat fer d' aquels segons que dit es dessus dels autres peixes. E qui contre fara, pagara de pena v. s.

Item que totz los peixes qui seran pausatz en les dites taules de la peixoneria o del masel per vendre, los quais peixes sien vengutz del mati tro ad hora nona e no's puschen vendre lo die que seran vengutz, que aquel de qui seran los ditz peixes dejatolre o fer lolre la coa dels ditz peixes entro a la polpa, boobrir totz los ditz peixes, enans que'islev * niUs fassa levar

* Lorsqiio deux adverbes en ment se suivent on catalan, le second perd S3 dvrinence adverbiale et conserve la terminaison féminine. On sait que alverbea se sont formés d'un adjectif et de l'ablatif féminin mente. Cuberta est donc ici pour cubertamenl.

* Che pour que; ch équivaut toujours à ch dur ou k en catalan.

* Permis, du latin Ucilum, ou plutât legitimus.

* Avant qu'il les enlève.

100 DIALECTES AKCIfia^JS

de les dites taules, per so quel endeman los dits peixes no puschen esser tornatz en les dites taules que no sien conegutx.

Ëmpero, si aquel de qui seran volia portar o trametre aquels peixes fora la vila de Perpenja per causa de] vendre aquel die meteix de hora nona enant, que'ls puscha levar de les dites taules, si's vol, senes tolre coa e senes obrir : sola- ment que, d'aqui anant, quels peixes no sien tornatz en la vila de Perpenja.

Ë es entes que totz los peixes qui veuran en la vila de Perp. per vendre, de hora nona anant, que aquel de qui seran pus- cha levar aquels de les dites taules e mètre en son alberch senes seyalar, après compleyta sonadà; e quel endeman déjà tornar los ditz peixes a les dites taules per vendre e tener aqui los ditz peixes entro hora nona, e d'oranona anant, que'ls [ditz] peixes sien de les condicions dels autres peixes sobre- ditz ; exceptatz sardes e altres peixes menutz semblants a ssardes que no cayla * sejalar, les quais sardes e peixes me- nutz, que no sien sejalatz, que no degen tornar Fendeman en les dites taules de la peixoneria si no eren salatz, sotz pena de V. s

Item que negun hom de Perpenja ni d'altre loch no gaus eomprar peixes dins la vila de Perp. per revendre aqueLs peixes en les dites taules de la peixoneria de la dita vila de Perpenya. E qui contre fara pagara de pena n. s, e perdra lo peix.

Jteni que negun revenedor no gaus salar peixes del primer dia de carema entro a la festa de Sent Miquel del mes de se- tembre, exceptatz veyratz o sardes o tonines, les quais puscha cascun salar a sa voluntat. Ë qui contre fara pagai*a de pena v. s.

Iteîn que negun de Perpenja no gaus ajudar a negun hom estrajn a vendre peixes dins la vila de Perpenja, sotz pena de 11. s.

Item que negun hom estrajn ni privât no ans pauaar peixes pudentz ni corromputz en les dites taules de la peixo- neria 0 del mascl de la vila de Perpenja, e qui contre fara perdra lo peix.

* Qu'il ue faille pas marquer.

... ... ; ;

' :

DOCUMENTS SUK L\ LANGUE CATALANE 101

Item que negun hom de Perp. qui sia venedor o mercader (le peixes, no aus aver companya en peixes a vendre ab ne- gun estrayn ; ni avtamben los habitantz de la vila de Perp. no ausen aver companja entre eyls de peixes, sino tan sola- ment de u. en dos, c qui contre fara pagara de pena v. s. Itefïi que negun hom de la terra del dit S. Rey qui vula salar \»eixes fora la vila de Perpenja o mètre sal en aquels peixes, no iraus vendre aquels peixes, en los quais aura sal mesa, a ne^un hom qui deges trer aquels peixes fora la terra del dit S. Rey. Ni encara aquel de qui serien los ditz peixes noMs aus irerfora la terra.

E qui contre aquestes causes o alcuna d'aquestes fara, pagara per pena v. s e perdra tôt lo peix, del quai peix lo denonciador aura la majtat, e si per aventura se pot trobar que en les d* amont dites causes fassen negun frau, pagara la <iitapenae no sera peixoner de i. ajn.

Âpres ajsso, un, dies a la hixida del mes de setembre, en y^ju de m. ce. lxxxx. viii. hi fo ajustât aixi co's segeix.

Primo que negun pescador ni peixoner ni altre hom no

^raus comprar peix ni peixes per revendre, dins la mar ni dins

losestavns de la terra o de la sej^oria del S. Rey, entre los

I <litz peixes sien vengutz e pausatz en terra. E qui contre fara

; pagara per pena, lo peix lo comprador, e lo venedor perdra

lo preu ses tota mer ce *.

Item que negun hom, de qualque condicio que sia, no gaus comprar per revendre, dins i. dia e i* nuyt, de una sau- raada de peixes en sus, dins la terra del S. Rey. E si per aven- tura II. homs son de una companya, no gausen comprar entre i^iuels IL homes, dins i. dia e una nuyt, de una saumada de l^ii en sus. ftern que negun hom de qualque condicio que sia , pus que J i pausatz 0 feytz pausar peixes per vendre en les taules do ipeixoneria o del masel de Perpenya, no gaus ni déjà los '■'itz peixes obrir ni salar entro la nuyt: e aysso empero es ' û^es d' aquels peixes qui sien vengutz en la dita plassa del niatin entro a la hora nona Ithn que tôt peixoner ho mercader ho altre hom que port o

' En marge : Son jiMlum.

/

m DIALKCTES ANCIKNS

fassa portar peixes en la vila de Perp. per causa de vendre, no ause levar aquels de les dites taules de la peixoneria, pus hi seran, entro a la nu[j]t.

Que negun hom estrayn ni privât no gaus trer negun peix o peixes de la terra del dit S. Rey , per causa de vendre, freschs ni salatz ; e qui contre fara, que perdra la mercaderia ses tota merce.

Item que tôt hom qui portera peix frescii per vendre en la vila de Perpenya, no'l gaus trer de la vila de Perp. entro sien passatz ii.dies, e si, après de i.die, lo volia salar, que'l pus. cha salar en la dita vila de Perpejan. E si lo dit peix tornava Tendemau per vendre en les dites taules que no fos salât, que li deu tolre de la coa entro a la polpa, axi com dit es dessus dels peixes qui venen del mati entro ahora nona.

Item que negun no gaus trer lo dit poix que aura salât, de la vila de Perpenya, entro viii.dies sien passatz. K qui contre fara perdra la inercadoria,<le la quai |)ena aui'a lo denonciador lo terz. (Orihufir, I, f 42-44.)

Xvi, kh deremhr. nnno fini m. rc. U'x\r[x]' mV*.

Ffo feyta crida per manament del senjor Rey, que negu no aus comprar ni vendre ni nomnar negu contracte d'aqui anant, sino a Barch. E qui contre fara, el coniprador perdra lo preu e*l venedor la causa.

Iletn que les cartes dels deutes e d'altres contractes se fas- sen a Bar., exceptât cartes de nupcies que's pugen fer aixi com ucostumatos estât de fer cartes nupcials.

Item quarto nonas mnrcii. Moss. Bn Dalniau inana de part

del S. Rey, (|ue tôt hom sia tengui de pagar do tôt contracte

que feyt sia entro al die de vuy, ni d'aqui avant se fara,

d'aquela moneda quo's conte ni's conlendra en les cartes,

o d'aquela que prohar poria per testimonis, si carta no y a.

{(h'flùmc. I. f^ ll,r^) A suivre)

* C'esit |}Qr orn!ur du scribo qm- ci» «lOfunn.'iUesl rapijorléà l'an 1288, car, à celte époque, 1.» roi de Majorqii'* <^lait oncon* en gu.Tre avp-^ le roi d'Aragon cl la moin.aio d Malgon»» se.ilo avait com s l^gai «»n Houssillon- La monnaie do Barcelone no reprit ^o^ cours légulier et obligatoire qu'uo 1298, après la conclusion de la paix.

FORMULES DE CONJURATION

ANTÉRIEURES AU IX* SIÈCLE

I

Le ms. 13246 ( Bibliothèque nationale» fonds latin) est Tun àe ceux qui contiennent les textes les plus barbares. Il date au moins du VIII" siècle. C'est que M. P. Meyer a pris \i% Joca monachorum, qu'il a insérés dans la Romnnia (oc- tobre 1872. pag. 483).

Il m*a été signalé, en 1869, par M. L. Delisle, qui appela surtout mon attention sur les Formules de conjuration qui figurent au f* 253, v". Utilisant les indications qu'une pre- mière lecture lui avait permis de relever, et qu'il m'avait spon- tanément communiquées avec son obligeance ordinaire, j'ai pu déchiffrer en entier ce texte assez difficile.

Je ne m'en suis pas tenu là; j'ai dépouillé le reste du ma- nuscrit. J'en ai extrait, ainsi que je l'ai fait pour d'autres mss. I presque aussi anciens, notamment les mss. 10910 et 17655, \ les particularités d'orthographe et de syntaxe les plus signi- i ficatives, que je me propose de classer et d'analyser, comme preuves à l'appui d*une Grammahe du baS'latin en France.

Parmi ces extraits, l'un des plus intéressants est sans con- tredit celui qui fait l'objet de la présente notice. Je le dé- tache de l'ensemble de la publication que je prépare, parce qu'il forme un tout complet, malgré son peu d'étendue. Je m'attendais à le